UNE SEMAINE DU VIVRE ENSEMBLE A CAMBUSTON ET UN VILLAGE DE LA DIVERSITE
Invitée d’honneur et grand témoin: MEMONA HINTERMANN AFFEJEE, marraine de la Persévérance
En sa qualité :
- d’auteure
- d’ex- membre du CSA chargée de la diversité culturelle
- de journaliste et Grand Reporter
« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente. » Antoine de Saint-Exupéry
Une semaine dense menée avec l’ensemble des élèves du collège, la participation de la communauté éducative et les partenaires de l’Ecole.
Pendant la semaine :
Des ateliers, des rencontres thématiques avec tous les élèves du collège
Des prestations d’élèves, des productions d’écrits…
- Des tables rondes avec les différents acteurs de cette action (parents, partenaires et communauté éducative) organisée avec Mme Boyer Cologon, chef de projet au Contrat de ville de Saint-André et les associations de quartier.
La présence de Mémona Hintermann, par ses différentes missions, par son parcours exemplaire, mais aussi par sa présence en tant que marraine de la Persévérance au collège a apporté un éclairage sur les thématiques abordées et favorisé les échanges et les interactions. Elle est ainsi pour les élèves un exemple et une source d’inspiration pour leur propre parcours. Le format du village se prête bien aux enjeux et aux attentes de cette action.
Merci à Kanal Austral pour le reportage réalisé:
https://www.youtube.com/watch?v=va15mx6uhmI
Un message laissé aux élèves de Cambuston, porteur d’espoir pour une société du Vivre-Ensemble dans notre île, dont il faut prendre soin comme d’un trésor.
Rayonnement dans le quartier avec Gayarcité
Un partenariat riche et diversifié
Des ateliers qui ont permis la mise en œuvre de la diversité dans toutes ses dimensions non seulement culturelles mais aussi diversité des compétences : dans les ateliers les élèves ont travaillé sur l’estime de soi, la découverte de l’autre, ils se sont exercés à divers arts, du tressage de vacoas à la découverte des stratégies des échecs en passant par l’initiation à la danse des Lions…
Ce village a porté des valeurs d’inclusion, de persévérance, de respect, d’amitié à travers ces ateliers.
La Compagnie Dansez Masala, avec Dolsy Baudry, danseuse chorégraphe, à travers la danse inclusive, a permis la mise en mouvement du corps et de la pensée et le changement de regard sur l’autre. La danse balaie les différences pour laisser place au plaisir de faire ensemble.
Bertel Péi, Le tressage avait toute sa place dans notre village de la diversité. Tresser, un acte symbolique, chaque brin de vacoa représente chacun d’entre nous et le tressage, notre capacité à entrer en relation avec les autres et à créer ensemble.Le bertel, c’est notre besace péi: ce que chacun est capable d’en sortir pour améliorer le Vivre-Ensemble. Dans ce village, chaque partenaire est venu avec sa besace pleine de valeurs et de compétences à offrir.
L’Association QI LIN 麒麟友誼會 dont fait partie Idriss Soune-Seyne, AED au collège : Une danse des Lions, une initiation aux cymbales qui ont fait l’unanimité. Quand les lions et les dragons se mettent à danser au son des cymbales, nous sommes au cœur du Vivre-Ensemble.
Le CEMEA: court métrage et jeux sur le Vivre-Ensemble.
Rév en Vavang:
60 poèmes, 60 drapeaux pour fêter les 60 ans des CEMÉA.
C’est Le Printemps des poètes, ayant cette année pour thématique « Frontière, » qui nous a embarqués dans les rêves qui flottent au vent, ou partent en vavang.
La poésie nous rappelle qu’elle dépasse les frontières et rassemble les peuples.
Ces “rêves” ont été inspirés d’un poème de Carpanin MARIMOUTOU auteur contemporain de la Réunion “Moin la parti pès in rèv”.
C’est un cadeau d’accueillir tous ces rêves en vavang venus de partout et de tous âges pour notre Village de la Diversité.
Sensibilisation à la déficience auditive et découverte de la Langue des Signes avec les jeunes de l’IRSAM
Initiation à l’écriture Braille, pour les déficients visuels avec M. Muller de l’Association Valentin Haüy Réunion
Initiation aux échecs avec M. Jean Olivier de l’Echiquier du Nord
Le Théâtre Conflore et la création du Drapeau du Respect
Fabrication de bobres avec l’ADICA:
Expression Nature Réunion: la richesse des saveurs de notre patrimoine
La Ligue des Droits de l’Homme: sensibilisation au principe de laïcité.
Jeunes de l’an 2000: initiation au maquillage ethnique
Hand fit avec Cambuston Sports : Sport et bien-être à l’honneur!
Anim’Action : un atelier sur le bien-être et l’écriture
Décor Moderne : Une fresque du Vivre-Ensemble
La Place Mémona Hintermann Affejee au collège de Cambuston ! Quelle fierté !
Cette semaine du Vivre-Ensemble a été l’occasion de l’embellir en présence de notre marraine de la persévérance Mémona Hintermann Affejee avec les élèves du collège et les jeunes de l’ALEFPA encadré par M. Antaya :
Des fleurs, un titrain traînant trois wagons remplis de valeurs humanistes , des matières à enseigner, des quatre éléments essentiels à la vie et aux beautés de notre terre. Ce titrain en bois de palette et ses rails ont été créés par l’ ADICA que nous remercions pour ce partenariat riche et inscrit dans la durée.
Une mise en beauté de cette place centrale du collège et de notre village de la diversité.
Elle symbolise la persévérance et l’exemplarité de Mémona Hintermann mais aussi, à travers l’histoire du train qui traversait notre collège , la nécessité de réfléchir à l’urgence climatique et de repenser la ville de demain.
La place Mémona Hintermann Affejee engage l’élève, citoyen de demain , à agir et penser autrement le monde
Un article réalisé par Esther Louise pour le magazine TéléMag+ que nous remercions dont voici le texte ci-dessous, ainsi que la photo prise, avec son aimable autorisation:
Mémona Hintermann : une personnalité inspirante pour la jeunesse réunionnaise
La Semaine du Vivre-Ensemble au Collège Cambuston organisée par Diana Léocadie et Sydalise Dufestin, deux professeures de français, à Saint-André a pris une tournure exceptionnelle avec la présence marquante de Mémona Hintermann, ex grand reporter. Mémona est la première journaliste télé de La Réunion. Dévouée à la promotion du Vivre-Ensemble et de la diversité, sa venue a transcendé l’événement en mettant en avant l’importance de la compréhension interculturelle et de l’inclusion, spécialement auprès des collégiens. “On ne peut pas simplement enseigner comme si l’on versait du savoir dans la tête des gens avec un entonnoir […] il faut prendre l’enfant dans sa globalité ; difficultés de familles, culturelles et économiques. Il n’y avait pas de livres chez moi. Je suis très bien placée pour savoir que pour s’épanouir, un marmaille a besoin d’un certain environnement.”
Mémona Hintermann et l’éducation holistique :
Au cœur de notre interview, Mémona Hintermann a souligné l’importance de considérer les enfants dans leur globalité, tenant compte des défis familiaux, culturels et économiques auxquels ils peuvent être confrontés. Évoquant son propre parcours, elle a partagé son expérience personnelle en insistant sur le besoin d’apporter un soutien global aux élèves. “Je suis bien placée pour ça, il n’y avait pas de livres chez moi. Je suis très bien placée pour savoir que pour qu’un marmaille puisse s’épanouir, il lui faut un certain environnement.”
Mémona Hintermann et la chance d’accéder à l’éducation :
Avec des lettres touchantes de collégiens entre les mains, Mémona s’est ouverte sur son histoire personnelle, mettant en lumière sa chance d’avoir eu accès à l’éducation malgré des circonstances difficiles. “J’ai eu la chance d’avoir une bonne santé ; quatre de mes frères sont morts de pauvreté. J’en avais assez de ce panorama sans trop d’espoir et j’ai très vite compris que l’école me permettrait de changer l’histoire : avoir eu cette intuition à un âge si jeune a été une chance. Un enfant, même petit, peut comprendre sans pour autant verbaliser. Quand je vois tous ces marmailles, s’ils m’ont fait toutes ces lettres, c’est parce qu’ils ont très bien compris que je suis venue avec affection !” Elle enchaîne : “tous ces enfants ont droit à leur chance, il ne faut pas massacrer cela : ça serait criminel. Moi je viens leur dire : battez-vous ! Ne vous laissez pas faire et ne renoncez pas à la chance que vous avez d’être à l’école ! Gardez votre chance bien serrée dans vos mains.”
Une vie dédiée au journalisme et à la diversité :
Dans son dernier livre, Une journaliste ne devrait pas dire ça ?, Mémona Hintermann lève le voile sur les coulisses du journalisme, dévoilant son parcours, les défis qu’elle a relevés et son engagement en faveur de la diversité. Originaire du Tampon, elle est devenue une figure emblématique de la lutte contre les discriminations, dédiant une partie de sa vie à sensibiliser le public aux enjeux liés à la diversité culturelle et religieuse.
Retour aux sources :
L’ancienne membre du CSA, résidant actuellement en région parisienne, vient une fois par an à La Réunion pour se ressourcer. Avec une grappe de letchis et un petit zévi* dans son sac, elle partage sa connexion profonde avec l’île, évoquant son amour pour le marché forain et sa volonté de raconter des histoires souvent ignorées, des “petits sujets” qui ont une grande importance. A noter que Mémona fut l’une des premières journalistes à avoir fait un reportage sur le marché forain ; elle a senti dès le départ que c’était une place qui allait endosser une véritable place qui allait avoir un enjeu non seulement économique mais aussi social ; un lieu où les gens se rassemblent, se ressemblent et se retrouvent.
Venir à La Réunion est une façon pour l’ex-membre du CSA de renouer avec ses racines : c’est une chose qui traverse son être et qui lui permet de revenir à ses origines : “En effet, comme nous sommes dans un monde mouvementé, venir ici c’est se reconnecter. Moi mon zafer à moi, c’est d’aller au volcan ! “
Un conseil sincère et inspirant :
Interrogée sur ce qu’elle dirait à une jeune aspirante journaliste, Mémona Hintermann encourage avec passion : “Vas-y. Il est fait pour toi ce métier.” Elle souligne l’importance de la diversité dans les médias et invite les jeunes talents à persévérer, la jeune journaliste étant une kafrine. “On laisse une journaliste comme vous avec votre look, votre regard, votre vécu et vos connaissances des racines d’ici sa chance, et vous raconterez des histoires différentes de ce qu’on a l’habitude de voir […] A l’époque il n’y avait ni kaf, ni chinois ni malbar. Il n’y avait pas de fille comme vous ; qu’est-ce qui se serait passé si j’étais noire ? Est-ce qu’on m’aurait accepté ? Mais assez vite est venue la génération qui s’est dite : Allez, on est capable. On a droit à notre place. “ “Il faut laisser entrer des “out-sider” comme on dit ! C’est à dire des gens qui n’ont personne de leur famille qui a été ou journaliste, ou réalisateur, ou photographe ou un métier quelconque dans la création audiovisuelle.”
Le journalisme pour la sexagénaire originaire du Tampon, c’est porter témoignage et raconter la vie d’autrui. C’est mettre en évidence des situations injustes pour les gens, évoquer ce dont personne ne parle. Le journalisme c’est le récit de ce qui se passe dehors. Ce sont les sujets de relations humaines qui intéressent Mémona. Une voix puissante et bienveillante qui continue d’inspirer la jeunesse réunionnaise à poursuivre ses rêves et à lutter pour l’égalité des chances : voilà ce que représente Mémona Hintermann.
Esther Louise, journaliste pour Télémag+, décembre 2023
Nous remercions l’ensemble de nos partenaires pour leur soutien et leur participation à cet événement, et plus particulièrement, Le Conseil Départemental de la Réunion et La Fondation de France.