Tout d’abord le commandant nous a expliqué que le Nivôse et l’équipage sont actuellement en escale technique sur l’île Maurice. Cela consiste à faire des réparations sur le bateau et à mettre à jour de nouvelles technologies comme des radars plus performants qui permettent de moderniser le bateau. Les petits travaux sont gérés par les membres de la Marine eux-même, mais les plus gros travaux sont gérés par des entreprises privées. Cela montre une coopération entre la France et l’île Maurice.
Durant ces périodes, une coordination technique est mise en place pour s’assurer que tout se déroule efficacement.
L’équipage du Nivôse peut aussi se ravitailler en eau et en nourriture, éléments essentiels pour les missions en mer.
Lors de certaines escales, l’équipage joue un rôle diplomatique et représente la France auprès des populations locales, par exemple à Maurice.
Pendant les escales techniques, les marins dorment dans un hôtel car le bateau ne peut pas les accueillir (et l’équipage est soit fatigué par les missions ou par les travaux). Les week-ends, les marins effectuent des sorties et des activités, sauf s’ils sont d’astreinte
Nous avons pu avoir les ressentis du commandant et son parcours scolaire.
Avant qu’il soit affecté sur le Nivôse, il était basé à Paris ; il est allé au lycée puis a suivi une prépa et ensuite il s’est engagé dans la Marine Nationale.
Par ailleurs, il nous a expliqué que la solidarité entre les marins est hyper importante et que tout le monde doit s’adapter pour une bonne entente.
Il nous a aussi relaté l’événement le plus marquant dans sa carrière : un passage au large de la Libye où lui et ses camarades ont dû sauver une centaine de migrants. Le second événement le plus marquant a été une énorme tempête plus forte que prévue, c’était une tempête surprise très impressionnante.
Il nous a expliqué aussi que la Marine lui a apporté de l’ouverture d’esprit, de la discipline.
Puis, nous avons pu poser nos questions au commandant…
Il nous a expliqué les différentes voies pour intégrer la Marine et a exposé les différents métiers qu’on pouvait faire dans la Marine.
Les épreuves pour intégrer la Marine ne sont pas aussi physiques que dans l’armée de Terre ; en revanche il faut être apte à naviguer. Les personnes ayant des maladies chroniques ne peuvent être embarquées sur le navire.
Il y a beaucoup plus de métiers dans la Marine que dans les autres armées. Les qualités pour entrer dans la Marine sont en priorité : l’esprit d’équipe et le savoir vivre.
A La Réunion, il y a au moins 500 à 600 marins basés sur l’île qui sont répartis sur différents postes et sur différents bateaux.
Il nous a parlé aussi des mutations dans la Marine qui fonctionnent différemment de l’armée de Terre ; les officiers de Marine sont mutés tous les 2 ans tandis que les matelots sont mutés tous les 3 ans, car la marine est très technique et il faut dans cesse de nouvelles recrues et suivre de nouvelles formations.
Nous avons aussi discuté de la retraite dans la Marine : les marins n’ont pas de salaire mais des soldes. Ils n’ont pas de retraite mais des pensions. Il existe une pension différée dès 17 ans de carrière et une pension immédiate dès 27 ans de carrière. Lorsqu’une personne s’engage dans un corps d’armée, elle le fait sous contrat. Il est rare qu’un soldat engagé, veuille changer de corps d’armée. Si malgré tout un soldat veut effectuer ce changement, il est nécessaire qu’il arrête son contrat pour en commencer un autre dans un corps d’armée différent.
L’anglais est souvent utilisé dans la Marine Nationale à bord des navires, il sert à communiquer avec les autres navires et marins et portes-avions étrangers. Il est aussi pratiqué dans les centrales d’opérations.
Le Commandant a également abordé les missions quotidiennes et la vie sur le bateau. D’abord, nous avons appris qu’il n’y a pas de routine en mer et que la Marine joue aussi un rôle important pour l’environnement et la défense de la nature, en prélevant par exemple des plantes pour des études scientifiques et pour la lutte contre la pollution. Par ailleurs, une femme enceinte ne peut pas embarquer sur le bateau. De plus, les marins doivent gérer eux-mêmes les conflits sur les bateaux selon plusieurs étapes : tout d’abord, un accord doit essayer d’être trouvé puis si c’est plus grave une discipline est mise en place. Si c’est encore plus grave une commission immédiate est réunie.
Il nous a aussi également exposé les coopérations avec d’autres Marines étrangères.
Ils peuvent avoir des liens avec d’autres corps d’armée (Royaume Unis, Hollande, Espagne, Maurice et Inde), avec le régiment du Train qui se base à Toulon et aussi avec l’armée de l’air pour les portes avions. Il a parlé aussi de l’évolution des missiles sur les bateaux car en 2014 il y avait juste des missiles mais à partir de 2023 la Marine a été équipée de missiles et de torpilles. Il nous a parlé de différents types de missiles : les obus de 110 mm qui fait un nuage de balle contre les drones et les bateaux mais qui n’est pas souvent utilisé et les 20 mm qui permettent de stopper les navires de trafics ou de pêches illégales (tirs de sommation).
Il nous a aussi expliqué que les bateaux militaires ne peuvent pas accueillir de scientifiques pour les recherches mais que c’est le Marion Dufresne qui accepte les scientifiques.
Nous avons aussi eu des informations sur la Marine Indienne qui lutte contre les pirates et sur la Marine Chinoise qui achète des infrastructures portuaires.
Nous avons également évoqué les menaces de combats ou de sinistres, qui conduisent à des entraînements pour le rappel de postes à la sécurité en cas d’incendie ou le rappel aux postes de combat pour s’armer en moins de 2 minutes.
Il a ensuite abordé la question des missions des sous-marins : les sous-marins nucléaires pour la dissuasion nucléaire, en ce moment 2 pays en guerre Israël et l’Iran qui utilisent la dissuasion nucléaire puis nous avons le SNA pour espionner, envoyer des commandos et pour envoyer des missiles à 10 000 km.
Il a évoqué aussi la vie des militaires à l’extérieur de la Marine, et comment on gère sa vie familiale en dehors. Avant, les appels téléphoniques coûtaient 10 euros la minute et les marins devaient partager cette ligne avec les 200 camarades ; maintenant les marins communiquent par les courriels dans lesquels il ne faut pas divulguer d’informations secrètes. Dans les sous-marins, les lignes sont surveillées car personne ne doit savoir où ils sont situés. Il nous a aussi parlé des votes ; les marins doivent faire des procurations et nous avons appris que les militaires ont eu le droit de vote après les femmes. Si un marin doit partir en cas d’urgence, il y a possibilité de s’arranger mais certains marins sont irremplaçables.
Il nous a aussi parlé de la santé des marins sur le navire. Il a évoqué le stress : les marins doivent épauler celui qui est stressé ou le remplacer ; cela permet de développer ses points faibles pour devenir des points forts. Il y a ceux qui ont le mal de mer mais en général cela passe au bout de 48h ou 72h mais si ces deux cas s’aggravent, ils peuvent retrouver un/e infirmier/ère ou un médecin pour leur prescrire des patchs ou des médicaments.
Pour conclure, le Commandant souhaite que les militaires soient plus valorisés ; la population doit prendre conscience que certains d’entre eux sont morts pour nous sur le champ de bataille. Par ailleurs, la Marine permet de rencontrer beaucoup de personnes et d’autres cultures et permet aussi de profiter de la nature comme les aurores boréales mais aussi faire face à de nombreuses tempêtes comme au Kerguelen avec 16 mètres de houle.
Le 29/10/24
RAMBOUILLE MELAELLE TG5