Une critique du spectacle Contemporary Dance 2.0 par Lou Bouvet

Les étudiants en DNMADE Mode ont eu la chance d’assister au spectacle d’Hofesh Shechter, Contemporary Dance 2.0, donné à Champ Fleuri en septembre 2022. En voici la critique, rédigée par Lou BOUVET (1° année), dans le cours d’Humanités de Mme PAVEC.

©Crédit : Victor Frankowski Contemporary Dance 2.0 d’Hofesh Shechter

Hofesh SHECHTER – Contemporary Dance 2.0

Représentation donnée le 26 septembre 2022 au théâtre Champ Fleuri 

Le spectacle Contemporary Dance 2.0 par Hofesh Shechter en vaut-il la peine ?

Le spectacle est construit autour de 5 actes, tous plus rythmés les uns que les autres. En effet, le premier ressenti qui ressort du spectacle est le rythme, qui dicte les danseurs dans une performance à couper le souffle – littéralement. Entre les ambiances hip-hop, les musiques électros, les inspirations orientales et les danses africaines, Hofesh nous en fait voir de toutes les couleurs, pas le temps de faire une pause. Quoique…

Un court instant de vide s’empare de nous entre les parties, un prompt silence, brisant, électrisant, qui arrête le temps. Et la musique reprend, les danseurs eux gardent ce même rythme écrasant, la salle est de nouveau en vie. Cette idée est transposée par des battements de cœur et des expirations en musique de fond.

Le chorégraphe n’est pas seulement bon dans sa manière de rythmer le spectacle, il excelle dans la création de jeux de lumières. En effet, les danseurs sont presque dans le noir, créant ainsi des ombres et de nouvelles formes. Dans l’acte I, le solo d’un des danseurs est marquant par ce contraste de lumières : seuls les contours de son corps sont illuminés, créant cette impression d’ombre qui lui colle à la peau.

Un autre aspect frappant du spectacle est ce sentiment d’improvisation. Les danseurs sont parfois ensemble mais ne font pas le même mouvement, ils sont désunis. Tandis qu’à un certain moment un solo s’impose, plusieurs groupes se forment. Par exemple, un mouvement de « rave » les assemble en un petit espace du plateau, les uns sur les autres, alors qu’ensuite ils se séparent et mettent en scène une image violente où des esclaves sont fouettés par leurs maîtres.

Finalement, ce qui est le plus flagrant dans ce spectacle est l’accumulation de contrastes : contrastes tout d’abord entre les styles de danses comme entre le classique et le hip-hop dans la deuxième partie ; puis contraste entre les costumes, les chemises et joggings ; enfin contraste entre les inspirations : l’esclavagisme contre l’ambiance de club. On remarque aussi la musique, électronique tout du long jusqu’à la dernière partie, où un changement d’ambiance s’opère avec « My way interprétée par Franck Sinatra. On peut sentir une fracture de mondes, de lumières, de messages…

Lou BOUVET, DNMADE Design de Mode 1

Lycée Ambroise VOLLARD