Les Terminales L en visite au Foyer Albert BARBOT

Dans le cadre du partenariat entre le Lycée et le foyer Albert BARBOT de Bois d’Olive, les élèves de la Terminale L ont eu l’occasion de visiter les structures du foyer en étant guidés par des membres du personnel, et dans un deuxième temps de rencontrer M. JACQUOT, directeur de l’établissement pour un échange sur la prise en charge de ces personnes en situation d’handicap et les enjeux politiques, sociaux et moraux de celle-ci.

Ils ont découvert à cette occasion les personnalités diverses et particulièrement les enfants, les différents handicaps des résidents ainsi que la diversité des prises en charge et soins dont ils bénéficient au quotidien. Les élèves soulignent unanimement la « disponibilité des personnels », leur « bienveillance » et leur « souci de montrer la réalité de leur travail et d’expliquer le sens de leurs activités au quotidien », son « caractère difficile » mais aussi la « fierté » et les « gratifications », voire le « bonheur » même qu’il procurait. Ils ont été surpris par le nombre et surtout la diversité des qualifications et des métiers des personnes qui travaillent dans le foyer. Beaucoup ont été impressionnés par leur dévouement et soulignent le « courage » et le « fort mental » que cela requiert, s’en sentant eux-mêmes parfois incapables, suscitant chez certains de « l’admiration ». Par ailleurs, ils ont noté que tous avaient le souci constant d’œuvrer pour la « qualité de vie » des résidents autant qu’il était possible.

Les élèves ont été pour la très grande majorité, « très intéressés » et ont trouvé très enrichissante la visite et la découverte de cette « réalité inconnue » pour la quasi-totalité. Ils disent qu’elle a « changé leur vision des choses », a incité à « bousculer certains préjugés », les a amené à « relativiser certaines de leurs difficultés », et leur a « fait réfléchir ».

Beaucoup étaient loin d’imaginer l’existence des personnes polyhandicapés, leurs difficultés au quotidien et avoir ressenti un « sentiment d’impuissance » et « d’injustice ». En particulier, le fait que ces personnes étaient dépendantes des structures d’aide pour « leur vie entière » les a marqués, et plus particulièrement en ce qui concerne les enfants.

L’échange avec M. JACQUOT a suscité de nombreuses questions de la part des élèves à la fois sur les approches du handicap, de la dépendance, de la représentation de la personne humaine. M. JACQUOT a notamment insisté sur l’importance d’un positionnement éthique qui donne du sens à ces actions au quotidien (actions très lourdes, répétitives), le risque étant de réifier ces personnes, de les réduire à de simples choses que l’on manipulerait avec des dérives de maltraitances inévitables.

La réaction d’une élève, Wendy Le Gros

« Pour moi, venir voir ces résidents était important car je les considère comme mes semblables … or ces personnes souffrant de handicap sont mises à l’écart et cantonnées dans des centres, ou exclues et éloignées de notre vie. J’ai été frappée par la bienveillance et l’empathie du personnel à leur égard ».

« On s’occupe d’eux et on les intègre à la société afin de s’inscrire nous-mêmes dans cette société. C’est donc dans l’échange et la relation que l’on se construit. Ne pas s’occuper d’eux serait nous considérer comme des êtres barbares ».

« Visiter ce foyer m’a permis de me questionner sur des choses sur lesquelles je ne me serais jamais penchée. Ce que j’ai vu m’a ouvert l’esprit …et a su remettre en question l’approche que j’avais du handicap et m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. »