Un écrivain au CDI 2016 : Véronique OVALDE

Dans le cadre de Un écrivain au CDI 2016, organisé par l’ADBEN, la classe de 2nde 2 – professeur Mme HAUX – et 6 élèves très motivés de 1ère SVT 1, 1ère L, 2ndes 10 et 5 – professeur Mme POUZET – ont reçu Véronique OVALDE. Certains élèves avaient lu Ce que je sais de Vera Candida, un roman qui a remporté de nombreux prix (Grand Prix des lectrices de Elle 2010, Prix France Télévision 2009, Prix Renaudot des Lycéens 2009…), d’autres Et mon cœur transparent, La grâce des brigands, Le sommeil des poissons, La salle de bain du Titanic, œuvres qui restent disponibles au CDI.

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L’auteur a commencé la rencontre en se présentant aux élèves. Elle leur a expliqué pourquoi et comment elle est devenue écrivain. Depuis sa plus tendre enfance, elle n’a qu’une idée : écrire. Issue d’un milieu très modeste et scolarisée dans un lycée de banlieue épouvantable, elle lit énormément et s’entraîne à écrire. Elle découvre ainsi que plus on lit plus on emmagasine de culture et que plus on écrit, mieux on écrit. Elle intègre l’Ecole Estienne qui prépare à un BTS d’édition, pensant ainsi entrer dans le château fort de la littérature. Ce qui l’attend est très différent puisque, son diplôme en poche, elle rentre au Seuil où elle est chargée de la fabrication des beaux livres. Elle n’abandonne pas ses rêves d’écriture. Débute alors pour elle, une série de démêlés avec les éditeurs si bien que ses quatre premiers romans paraissent chez quatre éditeurs différents. Qu’à cela ne tienne, il en faut plus pour la décourager. Elle continue malgré la difficulté d’écrire. Pour son prochain roman Soyez imprudents les enfants, elle quitte les éditions de L’Olivier pour rejoindre Flammarion où elle sait qu’elle sera encouragée. Véronique OVALDE ayant parlé de ses œuvres, les élèves ont tout naturellement posé des questions sur ses romans et ses nouvelles. Très sensibles à sa simplicité et à sa spontanéité, ils ont oublié le temps. Il a fallu interrompre les échanges pour respecter le planning. Les questions étaient fines et pertinentes. En voici deux exemples :
Pourquoi vos héroïnes meurent-elles jeunes à la fin de vos romans, alors qu’elles viennent de trouver le bonheur ?
Véronique OVALDE ne sait pas où elle va lorsqu’elle commence un roman. La première phrase posée suscite alors en elle des questions auxquelles, elle a envie de répondre. Ce que je sais de Vera Candida commence en effet par la mort et finit par la mort. Véronique essaie de répondre à cette question, de résoudre sa propre inquiétude. Elle essaie de comprendre, de se fortifier. La mort donne ainsi une forme à la vie, une dignité, une fin.

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Pourquoi vos héroïnes ont-elles des aventures avec des hommes dangereux ou malveillants ?
L’écrivain aime ce qui est dangereux parce que c’est la seule manière de réapprendre à être imprudent, de lutter contre l’ennui. Une phrase du Hussard sur le toit de Jean GIONO l’a marquée. La mère du héros, Angelo Pardi, écrit à son fils et conclut sa lettre par ces mots : « Sois le plus imprudent possible mon fils ! ». C’est cela que Véronique veut instiller dans l’esprit de ses lecteurs.
A n’en pas douter, les élèves n’oublieront pas de telles réponses. Pas plus qu’ils n’oublieront le message écrit par Véronique OVALDE, dans le livre d’or du Lycée, à leur intention : « Vous êtes des merveilles… restez comme vous êtes ».

D. GUIOMARD