Venue de Rachid Bouali le mercredi 15 février 2023 dans le cadre du festival Label Parol. Nous avons eu la chance d’assister à un spectacle écrit et joué par Rachid Bouali.
On nomme, s’il faut absolument mettre dans une catégorie, ce type de spectacle, du Théâtre récit : Que savions-nous de ce Monsieur avant de le rencontrer ? Un prénom et un nom, on nous a dit que cela allait être bien et qu’on allait rencontrer un conteur.
Maintenant, nous avons l’impression d’en savoir davantage. Nous l’avons écouté et regardé nous conter avec joie plusieurs petites histoires dans une grande histoire : celle de sa vie et celle du quartier sont tissés/ tressés/ mêlés avec nostalgie ; cette histoire est également celle du nord, de la main d’œuvre immigrée de l’après-guerre, des années 70-80, des cités qui ont fleuri où tout le monde connaissait tout le monde, où l’entraide était spontanée comme au sein d’une famille ; l’histoire d’un quartier entre Roubaix et Hem où les langues se sont mélangés, des langues comme l’algérien, le français, le ch’ti.
L’histoire était si vivante et si drôle qu’elle pourrait illustrer une leçon sur la manière de lutter contre la déconcentration.
Le travail du comédien a été remarquable sur ce qui a servi de scène : la cantine de notre lycée, les néons, et nous sur les chaises. Une seule personne sur scène, mais nous ne nous sommes jamais sentis perdus.
Sa présence a comblé l’espace et on n’a pas eu besoin de décor pour entrer dans l’histoire. Habillé comme une personne lambda, il a réussi à nous captiver par sa manière de raconter, de nous faire imaginer les lieux, les personnages dont il était question, par sa manière de leur donner une voix avec des accents différents grâce à ses gestes, à l’expressivité de son visage , aux bruitages pour nous faire entrer dans l’action, et au silence entre les histoires. C’était incroyable de voir plusieurs physiques différents, plusieurs personnages, même si un seul comédien était sur scène.
Nous avons reconnu dans le récit des passages attendus et parfois poussés à l’extrême, amplifiés, comme la présence d’une personne peu appréciée mais qui fait tout de même partie de la vie du quartier , la présence d’un personnage naïf, d’une histoire drôle, d’une histoire d’amour. Mais la manière de conter était si originale que nous nous souvenions après le spectacle des personnages de Quinquin, de Daktari, du facteur Emile, du bélier et de sa clôture, comme si nous avions vécu dans ce lieu. Le personnage du Papa nous a touché et nous nous sommes demandé quel intérêt il y avait à imiter son père dans un spectacle.
Nous avons échangé à ce sujet et nous vous livrons notre réflexion : on imite parfois les gens importants de notre entourage, et dans l’histoire racontée, le papa est un représentant de la culture algérienne, qui rêve de rentrer au Pays. Il est un pilier de la vie du comédien, et l’inclure ainsi dans son spectacle, c’est lui rendre hommage, se le rappeler pour le faire revivre pour que son image ne s’efface pas. On a eu l’impression de rencontrer ses parents à travers son jeu, et c’était beau.
Nous sommes entrés dans cette histoire car elle était drôle, touchante, et car nous y avons trouvé des échos à notre propre vie : nous transformons aussi les arrêts de bus en arbres à palabres, notre île est comme son quartier faite d’ un mélange de cultures, de langues, de religions, et d’entente.
Il nous a semblé également que l’on y parlait de manière décontractée de religion, d’immigration et nous avons trouvé cela intéressant.
La rencontre avec Rachid Bouali s’est poursuivie par un bord de scène où nous en avons appris davantage sur certains personnages de l’histoire, et sur l’avenir de la Cité Babel.
Merci à Rachid Bouali d’être venu jusqu’à nous pour nous raconter son histoire.
Merci au festival Label Parol pour cette initiative
Et surtout un grand merci à notre professeur de français !
Les élèves de STMG1 et la 2nde 1