Le 1er avril dernier, Léa-Maria et Tatiana remportaient le 1er prix national de la nouvelle, concours scolaire organisé par le CNRS, la Société Française de Physique et Science et Avenir, dans le cadre de la nuit de l’antimatière.
Outre un abonnement d’un an à la revue Science et Avenir, les deux lauréates ont été invitées à une visite d’une journée dans les laboratoires de recherche de l’université de Paris Sud – Saclay.
Guy Wormser, du Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire (LAL), et organisateur de ce concours, a reçu le lundi 21 octobre les deux jeunes filles, rejointes pour l’occasion par Laurent Serin, également chercheur au LAL et parrain de l’atelier.
Le programme de visite a été très riche : après une présentation de l’université Paris Sud – Saclay et de sa restructuration actuelle, qui vise à en faire un pôle d’enseignement et de recherche d’envergure mondiale, se sont succédées les visites des expériences et des laboratoires parmi les plus renommés.
En premier lieu, Hugues Monard a présenté l’expérience Thom’X, un accélérateur de dimensions relativement modestes en cours d’assemblage à Orsay, dont l’objectif est de produire des rayons X d’énergie intermédiaire, permettant entre autres des applications médicales nouvelles, par exemple dans le diagnostic et la localisation de très petites tumeurs cancéreuses, sans atteinte des cellules saines, un projet ambitieux de collaboration entre plusieurs laboratoires et industriels, de Grenoble et d’île de France.
Jean-Sebastien Bousson, que l’on espère voir bientôt à La Réunion, a présenté dans le pôle Supratech à l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay, les recherches et travaux effectués de traitement et de tests concernant les cavités radiofréquences supraconductrices qui seront utilisées en particulier dans le projet ESS (European Source Spalliation) en cours d’installation à Lund, en Suède, accélérateur linéaire de protons qui constituera, après collision sur des cibles, la source de neutrons la plus intense jamais réalisée.
Puis est venue, dans le pôle ALTO, la visite de l’accélérateur TANDEM, en forme de sous-marin ou de baleine à bosse au choix, et qui permet de produire des ions chargés positivement à des énergies de plusieurs centaines de MeV. Une visite dans ce laboratoire conclue par la visite de l’accélérateur linéaire d’électrons permettant la production d’ions radioactifs par photofission de rayonnement gamma sur des cibles de carbure d’uranium dont la fabrication est faite au sein même du laboratoire. Ces deux accélérateurs constituent ainsi des outils incontournables pour des études en physique nucléaire et astrophysique.
Cette visite a ensuite été complétée par celle de la salle blanche produisant les coupleurs de puissance, composants essentiels des accélérateurs linéaires de particules. Cette infrastructure, unique au monde, permet d’atteindre une cadence de conditionnement de 8 à 10 coupleurs par semaine, envoyés ensuite au CEA voisin, qui les assemble dans des cryomodules. Le travail réalisé en vue de la réalisation de l’accélérateur linéaire XFEL situé au laboratoire Desy à Hambourg, a été couronné de succès, ce laboratoire fournissant une source de flashs X ultralumineux, permettant des recherches interdisciplinaires nouvelles dans le domaine de la biologie, de la médecine, de la chimie ou des nanotechnologies.
A l’Institut d’Astrophysique Spatiale, Hervé Dole a présenté la réplique du satellite Planck dont les résultats en cosmologie, en cours de traitement, mais connus dans les plus grandes lignes depuis 2013, sont restés inégalés. Les contraintes posées à l’astrophysique spatiale font de ces instruments des bijoux de technologie. Ont été abordées les différentes missions en cours au sein du laboratoire et la visite a été complétée par la station d’étalonnage des instruments spatiaux, salle propre où sont testés et calibrés les instruments conçus avant leur envoi dans l’espace.
Pour finir cette journée très riche, l’ensemble des invités a dû se couvrir de protections individuelles pour visiter les laboratoires d’analyse chimique de l’Institut de Chimie Moléculaire et des Matériaux d’Orsay (ICMMO), un laboratoire spécialisé dans les synthèses en chimie organique ou inorganique.les sciences moléculaires et les matériaux, souvent à l’interfce entre physique, chimie et biologie. Les étudiantes ont pu ainsi compléter leurs connaissances dans le domaine de la chromatographie (en phase gazeuse ou HPLC), en spectroscopie IR et RMN (notamment du carbone) et découvrir le principe de la spectrométrie de masse.
Un immense merci est à adresser à tous les intervenants des laboratoires visités (qui ne sont hélas pas tous nommés dans cet article) ayant pris de leur temps pour partager leur enthousiasme et leur passion pour leur recherche et en expliquer les grandes lignes, et particulièrement à Guy Wormser d’avoir organisé une si belle visite pour nos deux brillantes lauréates, qui s’en souviendront sans doute très longtemps.