Les oracles dans Oedipe roi

Dans l’Antiquité l’oracle délivre des indices censés guider l’homme sur son parcours.

Les différents oracles du mythe :
– annonce aux parents d’Oedipe que leur fils tuera Laios et épousera Jocaste : ils décident de faire tuer Oedipe bébé pour échapper à leur destin
– même annonce à Oedipe adolescent : il fuit Corinthe pour échapper à son destin
– oracle de Delphes à Créon pour endiguer la peste : il faut éliminer le meurtrier de Laios, la souillure

Le merveilleux mythologique :
la roche qui parle dans la pièce
la sorcière sous l’arbre dans le film
Éléments symboliques : la nature.
La Pythie porte un demi-masque : les yeux sont cachés car elle est axée sur sa vision intérieure, mais la bouche est libre pour parler aux hommes. Rire fou qui trouble Oedipe (sourire puis larmes). Se mord le dos de la main, crie, s’en remet au hasard pour la route… L’homme est perdu, dépassé.
Scène de l’oracle frappante par la composition dans l’espace : file des suppliants, lumière crue, contre plongée vers l’arbre ou la sorcière. Ambiance onirique.

Impatience d’Oedipe à retrouver le meurtrier de Laios et à accomplir l’oracle = ironie tragique. Les hommes sont confrontés à la démesure de la volonté des dieux.
Oedipe a confiance en son intelligence pour enquêter et libérer la ville du fléau, parce qu’il a résolu l’énigme du Sphinx. Mais la perspicacité et la volonté ne suffisent pas à contrer la volonté des dieux.

Evolution d’Oedipe : au début de la pièce, très pieux ; envoie Créon à Delphes. Puis remise en question des hommes qui portent la parole divine (Tiresias) puis doute sur les dieux. Jocaste complice ; « Il n’est pas de mortel qui possède le don de divination » puis « il est clair qu’Apollon n’a pas accompli l’oracle ». Quand ils entendent le messager corinthien ils renient tous les deux les oracles « réduits à néant » et le « criaillement des oiseaux ». Le choeur, qui doutait au début des compétences de Tiresias, se désolidarise d’Oedipe et dénonce son orgueil et sa tyrannie.
Oedipe et Jocaste = hybris. Mépris pour les oracles.

Le devin Tirésias : relais des oracles. A vu Athéna se baigner nue : a été frappé de cécité, mais a le don de vue intérieure, de prophétie. « Ma vie n’est pas à tes pieds mais à ceux de Loxias (Apollon)» dit-il à Oedipe. Dénonce l’hybris et la culpabilité du tyran.
Fin des deux œuvres : Oedipe voit clair maintenant qu’il s’est crevé les yeux. Dans le film il joue de la flûte de Tiresias, il a pris sa place.

Le chœur : instance religieuse qui rappelle la puissance des dieux

Oracles = Mais les hommes sont dans l’aveuglement, le déni. La clarté de l’oracle est insupportable. Ex : l’oracle rapporté par Créon et relayé par les accusations de Tiresias ne serait qu’un moyen de le « supplanter » sur le trône.

Question de la liberté de l’homme. N’accepte pas son destin tragique. Ses efforts pour déjouer les oracles sont plus tragiques encore.