La COVID-19 est au coeur des discussions. Depuis déjà 1 an, nous entendions parler de ce virus et ses dégats, mais savions nous vraiment ce qui ce passe au niveau des hopitaux de la Réunion ?

« La COVID-19 est un acronyme anglais : COronaVirus Disease qui signifie en français « Maladie à Coronavirus », et le 19 fait référence à l’année de son apparition. Cet acronyme a été crée par l’Organisation mondiale de la santé » nous explique le Dr MASSE, pneumologue au CHU de Bellepierre.

Afin de nous renseigner plus sur ce virus nous, membres du club journal, lui avons poser quelques questions :

Docteur Laurie MASSE

A l’hôpital, comment aviez-vous réagis face au premier cas de Covid-19 ? Avez-vous déjà été préparé ? Quel est/était votre état d’esprit ?

Lors des 1ers cas apparus en mars 2020 à La Réunion, nous avons essayé de nous organiser très vite pour pouvoir accueillir les patients (…) et limiter sa propagation sur l’île. Nous avons donc transformé plusieurs services du CHU de Bellepierre (…).

Tout le personnel de l’hôpital a été formé (…) pour limiter la transmission du virus. L’hôpital a dû être réorganisé à plusieurs niveaux, car si les patients sont hospitalisés dans des secteurs COVID, ils ont aussi besoin d’examens comme par exemple le scanner, et ceci nécessite des règles pour les transporter et nettoyer les appareils d’examens, etc…

Nous étions un peu préparés car les 1ers cas à La Réunion sont apparus après ceux de la métropole, et nous avions plusieurs exemples de ce qu’il fallait faire ou ne pas faire pour soigner les patients et limiter la transmission du virus. Nous avions également des réunions hebdomadaires en visio-conférence avec des hôpitaux de métropole, pour partager nos expériences, et ceci nous a beaucoup aidé à mieux soigner les patients.

Après, la COVID-19 est une maladie que nous ne connaissions pas, et cela rend difficile la prise en charge des patients, d’autant plus que nous n’avions pas de traitement qui permette la guérison rapide des malades.

L’état d’esprit dans les unités COVID était très bon, les équipes étaient très soudées. Tout le monde s’est mobilisé très vite malgré parfois la peur d’attraper le virus. On a eu aussi des élans de solidarité provenant de l’extérieur, comme des restaurateurs qui nous ont apporté à manger ou des enfants qui nous ont fait des dessins de soutien.

Est-ce qu’en respectant les gestes barrières, sommes-nous véritablement protégés du virus ?

Oui nous sommes protégés lorsque nous appliquons les gestes barrières, et d’autant plus si on en applique le maximum. Rappelons les principaux qui sont : la distance d’au moins 1 mètre entre deux personnes, le lavage des mains fréquent au savon ou à la solution hydro-alcoolique, le port du masque en tissu ou jetable, tousser/éternuer dans son coude, éviter de se toucher les mains et visage.

Bien que ces mesures ne soient pas efficaces à 100%, elles permettent selon une récente étude scientifique menée dans plusieurs pays, de réduire le risque de transmission du virus d’environ 80%.

Après la réanimation du patient, qu’elle est la probabilité de reprendre une vie normale ?

Il est difficile de donner une probabilité, mais les chiffres de la première vague en France montrent qu’environ 7 patients sur 10 qui sont passés en réanimation finissent pas regagner leur domicile. Mais cela ne veut pas dire qu’ils vont tous retrouver une vie normale, car avec le recul, on se rend compte que les patients ayant contracté la COVID-19 peuvent garder des séquelles à long terme, que ce soit des patients peu symptomatiques ou des malades ayant présenté des formes très graves. Parmi les plus fréquentes, on note les séquelles pulmonaires, avec des patients qui pourront garder des difficultés respiratoires et de l’oxygène à la maison, des séquelles cardiaques, ORL, rénales, ou neuropsychologiques. Pour les patients ayant fait un long séjour en réanimation s’ajoutent les séquelles que l’on retrouve habituellement après un séjour dans ce type de service : grande perte musculaire, nutrition, perte d’autonomie et séquelles psychologiques…

C’est pour cela qu’un grand nombre de patients iront dans un établissement de rééducation avant de regagner leur domicile.

Face à cette crise sanitaire, le CHU de Bellepiere a du reamenager certains service en Unité COVID. Dans cette situation, avoir une équipe soudée avec un bon état d’esprit est/était primordiale afin de pouvoir affronter cettte crise.

Respecter les gestes barriere est la solution N°1 pour limiter la propagation de ce virus. Cela est rassurant car vous comme nous voulions reprendre une vie « normale ».

Alicia ANGAMA et Maurane ANNETTE (anciennes élèves de la 3e PERRIER)