Dans le collège il existe plusieurs clubs d’activité, dont le club potager. Le club potager est un moyen pour les élèves de cueillir, d’entretenir et de faire pousser plusieurs sortes de légumes et de fruits. Nous avons décidé de choisir ce club précisément dans le but de le faire connaître. Ce club existe maintenant depuis plusieurs années. En outre, nous sommes aussi très curieuses de savoir comment les professeurs organisent les activités du club ? Et comment les élèves le vivent ?

Nous avons posé une dizaine de questions à M. Hanniet, responsable de l’ULIS* du collège et M. Guillemot, professeur de SVT, qui ont créé ensemble ce club et qui s’en occupent avec beaucoup de passion et de patience.

Que nous bricole M. Hanniet dans l’ancien cachot du collège ? (Photo : club journal)

Pourquoi avez-vous créé ce club ?
M. Guillemot : Personnellement, le métier de professeur me plaît, mais le club potager me permet de diversifier un peu mes activités, d’avoir une autre relation avec mes élèves et faire des choses qui sortent du contexte de la classe. On s’est lancé dans ce projet avec monsieur Hanniet et il porte ses fruits et se développe. Au départ, il y avait plusieurs objectifs : faire des expérimentations et élargir des activités bien sûr, mais aussi embellir le collège. Il y a 5 ans, tous les espaces qui ont été créés, là, dans lesquels on a fait pousser des légumes, et bien, ils n’existaient pas. Il n’y avait rien du tout, y compris dans la cour d’honneur. Tous les espaces ont été créés par et pour le club potager afin de rendre le collège le plus agréable possible. Dans ces espaces aménagés, on peut voir la croissance des végétaux. Cela sert aussi comme support pour le programme en SVT en sixième. Pour Monsieur Hanniet, dans sa classe d’ULIS, cela lui permet de faire pas mal de choses et de faire des observations.

Depuis quand ? Combien d’élèves y participent ?
M. Hanniet : On a commencé en 2015. Cela fait maintenant quatre ans. Il a pris de l’ampleur en 2017. On a obtenu le financement du conseil général pour pouvoir embellir le collège. Quant au nombre d’élèves qui y participe, cela dépend des années. Il y a déjà tous les élèves d’ULIS, cela fait donc au minimum 11 élèves, et il y en a qui s’occupent du jardin, d’autres qui arrosent pendant leur temps de cours, et il y a tous les autres élèves du club potager.

Comment faites-vous pour vous organiser ?
M. Hanniet et M. Guillemot : Alors, il y a l’arrosage qui se fait parfois quand il y a des élèves. Cela se fait parfois aussi avec l’aide d’autres élèves volontaires, ceux par exemple qui n’ont pas envie d’aller en permanence. Ils vont venir arroser les plantes. Après, cela se fait sur des temps libres, soit le Mardi, soit le Vendredi. Cela peut aussi se faire le Mercredi après-midi. Les élèves viennent alors récupérer les clés. Cela peut aussi se faire en atelier.

M. Guillemot en pleine séance de musculation ! (Photo : club journal)

Pouvez-vous nous présenter ses récoltes ?
M. G. : Cette année est particulière. On a voulu restreindre la zone de culture en élaborant ce que l’on appelle le « Wicking bed ». Je pense que l’on vous en a déjà parlé. C’est un système de culture qui utilise beaucoup moins de surface et avec lequel on a moins de contraintes d’arrosage.

Que faites-vous avec les récoltes ? Les proposez-vous aux élèves ? Les vendez-vous ?
M. H. : Parfois, les élèves prennent quelques légumes et parfois on les vend. Aujourd’hui, on va vendre les salades. On les vend aux professeurs qui le souhaitent, au personnel du collège… Après, on peut aussi le vendre à la direction (M. Bidegaimberry l’année dernière, Mme Le Guilloux cette année, ou M. Eyquem). Des fois, on les vend aux secrétaires. On récolte ainsi un peu d’argent. On fait quelques bénéfices et cet argent nous sert à acheter du matériel, à racheter des plants, à racheter des graines pour continuer à nous occuper du jardin. On a une caisse comptable avec les « entrants » (sommes entrant dans la caisse = recettes) et les « sortants » (sommes sortant de la caisse = dépenses). Et la comptabilité est tenue par des élèves d’ULIS, au centime près. Cela me permet de faire des mathématiques avec mes élèves d’ULIS. Par exemple, quand je ramène une facture, les élèves l’étudient, la regardent, me remboursent si c’est moi qui ai acheté. Ils vérifient les comptes et contrôlent si on peut acheter. Pour le projet club potager, la gestionnaire du collège donne environ entre 200 euros et 300 euros pour l’année. La terre a été achetée par le collège, les plants par le club potager.

Est-ce que l’on peut parler d’agriculture raisonnée ?
M. H. et M. G. : La culture raisonnée, je pense que c’est plus par rapport à de gros volumes…. Nous, on essaye de ne pas utiliser de pesticides, ni de produits chimiques, ni d’engrais. On fait du bio. On a de la terre que l’on a récupérée. Cette terre-là est faite en partie avec le bac a compost. On a récupéré les déchets de la cantine, mais aussi les déchets verts de l’entretien (feuilles, herbes, petites branches, fruits abîmés, …). On a tout composté et on l’a rajouté avec la terre qui est ici.

Installation des bacs de culture appelées « Wicking bed ». (Photo : club journal)

Est-ce que il y a des petites bêtes qui viennent dans les potagers ? Mangent-elles les fruits et les légumes ?
M. H. et M. G. : On va être confronté à des nuisibles bien-sûr. Avant, lorsque l’on avait cultivé des salades, elles étaient dévorées par des bestioles comme des escargots et des coccinelles. Pour l’instant, avec le « Wicking bed », on est plutôt épargné.

A quoi sert le « Wicking bed » ? Pourquoi avoir choisi ce système ?
M. H. et M. G. : Le « Wicking bed » sert à utiliser moins d’eau. On a créé le « Wicking bed » parce que c’est plus pratique, plus écologique et cela économise de l’eau. (Le principe est simple et ingénieux : les légumes poussent dans des bacs, au-dessus d’un réservoir d’eau, ce qui permet d’économiser cette précieuse ressource, en évitant des arrosages par le haut, et l’évaporation qui va avec). 

Pour le reste, comment arrosez-vous les plantes?
M. H. et M. G. : La plupart du temps, on arrose grâce aux enfants volontaires de la permanence. Ils viennent nous voir et nous demandent de le faire. Ils se servent alors des arrosoirs et vont prendre l’eau des récupérateurs d’eau de pluie du bâtiment D. Sinon, on a aussi des tuyaux pour les endroits qui sont plus éloignées. Le principe, c’est de faire 70 à 80% d’économie d’eau, en arrosant moins souvent et avec moins d’eau.

Madame Nourigat dit que vous êtes tous les deux très bricoleurs, et qu’à force de jardiner au soleil, vous devenez très musclés et bronzés ? Est-ce vrai ?
M. G. : Heu… Coupez la camera, s’il vous plaît. (Rires) Monsieur Hanniet est très bricoleur, c’est vrai mais il n’y a pas que nous, les élèves aussi. Lou qui est ici présente, elle a pris la pelle et elle a transporté des tonnes, des dizaines de kilos du camion aux bacs.

Monsieur Bricheux nous a reporté comme information que tous les élèves du club potager et vous allez partir au Kenya, le pays des roses?
M. G. : (Interloqué)… vous répondrez à Monsieur Bricheux que l’on cherche un accompagnateur et qu’il est le bienvenu pour nous accompagner au Kenya. On n’a pas encore choisi.

Le système du « Wicking bed » permet d’économiser de l’eau. (Photo : club journal)

Le club potager est à la fois un endroit génial et un moment sympa dans la semaine qui permet de se rendre utile aux autres, de mieux connaître la faune et la flore, de cultiver la terre, de partager des bons moments. Ce club nous montre aussi qu’il ne faut pas polluer la nature et mieux la respecter.

Article écrit par Thitianna Delphin, Nelsy Melade et Maélisse Valatchy.