Après des mois passés devant les écrans d’ordinateur du CDI, les 6 élèves qui ont fait vivre le journal de notre collège cette année : le bientôt célèbre « Made in Bourbon » étaient de sortie. Le matin du mercredi 3 avril, Emelline Abdallah, Rabouant Mognedaho, Kenza Maillot, Kenza Haviernick, Faïna Omar et Nasrat Youssouf, accompagnées de M. Arnould, coordinateur REP+, de Mme Nourigat, professeure documentaliste, ainsi que de M. Bricheux, professeur d’Histoire-Géographie, ont visité le siège du comité de rédaction du JIR (Journal d’information de la Réunion), avant de passer l’après-midi au lycée Georges Brassens, pour découvrir le fonctionnement d’une radio rock étudiante : LGB. Notre fine équipe raconte cette journée exceptionnelle …
Une matinée au JIR
Le matin du 3 avril, nous avons été accueillis très aimablement par M. Talpin, rédacteur en chef du JIR. Il nous a tout de suite présenté ses collaborateurs et fait visiter toute la rédaction. Après nous avoir fait installer dans la salle de conférence, il a commencé par nous présenter son journal et les différentes rubriques qui le composent. Nous avons découvert ce qu’était le « rail », c’est-à-dire ce que les journalistes prévoient de réaliser comme articles, la place laissée à la publicité qui fait vivre le journal et aux photographies qui l’illustrent.
Le JIR est selon M. Talpin un « journal hétéroclite », un « journal kaléidoscope », car la rédaction est composée de journalistes de tout bord politique, ce qui permet une approche variée, une richesse dans les débats portant sur l’actualité.
La fabrique de l’information.
Un journal, cela se fabrique. Et ce sont les journalistes qui s’en chargent. Leur journée commence par une conférence de rédaction. Ensuite, ils partent sur le terrain récolter l’information, avant de rédiger leur article, en liaison avec leurs collègues de CLICANOO, le célèbre site d’informations en ligne de notre île, qui eux écrivent en direct sous la forme de tweets ou de pushs, c’est-à-dire des textes courts. Journalistes du JIR et journalistes de CLICANOO travaillent donc en étroite collaboration.
Pour certains types d’événements, la rédaction du JIR envoie deux journalistes : l’un qui traite immédiatement l’information, et l’autre qui analyse l’actualité « à froid », donc avec un peu plus de recul, afin de mieux cerner les enjeux et les problématiques qui peuvent se révéler particulièrement complexes sur certains sujets.
A 19 heures, les journalistes regagnent la salle de conférence pour la « réunion des Unes » où chacun est invité à débattre du choix de la Une, des sujets à mettre en avant dans le prochain numéro et de la place à accorder à tous les articles réalisés. On agence ensuite les photographies, on place les publicités. A ce stade de la journée, le journal n’est pourtant pas terminé.
Les journalistes travaillent souvent jusque tard le soir, pour suivre, commenter et informer d’une actualité brûlante. Ils doivent en effet s’adapter aux événements. Une grande partie des articles doit être rédigée, relue, corrigée et validée avant 22 heures, pour être ensuite envoyée aux rotatives de l’imprimerie. C’est ce que l’on appelle le « cahier froid ». Il existe aussi un « cahier chaud ». Ce sont les articles qui arrivent entre 22 heures et 23h30, parfois minuit. On les assemble dans la nuit avec ceux du « cahier froid ». Le tout forme le journal qui est enfin livré dans chaque point de vente, à partir de 3 heures du matin, à la Réunion.
Cette matinée passionnante est très vite passée. Nous tenons d’ailleurs à remercier particulièrement M. Talpin, ainsi que M. Bouteloup, pour leur accueil, pour leur patience aussi, car c’est avec beaucoup de chaleur et de professionnalisme qu’ils ont répondu à nos nombreuses questions. Nous nous sommes dit au revoir, avant de prendre le bus pour nous rendre au lycée Georges Brassens.
LBG, une radio lycéenne Rock et Métal
Les derniers étudiants à peine partis, nous nous sommes installés à l’intérieur du lycée Georges Brassens, à l’ombre des arbres, pour notre pause-déjeuner. Si certains parmi nous avaient le choix d’une boîte garni de riz et de poulet, d’autres, plus frugaux, avaient opté pour le traditionnel sandwich au jambon-beurre, ou plus étrangement aux chips. Quoiqu’il en soit, avec ou sans piment, nous profitions de ce repos bien mérité, lorsque M. Gregory Nourry, le directeur d’antenne de la radio du lycée, est arrivé.
Cet ancien du collège de Bourbon nous a fait visiter les locaux de cette radio lycéenne créée par un ancien CPE, sous le patronage de l’ancien proviseur du lycée, dont les noms se sont malheureusement perdus dans la mémoire collective. M. Nourry a une formation de web développeur. Il gère seul, en autodidacte, cette radio qui diffuse du Rock et du Métal. A sa connaissance, c’est la seule radio de la Réunion à le faire. Il désire ainsi faire profiter à tous ses auditeurs des sons que l’on entend rarement sur notre caillou. Métallica, Iron Maïden, Shaka Ponk, Louise Attaque, mais aussi des groupes réunionnais de Rock et de Métal comme Warfield, Behind our reflections, MiniBar ou Pamplemousse…, voici ce que l’on peut entendre sur LGB. Les élèves et les professeurs de cet établissement peuvent également intervenir et faire des émissions. Cette ouverture et cette proximité constituent l’ADN de cette radio.
La SACEM, vous avez dit SACEM ?
Radio LGB, bien qu’installée dans un établissement scolaire, doit se conformer comme n’importe quelle autre radio aux recommandations de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique) et du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), deux organismes d’Etat en charge des médias, vérifiant notamment le contenu des émissions, afin de faire respecter les lois touchant au droit d’auteur ou à la défense de la culture française par exemple. A cet effet, 40% des chansons diffusées doivent être françaises, tandis que la publicité ne doit pas représenter plus de 40% du Chiffre d’Affaires de la radio.
La radio LGB, avec son petit budget annuel de 20000 euros, fonctionne avec un forfait, car c’est une radio associative. Elle a le droit de diffuser plus de 3000 chansons pour un prix modique de 600 euros.
Pluie de décibels, averse d’eau, il est temps de rentrer
L’après-midi s’étirait sans fin, lorsqu’une magnifique averse d’orage nous a coincés dans les locaux du lycée. M. Nourry en a alors profité pour nous montrer le fonctionnement de la table de mixage, des micros, en improvisant une fausse émission, pour le plus grand plaisir de nos deux Kenza et d’Anaïs, qui se sont bien amusées, semble-t-il.
La dernière goutte de pluie tombée, nous avons salué une dernière fois M. Nourry avant de regagner le bus et nos domiciles respectifs, les yeux, les oreilles et la tête résonnant encore de tout ce que nous avons vu et entendus lors de cette passionnante sortie.
Article écrit par Arnaud Bricheux