Quand Tehem rencontre Bourbon

11-Juin-2019

Juste avant les grandes vacances de décembre-janvier, le célèbre et fort sympathique dessinateur Tehem est venu à la rencontre des collégiens, répondant à l’invitation de notre pétillant, que dis-je notre sémillant M. Gourouvin, professeur d’arts plastiques de son état. Nous en avons profité pour l’interviewer…

Bonjour pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Thierry Maunier de mon vrai nom et puis, quand je fais des bandes dessinées, je signe TM (Tehem) qui sont mes initiales.

Pouvez-vous nous expliquer le titre du livre «  Les chroniques du léopard » ?

Les chroniques, ce sont des petites histoires qui sont indépendantes les unes des autres, et qui sont à la suite les unes des autres pendant une année, c’est de petites histoires qui se suivent.

Y a-t-il un léopard dans l’histoire ?

Oui, mais pas sous la forme qu’on pense ! En fait…, je ne vous donne pas la fin, mais voilà il y a un léopard effectivement, mais pas forcément l’animal !

Ou se déroule l’histoire des Chroniques du Léopard ?

Ça se déroule essentiellement dans le collège de Bourbon, enfin actuellement le collège de Bourbon, mais qui s’appelait avant : le lycée Leconte de Lisle.

Cela se passe aussi dans les hauts du Brûlé, mais aussi dans différents lieux de la Réunion comme Saint Gilles également, parce qu’en fait, les élèves du lycée allaient en vacances bien-sûr chez eux, mais aussi un peu partout dans l’île.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter cette époque ? Et cette histoire ?

L’envie c’est surtout que…moi j’étais élève du collège de Bourbon, et j’ai toujours eu envie de raconter une histoire sur ce collège-là. J’y ai passé quatre ans, le scénariste également. Lui aussi est un ancien élève de Bourbon. Du coup, tous les deux on a essayé de trouver une histoire qui se passe dans ce lieu qu’on connaît très bien, et qu’on avait envie de raconter.

 

Quels souvenirs du collège vous reviennent ?

Je me souviens de beaucoup de profs qui étaient sévères mais très intéressants, vraiment passionnants, des vrais profs qui croyaient en leur métier. Ce collège est un lieu assez chouette avec pleins d’histoires.

Êtes-vous né à la Réunion ?

Non, parce que mes parents, qui sont originaires des Avirons, sont partis en Métropole pour travailler. Et moi je suis né à ce moment-là, donc en métropole, mais ma famille est réunionnaise.

 

Pourquoi changez-vous de couleur à chaque chapitre ?

Parce que justement je voulais qu’il y ait une ambiance différente dans chaque histoire. Ainsi, pour avoir une ambiance différente, je joue avec la couleur. Je choisis une couleur et je m’y tiens jusqu’à ce que la petite histoire se termine.

 

La Réunion est-elle votre seul thème ?

Non, pas du tout. J’ai fait beaucoup de bandes dessinées pour adolescents, notamment dans « Okapi » (magazine pour enfants et adolescents) ou bien dans  « Tchô » (magazine humoristique à laquelle participent de nombreux dessinateurs comme Zep, l’inventeur de la célèbre BD « Titeuf »). J’ai fait la série qui s’appelle Malika Secouss, Zap collège. Ce sont des séries qui s’adressent à des adolescents et qui se passent surtout dans le collège…. Enfin, c’est vrai que souvent le collège et la Réunion sont des thèmes qui reviennent…

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour dessiner « les Chroniques du Léopard » ?

Il m’a fallu 1 an et 3 mois à peu près. Alors des fois, j’allais plus vite, mais généralement, j’essaie de faire deux pages par jour.

Quel auteur de bandes dessinées vous a inspiré ?

Il y en a plein, mais essentiellement, quand j’étais petit, je lisais, j’étais très fan de Gaston Lagaffe et puis j’aimais bien aussi Gotlib, qui est un auteur et dessinateur, qui est mort maintenant. Je le trouvais très drôle.

Qui est Apollo ? Comment se passe votre collaboration ? Faites-vous l’écriture avant ou après le texte ?

 

Apollo, c’est un copain que je connais depuis le collège évidemment, et qui est scénariste. Il envoie généralement des dialogues et il m’explique un peu ce qu’il se passe dans l’histoire à l’oral. Par contre moi, je m’occupe des dialogues écrits. Et après, c’est à moi d’inventer des images avec les dialogues. C’est donc moi qui invente en quelque sorte la mise en scène. J’ai les dialogues et je sais ce qu’il se passe. C’est donc à moi de faire ma cuisine pour faire les pages. C’est comme cela que cela se passe. Après, je lui envoie et il me dit si cela fonctionne ou pas. Et s’il y a des changements à faire, je les fais.

Avez-vous d’autres projets avec Apollo ?

Oui, on a un projet l’année prochaine : on va aller sur un projet sur les premiers colons de la Réunion…. C’est une histoire qui va se passer dans un temps plus ancien, au 17eme siècle. On va essayer.

Article écrit par Nasrat Youssouf.