Les élèves de 4ème D ont réalisé, sous la direction de Mme GARCIA, un écrit sur le thème de la nouvelle fantastique que vous pouvez retrouver ci-dessous.
Bonne lecture !
La Visite
(Nouvelle fantastique rédigée collectivement par les 4D)
19 septembre 2018 (Mégane et Mila)
En ce vendredi 13, je me sentais bien. La ville commençait tout doucement à se réveiller, les vaches sortaient se promener, le clocher de l’église retentissait et, posé à ma fenêtre, je respirais l’air frais de cette campagne qui s’étendait devant moi. Aaaaah ! La plaine des cafres, j’y habite depuis ma naissance et pourtant je ne m’en suis jamais lassé, je m’y sens apaisé et en sécurité. Cela fait deux ans que j’y vis seul, depuis le décès de ma mère.
J’appréciais cette matinée.
Pour la première fois, je me sentis assez fort pour lui rendre visite, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Par ce temps pluvieux, j’enfilai ma veste et pris la route pour me rendre au cimetière. Je me sentis bizarre. Peut-être que c’était juste le fait d’aller la voir pour la première fois depuis si longtemps.
J’y passai plus d’une heure. En rentrant chez moi, je me mis à cuisiner un cabris massalé, qui était le plat préféré de ma mère. Après avoir mangé, je me sentis fatigué, je partis me coucher.
14 septembre 2018 (Mégane et Mila)
Il est 11h34, je viens de me réveiller et je me sens pourtant encore très fatigué, j’ai la tête qui tourne et je vomis sans arrêt. Cela doit être dû à une surdose d’émotions ou peut-être une indigestion. Je pense continuer à nme reposer aujourd’hui.
16 septembre 2018 (Mégane et Mila)
Cela fait quatre jours que mon état se dégrade. Je rêve toutes les nuits de ma mère ou, plutôt, j’en fais des cauchemars. Durant ces quatre jours, je suis resté cloîtré au lit toute la journée. Je ne pense pas être malade, je commence vraiment à croire que tout cela est dû au fait d’avoir rendu visite à ma mère. (Suite de Manon et Océane) Mais est-ce vraiment cela ? Je ne sais pas… Que m’arrive-t-il ? Au fil des heures, mon état empire… Je ne sais pas quoi faire. Aller chez le médecin ? Rester chez moi ? J’ai peur… Je veux penser à autre chose… Mais impossible ! Ma mère hante mes pensées… Mais pourquoi…pourquoi ? Veut-elle me faire passer un message ? Comment le savoir ? La panique m’envahit. Je suis perdu… horrifié… terrifié… Mais par quoi ? C’est comme si ma mère était là, avec moi… Je sens sa présence… Mais comment en être sûr ? C’est comme le vide… le vide auquel on ne peut échapper. C’est étrange… incompréhensible. Je suis angoissé… Mon coeur bat vite. Je m’asseois, je pense, je réfléchis, mais… aucune réponse… Impossible de bouger, je suis comme paralysé. Je dois trouver une solution…. mais aucune ne me vient à l’esprit.
Dans la nuit, j’ai entendu des bruits… des bruits étranges… des craquements… des battements. Etait-ce mon imagination ? Je suis inquiet. Comment les jours suivants vont-ils se dérouler ? Je suis terrifié par ce qui va m’arriver.
18 septembre 2018 (Noah et Ryan)
Mon état se dégrade, j’ai peur… mais de quoi ?
Hier soir, je n’arrivais pas à dormir. Il me sembla avoir entendu un bruit, probablement le chat. Plus tard, une sorte de bruit de verre me dérangea – peut-être mon hallucination – j’eus comme un doute et préférai aller voir. J’arrivai dans le salon, rien. Je regardai ensuite dans la salle à manger et je vis quelque chose par terre qui paraissait brisé ; j’avais raison à propos de cet étrange bruit. Ne serait-ce pas la photo de ma mère ? Je retournai celle-ci et vit que c’était bien elle. Mais pourquoi… pourquoi la photo de ma mère ? Il y avait plein de photos à casser, pourquoi celle-ci ? Je retournai dans ma chambre tout bouleversé et finit par m’endormir.
Ce matin, au réveil, je descendais pour prendre mon petit déjeuner lorsque, devant mon salon, j’ai vu le chat de ma mère, inanimé, sur le canapé. Il était mort.
Pour moi, cela n’est pas normal. M’en voudrait-elle ? Mais pourquoi … Face à ces phénomènes, je suis impuissant, l’incomprehension est en moi, il y a trop de questions qui trottent dans ma tête . Je suis bouleversé, c’est comme si ma mère était présente… ici, chez moi, comme si elle voulait me faire comprendre quelque chose.
22 septembre 2018 (Marine)
Je ne suis toujours pas bien. Il s’est passé quelque chose, il y a deux jours (jeudi), j’en avais assez, je n’en pouvais plus, j’étais à bout, je n’arrivais plus à supporter cette pression quotidienne, j’étais trop stressé, j’étais épuisé et là, j’ai craqué : j’étais en pleurs, je n’arrivais pas à me calmer, j’ai commencé à faire une sorte de crise d’angoisse. Je n’en avais jamais fait auparavant. Je sentais mon coeur battre à toute vitesse, il s’affolait, et moi aussi. Ma respiration était comme bloquée. Je me suis calmé au bout de vingt minutes et je me suis couché. Ce n’était pas dans mon habitude de me coucher aussi tôt (18h30 à peu près).
Il était deux heures du matin quand je crus sentir quelque chose ou peut-être quelqu’un, en fait je n’étais pas sûr, mais en tout cas cela me surprit. Ce soir-là, je crois que c’était la pleine lune, je dormais la fenêtre ouverte, la lumière entrait dans ma chambre et j’avais bien vu qu’il n’y avait personne, pourtant je pensais le contraire. Peut-être que c’était juste mon imagination puisque depuis quelques jours tout allait mal. C’était comme si la présence qui était là depuis quelques jours m’avait… touché !
Mais si c’est bien elle et que ce n’est pas mon imagination… Pourquoi aurait-elle fait tout ça ? Peut-être qu’elle veut me dire quelque chose ? Non je ne pense pas…
Je me suis rendormi et ce matin, j’étais mieux mais toujours choqué, car je n’étais pas certain de ce qui s’était passé. Ma mère m’avait peut-être fait un signe ?
Pour me rassurer, je me dis que ma mère a vu que je n’étais pas bien et qu’elle m’a pris dans ses bras pour me consoler. Je me rappelle quand j’étais plus jeune, je pleurais car j’avais des difficultés à l’école, elle venait dans ma chambre et me prenait dans ses bras. Cela me faisait tellement de bien…
23 septembre 2018 (Alison G.)
Je me suis réveillé et mon état était stable, sauf que ma télévision… ma télévision était allumée – et pourtant cela fait bien deux semaines que je ne l’ai pas allumée – alors je me suis avancé pour l’éteindre mais la chaîne s’était changée toute seule ! Je suis alors tombé sans le faire exprès à cause de ma précipitation et j’ai perdu connaissance. Lors de mon réveil, ma télévision était éteinte mais je ne trouvais pas la télécommande. Où était-elle passée ? Pourtant, avant ma perte de connaissance elle était sur la table… Je ne comprends pas. C’était comme si, pendant que j’étais inconscient quelqu’un s’était introduit chez moi. Mais qu’en était-il de ma télé ? Pourquoi était-elle allumée ? Et elle n’était pas sur n’importe quelle chaîne, elle était sur la 115… Bien sûr ! Sur la chaîne préférée de ma mère. Pourquoi et comment ? Peut-être que j’ai rêvé. Mais je ne sais pas ! Je deviens fou ! Je me sens mal !
Le ventre vide, j’allais dans la cuisine mais avant d’allumer la lumière, je vis une silhouette ! C’était… non impossible… c’était ma mère ! J’allumai la lumière mais il n’y avait plus personne. J’en étais sûr ! Une mauvaise présence était représentée par ma mère ! Ou peut-être que c’était une bonne présence ? Ou peut-être que c’est réellement ma mère ?! Mais comment le savoir ? Je suis beaucoup trop terrifié ! Ma télévision ! Cette mystérieuse silhouette dans le noir ! J’ai peur de tout ce qu’il y a chez moi ! J’osais à peine aller dans une autre pièce de ma maison, j’ai eu beaucoup trop de frayeurs aujourd’hui. Mais j’entendis une sorte de bruit provenant de mon garage. Je crus entendre un bruit de pas. Y aurait-il encore cette présence dans mon garage? Aurait-elle pu aller dans mon garage ? Mais j’étais pétrifié ! Je n’en étais pas capable ! Non ! Impossible… Je n’irais pas voir ce que c’était… Mais c’était plus fort que moi ! Quelque chose m’attirait vers le garage, je sentais ce besoin irrésistible d’aller voir… Je ne contrôlais plus mon corps ! Que m’arrivait-il ? Je dus avancer jusqu’à la porte et, une fois arrivé à la porte…
J’ai pu reprendre possession de mon corps. J’ai couru aussi vite que j’ai pu dans ma chambre et je me suis enfermé. Encore choqué, avec la seule petite force qu’il me reste, j’écris ces quelques lignes après avoir mis ma couverture sur moi. J’espère m’endormir pour de bon…
25 septembre 2018 (Mathilde)
Cela fait maintenant deux semaines que mon état reste le même. Je ne bois que de l’eau et mange un peu de fruits de temps en temps. J’ai dû perdre sept ou huit kilos, cela m’inquiète. Mes paupières se ferment toutes seules, même si j’essaie de résister. Le sommeil me fait peur, j’ai souvent des visions de moi, étendu dans un cercueil. Les cauchemars sur ma mère sont de plus en plus présents et me font froid dans le dos.
Ce matin, mes paupières recommençaient à se baisser, comme si mon lit me forçait à me perdre et à me noyer en lui. Je sombrais dans un demi sommeil sans fond quand une sorte de grincement m’a interpelé. En ouvrant une paupière, il m’a semblé alors voir la poignée de ma porte se baisser toute seule, comme si une force invisible voulait entrer dans la pièce. Mes yeux étaient maintenant bien ouverts, écarquillés même. Etait-ce réel ? Ou bien seulement mon imagination ? Se pouvait-il qu’il y ait quelqu’un sous mon toit ? Je devenais fou, ou pas ? Je ne savais pas… Le doute envahissait alors tout mon corps. Que faire ? On aurait dit que le temps s’était arrêté : une main invisible sur ma poignée, et moi, paralysé, dans mon lit.
C’est alors que la porte commença doucement à s’ouvrir … mais rien. A ce moment précis, mon sang se glaça dans mes veines. Essayant de ne pas paniquer, je me levai pour aller la fermer, comme attiré par la porte. Je ne ressentais plus rien. En me dirigeant vers mon lit, j’entendis un bruit qui provenait de ma cuisine. Ce bruit grinçant me forçait à aller voir. Plus j’avançais, plus je sentais une présence derrière moi.
En arrivant devant mon miroir, j’aperçus une ombre derrière moi et, en me retournant, rien. Je repris mon chemin, frissonnant, quand j’aperçus des lettres à travers le miroir. Mais en me retournant, toujours rien. Je distinguai clairement les lettres flottant dans l’air : “Rejoins-moi.” Quand je lus ces mots, mes jambes frémirent et des sueurs froides me parcoururent le dos. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Rejoindre qui ? Ma mère, je suppose, mais comment en être sûr ? A ce moment précis, j’entendis un autre bruit, je me précipitai dans ma chambre et attrapai mon révolver, caché dans mon tiroir. Puis je montai à l’étage avec précaution. La pièce était plongée dans le noir, quelques cartons encombraient le parquet. J’allumai la lumière et vis dans un coin d’anciennes photos de ma mère et moi. Les souvenirs jaillirent dans ma mémoire et je me laissai gagner par l’émotion.
Soudain je la vis, ma mère. Ou plutôt son fantôme. Un sourire se tendait sur son visage, ses cheveux lui tombaient sur les épaules et elle portait une simple tunique blanche. Elle était resplendissante. Mais je pris garde et lui pointai le pistolet dessus. Son sourire s’affaissa un peu et elle avança de deux pas vers moi. Mes mains étaient moites et mes doigts glissaient sur la détente. A deux mains, elle me tourna la main de façon à orienter le canon vers moi. Je ne contrôlais plus rien. L’arme était pointée sur mon front. Nous tenions ensemble le revolver et puis… le noir. Le noir remplissait toute mon âme. Je ne ressentais plus rien, rien du tout…
27 septembre 2018 (Mathilde)
Je vois une lumière, une lumière éclatante, elle me transperce l’esprit. J’ouvre les yeux. Du blanc, que du blanc. Je suis sur un lit, dans une pièce. Tout est d’un blanc immaculé. A côté de moi, une petite table est remplie de ce qui me semble être des médicaments. Une petite carte est posée à côté. Dessus, il est écrit : “Hôpital psychiatrique de Saint Denis”. Hôpital psychiatrique ? Qu’est-ce que c’est que ce délire ?
Je ne me souvins d’abord de rien, et puis tout ressurgit : ma mère, le pistolet… C’est alors qu’une dame entra, elle poussait un chariot. Elle s’assit au bord de mon lit et commença à me prendre le pouls.
“Qu’est-ce qu’il se passe ? demandai-je.
– On vous a retrouvé il y a deux jours chez vous, inconscient, avec une arme dans la main, et puis on a trouvé votre carnet et on a trouvé bon de vous amener ici. Heureusement vous n’étiez pas mort !
– Mais, c’est impossible… je…
– Ne vous inquiétez pas, vous êtes sous contrôle, il ne peut plus rien vous arriver. Je repasse dans trente minutes.”
C’est bizarre, je me souviens maintenant clairement des épisodes précédents. Tout m’avait semblé bien réel.
En laissant mon regard s’égarer par la fenêtre entrouverte, je remarquai soudain une ombre voilée qui ressemblait fortement au fantôme de ma mère.