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Mercredi 26.

Le réveil pique ce matin. Il faut être prêt plus tôt. La navette pour le gymnase est prévue à 7h30. Maurane est à l’image de la vue de la fenêtre : clairement pas encore réveillée.

Heureusement qu’on nous a annoncé du beau temps. On n’aurait jamais deviné sinon… Au moins, il n’y a pas de brouillard à l’intérieur du gymnase, c’est déjà ça.

C’est Colmar que nos jeunes affrontent dès 8h. Jolie ville, mais il ne s’agit pas de leur faire de cadeaux.

Shanee entame la rencontre avec de belles intentions et produit du beau jeu. C’est serré. Le dernier contre-amorti reste sur la bande du filet : 14 – 15. Maurane met de l’intensité et fait le trou. 15 – 6. Allez !

Le double homme en face est fort, et Shanee et Léo perdent pied en commettant beaucoup d’erreurs. 4 – 15. 33 à 36 pour le moment…

Axelle et Maurane rattrapent le coup. On sent un baisse de moral chez une joueuse en face. On en profite. 15 – 9. On garde la tendance durant le mixte. 15 – 12.

Score finale : 63 à 57. Youhou ! enfin une victoire ! Après les 3 défaites consécutives de la veille, ça fait du bien.

L’équipe d’en face demande à faire une photo avec nos jeunes. Apparemment, ils sont trop beaux. Le pire, c’est que c’est vrai.

La 13e place est donc encore en jeu. Mine de rien, 13e sur 27, c’est la place de la première moitié du classement. C’est donc important.

C’est Chinon qui se dresse face à nos élèves pour leur dernière rencontre. Ici, toutes les villes ont un nom de vin. Chinon vient de battre Le-Puy-En-Vellay, nos bourreaux du 1er matin. Excellent test pour nous.

Shanee se montre solide sur son dernier simple. Une victoire 15 – 10 qui lance son équipe sur de bons rails.

Maurane tombe face à une adversaire coriace et s’incline 6 à 15.

Le double hommes est très serré. Léo et Shanee se retrouvent à 14 – 14. Faute de l’adversaire au service. 15 – 14 pour nous. Ce point là peut être important. Il le sera.

Malgré les efforts de Maurane et Axelle, elles s’inclinent 10 – 15 lors de leur double. On fait le compte des points avant le mixte : 46 à 54. Il faudrait une victoire avec 8 points d’écart pour s’imposer (15 – 7). Le challenge s’annonce périlleux…

Axelle maîtrise tactiquement le jeu. Léo sort un gros match et se prend pour Shanee avec ses smashs sautés. Les points défilent. Les adversaires s’écroulent. 15 – 6 pour nous. 

Les élèves n’ont pas compté et attendent le décompte des points de l’arbitre. 61 à 60. 1 petit point de plus, le petit point qui fait toute la différence. Victoire sur le fil pour cette dernière rencontre. Une vraie remontada pour conclure la compétition. Voilà ce qu’on veut. Voilà le championnat de France. Voilà des champions.

L’équipe est 13e. Mais dans la tête et le coeur des jeunes, ils sont 1ers ce matin. On s’installe dans les tribunes le coeur léger avec un sentiment de mission accomplie. Certes, on aurait aimé être plus haut au classement, mais nos élèves ont joué de belles rencontres et ont su montrer leur esprit de compétition quand il le fallait.

On observe alors les autres matchs. Il y a du sport partagé, avec des équipes mélangeant des jeunes handicapés et des valides. Chouette moment de partage pour eux. On assiste aussi aux autres rencontres de classement. Nos jeunes se prennent même pour des stars lorsque des collégiens du coin leur demandent des autographes et des photos.

Mais c’est la finale de l’après-midi qui va tenir l’attention de nos jeunes. Tiens donc, l’équipe de Vouziers est en finale. Shanee, Léo et Axelle soutiennent cette équipe, avec un espoir inavouable : celui d’avoir perdu contre le futur vainqueur. Maurane et Arthur soutiennent le lycée d’en face, Saint-Louis-De-Gonzague, l’une parce que c’est Paris, l’autre parce qu’il a demandé une prépa dans ce lycée l’an prochain. Quelques soient les raisons, la finale ne laisse personne de marbre.

Les garçons de Vouziers se font dominer par ceux de Paris. Les filles de Paris se font dominées par celles de Vouziers. Egalité parfaite avant le mixte. C’est Paris qui finit l’emporter. Peu importe pour nous, mais c’est une occasion de faire du bruit dans le gymnase.

Les rencontres sont terminées. Les préparatifs pour la remise des récompenses sont en cours. Les jeunes arbitres sont appelés pour un bilan. Arthur y va. Quand il revient, il nous fait un signe de loin : une croix pour nous signifier qu’il n’aura pas sa certification nationale. On est surpris, plusieurs joueurs et enseignants nous avaient signifié que notre jeune officiel faisait parfaitement le job. Petite déception.

La cérémonie des récompenses commence par un discours de 2 jeunes officiels. Leurs belles voix annoncent la Marseillaise, qui est entonnée par l’ensemble du gymnase.

Les jeunes coachs sont appelés. Les certifications de jeune coach national sont distribuées. Pas d’appel pour Shanee. Incompréhension : notre coach à nous est clairement le meilleur. L’explication nous arrivera plus tard : l’épreuve écrite a été ratée, il avait à peine lu le livret du coach. Ce qui compte pour lui, c’est ce qu’il transmet lors des rencontres, pas une certification. Il a raison. Mais bon, il méritait clairement son diplôme.

On appelle ensuite les arbitres. Premier nom appelé : « Hamel Arthur ! » Oh le coquin, c’était donc une blague. Haha qu’est-ce qu’on se fend la poire avec lui ! On en profite donc pour hurler bien fort histoire de bien montrer qu’on est là.

Annonce du classement complet de la compétition en remontant depuis la 27e place. On crie bien fort, notamment lorsque les équipes que l’on a affrontées sont annoncées. « A la 13e place, ils nous viennent de loin, l’équipe de Sainte-Suzanne de La Réunion ! » Tonnerre d’applaudissements et de cris. Apparemment, eux aussi doivent penser qu’on est premiers : autant de bruit que pour le podium. Alors à l’issu de la cérémonie, on fait la photo devant la place numéro une, comme si on avait gagné. Comme des champions.

On prend le temps pour quitter le gymnase. Le programme est vide pour la fin de journée. La compétition est terminée. Tout le monde est détendu et content. On sympathise avec d’autres équipes. On doit passer pour des gens bizarres qui mangent des clémentines avec la peau, mais ce n’est pas grave puisque c’est drôle.

La journée se termine ainsi au lycée de Sens. On a nos petites habitudes ici maintenant. Baby-foot, cantine, froid glacial, internat, dodo. On a l’impression d’être ici depuis un mois. Mais demain on rentre.

Les jeunes rentrent avec la satisfaction, celle d’avoir participé à un évènement d’ampleur nationale. Comme des champions.