Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, Reine-Lyse Tecchio a rencontré 28 élèves de CG1, avec Mmes Camalon, Clain et Ragenard, le jeudi 27 novembre au CDI, de 9h30 à 11h30.

Les échanges ont porté sur le 1er roman de l’auteure, « Inès ou l’ivresse de l’ailleurs », publié en 2023 aux éditions UDIR.
A partir d’extraits choisi de Inès ou l’ivresse de l’ailleurs, l’autrice, ex professeure et toujours pédagogue face aux élèves, les a amenés à débattre sur les violences intrafamiliales à partir d’une carte mentale que chacun alimentait au fur et à mesure des questions et suggestions.
Les élèves étaient tout d’abord intéressés mais assez réservés. Au fur et à mesure de la matinée, les langues se sont déliées, elles et ils posaient de plus en plus de questions et réagissaient aux extraits lus par l’auteure, Mme Camalon et quelques élèves. Le fait d’oser demander à l’auteure qui était Inès par rapport à elle les a comme libérés et davantage impliqués dans la rencontre.

Ce premier roman de Reine-Lyse Tecchio, anciennement professeure d’espagnol qui a terminé sa carrière au lycée Louis Payen, a pour thème la violence faite aux femmes et plus spécifiquement la violence conjugale, et même, peut-être, le meurtre…
Ce livre court mais dense aborde également les traumatismes dus à la guerre, l’ambivalence des êtres humains, les méfaits de l’alcoolisme et malgré tout l’amour et la résilience, l’importance de parler pour pouvoir se reconstruire.
Le 2e livre de l’auteure, en cours d’écriture, abordera un tout autre sujet…
Afin d’approfondir la réflexion des étudiants, Reine-Lyse Tecchio leur a aussi fait écouter un enregistrement de l’artiste réunionnais Zanmari Baré, Piman krazé. C’est un extrait de Inès ou l’ivresse de l’ailleurs qu’il a lui-même traduit en créole réunionnais et dans lequel il se glisse dans la peau de Inès : une scène de bagarre mémorable entre Inès et son mari, Germain, devant les voisins attirés par le bruit et alléchés par le spectacle, mais nullement soucieux de porter secours à une femme battue !
La rencontre s’est avérée non seulement très intéressante mais aussi fort utile, incitant les élèves à s’investir davantage. Certains garçons, indignés face aux comportements violents dénoncés par le livre et malheureusement confirmés par les statistiques en général, protestant et promettant, que non, eux n’agiraient pas ainsi, et les filles assurant que non, elles n’accepteraient pas de se faire violenter par des hommes, qu’elles ne subiraient pas mais empêcheraient que ça arrive. « Il est très important que voyez indépendantes financièrement » a insisté Reine-Lyse Tecchio.
Nous leur avons rappelé qu’en France, en 2024, c’est encore plus d’un féminicide tous les trois jours commis par un conjoint ou un ex-conjoint Des femmes assassinées parce qu’elles sont femmes. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple et les enfants co-victimes ne diminue pas, tout comme les viols ou tentatives.
La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).
[Source : site Ligue des droits de l’Homme]
C’est grâce à eux, les jeunes, qu’à l’avenir ces taux de violence consternants pourront baisser, en faisant évoluer l’éducation, changer les mentalités et surtout les comportements !


