Cette année c’est la 203 qui a participé au Prix des lycéens Folio 2020-2021 avec Mme Gokalsing, professeur de français, et Mme Ragenard, professeur documentaliste.
Les résultats nationaux seront proclamés le 18 mai, mais les lycéens devaient lire les 6 romans sélectionnés et voter en ligne jusqu’au 31 mars inclus.
C’est Anaïs Llobet qui a remporté les faveurs de la 203, pour son 2e roman Des hommes couleur de ciel, avec 15 voix sur 32.
En 2e position, le roman d’Eric Fottorino, Dix-sept ans, remporte 8 suffrages, suivi à égalité de Catherine Cusset pour Vie de David Hockney et Maylis de Kerangal pour Un monde à portée de main, 3 voix chacune.
Enfin, Neverland de Timothée de Fombelle et Arcadie, d‘Emmanuelle Bayamack-Tam, ont obtenu respectivement 2 et 1 voix.
Ces votes témoignent d’une belle diversité d’opinion et de sensibilité parmi les les jeunes lecteurs!
La sélection du Prix des lycéens Folio 2020-2021 compte 6 romans contemporains sortis entre 2019 et 2020
Cette année, les lycéens du jury du Prix des lycéens Folio devaient lire et voter pour leur roman préféré parmi les 6 titres, sortis entre 2019 et 2020. Ces romans contemporains abordent des thèmes variés, qui ne laissent pas indifférents. En classe, c’est une opportunité de débattre sur des sujets d’actualité et de défendre devant les autres son livre fétiche.
Le Prix des lycéens Folio veut encourager les lycéens “à découvrir des œuvres contemporaines parues récemment : destins exceptionnels, sujets d’actualités, force d’une écriture sont autant de points à développer en cours dans le cadre du programme du lycée. Tout en prenant plaisir à la lecture, chaque livre de la sélection mène les élèves à réfléchir et échanger entre eux.”
En plus de sélectionner le gagnant national, les lycéens seront la voix de leur région : chaque région aura son propre titre gagnant grâce aux votes des élèves.
Plusieurs rendez-vous ponctuent l’année : discussions sur les réseaux sociaux, vidéos de booktubers partenaires ou rencontres permettent aux lycéens d’affirmer leur choix. Un concours d’écriture a également été mis en place. Yoann Guillot, de 203, y a participé. Il devait écrire une lettre de 400 à 450 mots (2500 signes environ) à l’auteur de son roman préféré parmi les 6 titres. Leur lettre devait être déposée directement sur le formulaire de vote. Seules les 200 premières participations ont été comptabilisées pour le concours. Les trois gagnants du concours d’écriture seront également annoncés le 18 mai. Voici la lettre de Yoann à Anaïs Llobet, l’auteure de “Des hommes couleur de ciel” :
Objet: Lettre ouverte de lecteur suite à la lecture de votre livre: “Des hommes couleur de ciel”
Chère Madame Llobet,
Je vous écris en tant que lecteur de votre livre, Des hommes couleur de ciel. Nous, élèves de 203 du Lycée Louis-Payen à Saint Paul à l’île de La Réunion, avons été sollicités pour donner notre avis sur les différentes œuvres sélectionnées par le prix Folio des lycéens 2020-2021.
J’ai particulièrement apprécié votre livre pour le moins intéressant et subjuguant, où vous décrivez avec précision les sentiments des immigrés, leur processus d’acculturation et ses conséquences. J’ai compris que votre œuvre a été inspirée par des faits réels, que vous avez puisé dans vos connaissances, un Tchétchène lui-même homosexuel , l’image d’Oumar dans votre livre et que son frère a disparu puis est revenu en Europe avec des projets d’attentat. Vous pensiez qu’il était revenu de Syrie. Votre but, à travers ce livre, était d’explorer le thème de l’intégration. J’ai ressenti de la curiosité, grâce au suspense préservé jusqu’à la fin, sur le degré d’implication des deux frères tchétchènes dans l’attentat . Votre œuvre m’a rappelé ces souvenirs des différentes attaques terroristes survenues dans toutes l’Europe, y compris en France. Les thèmes de votre œuvre sont très actuels, ils représentent la société d’aujourd’hui, particulièrement sur l’intégration des migrants dans nos sociétés occidentales.
Mais je souhaiterais partager quelques questionnements avec vous. Lorsque Alissa fut “contrainte” d’aider la police dans leur enquête, qu’est ce qui fait qu’elle préfère les aider, donc suivre en quelque sorte la voix de l’intégration, plutôt que d’aider les siens, de ne pas les trahir et désobéit à son peuple ? Quel message voulez-vous faire passer sur l’intégration à travers votre livre? Quelles solutions proposeriez-vous au sujet de l’intégration des immigrés dans nos sociétés ? Que voulez-vous faire comprendre dans votre livre ? Autant de résonances à la lecture de votre livre, autant de questions m’ont traversées l’esprit. Je vous souhaite vivement de recevoir le prix Folio des lycéens 2020-2021.
Je vous prie d’agréer, chère madame Llobet, mes salutations distinguées.
Yoann Guillot
LA GRANDE RENCONTRE AVEC LES AUTEURS EST EN LIGNE ! Dans le cadre du Prix, à défaut de pouvoir organiser cette année des rencontres en présentiel avec les auteurs de la sélection, une rencontre virtuelle via une plateforme internet avec l’ensemble des six auteurs en lice pour le Prix a eu lieu en janvier. Cette rencontre était animée par une journaliste mais les questions posées venaient uniquement des lycéens inscrits pour le Prix ! |
Message des organisateurs: “Les élèves ont été très nombreux et nombreuses à nous envoyer leurs questions à l’attention des auteurs. MERCI pour toutes ces vidéos qui permettent de faire vivre le Prix malgré la crise sanitaire.” La grande rencontre entre les six auteurs qui répondent aux questions des lycéens est disponible sur la page Youtube du Prix via le lien ci-dessous: Les auteurs répondent aux questions des lycéens (pour voir directement l’intervention des 3 élèves de 203 du lycée Louis Payen, Pollux, Camille et Yoann, rendez-vous à 54 min et 50s de la vidéo) |
Voici la sélection de l’édition 2020-2021 :
Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie
Au domaine de Liberty House réside une étrange communauté : naturistes, électrosensibles, déments séniles et autres inadaptés y réapprennent à vivre et jouir sans entraves. C’est là que Farah, quatorze ans, et ses parents ont trouvé refuge. Mais au milieu de ce drôle de paradis, l’adolescente peine à s’épanouir. Et pour cause : sa seule certitude – être une fille – vient de voler en éclats.
Catherine Cusset, Vie de David Hockney
« Peut-être n’éprouverait-il plus jamais de passion comme celle qu’il avait sentie pour Peter, mais il restait la perfection de l’amitié, la beauté des cyprès sur les collines et la joie que donnait le travail. Et s’il oubliait Peter, s’il réussissait à vivre sans lui, ce dernier ne reviendrait-il pas? Personne n’était attiré par la tristesse et la mélancolie. Mais par la gaieté, la force, le bonheur, oui. »
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Timothée de Fombelle, Neverland
« La chambre de mes grands-parents était la tour de contrôle de notre univers. Mais ni le tapis épais, ni les tiroirs remplis de trésors, ni même cette minuscule télévision couleur installée là un jour de folie moderne, rien de cela n’était l’essentiel du rayonnement de la chambre du premier étage. Ce qui faisait battre notre cœur en y entrant, c’était nos grands-parents et la manière qu’ils avaient de nous en ouvrir les portes. »
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Éric Fottorino, Dix-sept ans
« Lina n’était jamais vraiment là. Tout se passait dans son regard. J’en connaissais les nuances, les reflets, les défaites. Une ombre passait dans ses yeux, une ombre dure qui fanait son visage. Elle était là mais elle était loin. Je ne comprenais pas ces sautes d’humeur, ces sautes d’amour. » Un dimanche de décembre, Lina livre à ses trois fils le secret qui l’étouffe. En révélant une souffrance si longtemps cachée, cette femme dont on a forcé le destin depuis l’adolescence laisse alors éclater toute son humanité et son obstination à vivre libre.
Maylis de Kerangal, Un monde à portée de main
À vingt ans, Paula entre dans le prestigieux Institut de peinture de Bruxelles. Elle y apprend à copier les surfaces qui composent le monde, à donner l’illusion des matières vivantes. Les nuits blanches s’enchaînent, les sentiments tournoient. Des studios de cinéma de Cinecittà, à Rome, au fac-similé de la grotte de Lascaux, elle s’immerge dans le travail. Sous son pinceau, les images enchevêtrent le passé et le présent, le loin et le proche, la fiction et la vie. Si Paula veut comprendre le monde qu’elle peint, il lui faudra d’abord le saisir de ses mains.
Anaïs Llobet, Des hommes couleur de ciel
« Peut-être devait-il courir au commissariat le plus proche pour le dire au policier. Il était l’alibi d’Adam, sa porte de sortie devant ce cauchemar. Mais une peur diffuse, irraisonnable, le maintenait pétrifié dans son lit. » La Haye, Pays-Bas. Aux yeux de tous, Alissa est russe. C’est d’ailleurs la langue qu’elle enseigne au lycée. Pourtant lorsque Kirem, un de ses élèves, lui rend des copies en tchétchène, elle n’en parle à personne. Ce jeune réfugié est aussi sombre et renfermé que son frère est extraverti et solaire. Quand un attentat est perpétré au lycée, une enquête est ouverte. Tous trois ont menti. Jusqu’où iront-ils pour cacher la vérité?