Résultat des votes du Prix lycéen du livre de philosophie 2021
Manières d’être vivant, Baptiste Morizot : 290 voix (38 %)
Par ici la monnaie, Paul Clavier : 274 voix (36%)
La liberté intérieure, Claude Romano : 198 voix (26%)
1 abstention
763 élèves ont voté (39 lycées, 18 académies + Sydney et Rome)
Le lycée a participé au PLLP, Prix lycéen du livre de philosophie, pour la 3e année consécutive, sous l’égide de Mme Audebeau.
Ses élèves, en terminale spécialité HLP (humanités, littérature et philosophie) avaient ces 3 livres de philosophie d’auteurs contemporains à lire et critiquer:
Paul CLAVIER : Par ici la monnaie ! Petite métaphysique du fric, Editions du Cerf, juin 2020, 192 p
Baptiste MORIZOT : Manières d’être vivant, Actes Sud, 2020, 325 p avec la postface d’Alain Damasio.
Claude ROMANO : La liberté intérieure, Une esquisse, Hermann, septembre 2020, 100 p.
C’est ce mercredi 9 juin que Mme Audebeau a réuni les 6 élèves ayant lu les 3 livres afin qu’ils puissent débattre et voter pour leurs livres préférés:
5 voix pour Par ici la monnaie ! Petite métaphysique du fric de Paul CLAVIER
1 voix pour Manières d’être vivant de Baptiste Morizot
Le bilan de ce projet est très positif estime Mme Audebeau: “Très bonne participation des élèves qui ont lu sérieusement et complètement trois ouvrages d’essai philosophique. Très bonne qualité du débat : bons arguments, très bonne réflexion sur les différents critères à mettre en place pour attribuer un Prix National à un auteur pour son livre. L’expérience sera renouvelée l’année prochaine dans les mêmes conditions.”
Voici les commentaires de lecture des élèves:
Panechou Priscilla : Commentaire personnel de La liberté intérieure de Claude Romano
Ce livre a été beaucoup plus facile à lire que prévu, la lecture d’un essai philosophique est souvent plus difficile que celle d’un roman ou autres œuvres de littérature.
Peut-être que mon intérêt à ce sujet -étant déjà présent avant mon rôle de lectrice- a joué sur la rapidité et ma lecture et relecture. Évidemment, l‘écriture philosophique est plus dense et nuancée qu’en général ( par la précision et le choix minutieux des mots, leurs origines, les thèses et auteurs cités ), ainsi une relecture de passages et parfois de l’œuvre est nécessaire à la bonne compréhension de celle-ci.
Le livre est écrit dans un but et ne s’en s’écarte que très peu, ce qui facilite la lecture et la rend sensée.
Pourtant, ma relecture est en grande partie due à la pertinence de certains arguments malgré mon désaccord à leur égard, par exemple le principe d’autonomie qu’il définit comme un vouloir sans division intérieure est aussi le moyen d’atteindre la liberté intérieure : décider en l’absence de conflit en soi. Selon moi, sans conflit (intérieur), il n’y a pas d’évolution et sans évolution nous sommes emprisonnés dans un même état d’esprit, ce qui est antonyme de liberté. Cependant, la logique et la réflexion claire mises en avant dans ces pages sont intéressantes et remettent en question d’anciennes conclusions personnelles, ce qui pour moi fait un bon livre philosophique.
Rebut Paul : Commentaire personnel de Manières d’être vivant de Baptiste Morizot
Ce livre écrit par Paul Morizot pose un regard critique sur les animaux comme ressources. Pour lui, nous ne devons pas considérer les animaux comme des ressources à exploiter et surexploiter mais plutôt comme des confrères. […]
J’ai donc dans l’ensemble apprécié ce livre qui traite d’une thématique des plus intéressantes. Cependant, j’avais parfois un peu du mal à suivre le raisonnement de l’auteur. A titre d’exemple, lorsque l’auteur narrait le moment où il étudiait avec une caméra thermique les loups qui se situaient près des bergers : il va, à un moment, montrer l’ampleur de son empathie envers les bergers (qui apprécient sincèrement leurs moutons) puis quelques pages plus loin les critiquer violemment (voire l’espèce humaine de manière générale) les jugeant entièrement responsables du fait que les moutons soient incapables de survivre par eux-mêmes. Bien que cette manière de procéder témoigne d’une grande ouverture d’esprit et d’une volonté réelle de comprendre les différents partis, il en résulte que l’on a parfois du mal à bien cerner le point de vue de l’auteur.
Turpin Gabriel : Commentaire personnel de Par ici la monnaie de Paul Clavier
C’est un ouvrage dont j’ai beaucoup apprécié la lecture. Forcément c’était un domaine sur lequel je ne m’étais jamais vraiment penché, et au final il est vraiment très riche (sans mauvais jeu de mots) !
Le livre est clair et les choses sont expliquées assez simplement (mention spéciale pour le chapitre 7 qui m’a particulièrement accroché : l’addiction au crédit ou l’ « accréditation ») J’ai beaucoup aimé également la façon d’aborder les choses par rapport à la notion de « coupable » dans la finance : il dénonce cette habitude que l’on peut avoir d’oublier de se remettre soi-même en question.
Cette lecture a le mérite de m’avoir donné envie de m’intéresser plus à ce genre de sujets.
Binsinger Achille : Commentaire personnel de Par ici la monnaie de Paul Clavier
Pour moi qui ai surtout l’habitude de la fiction, ce livre a été une très bonne porte d’entrée vers une littérature plus philosophique. Le style est simple, ne s’embarrasse jamais de formulations inutilement alambiquées et ne se refuse pas un écart humoristique de temps à autre, ce qui rend le livre assez accessible malgré un sujet assez complexe.
L’auteur pioche ses références dans des domaines variés et la bibliographie est très fournie. Le fait que l’auteur ne tente pas de masquer sa propre subjectivité à travers tout le livre est assez appréciable également. Il ne présente pas son travail comme une recherche factuelle mais comme une expérience de pensée subjective sur la place de la monnaie et de la dette dans nos sociétés. J’ai beaucoup apprécié ce livre et j’aimerais connaître le reste du travail de l’auteur.
Présentation du Prix lycéen du livre de philosophie par l’association organisatrice:
Les professeurs de philosophie le constatent régulièrement : les élèves lisent trop peu ou trop vite, sans toujours comprendre à quel point ils gagneraient à articuler les ressources de la lecture à la construction de leur pensée. C’est pourquoi l’Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public a pris l’initiative de créer en 2015 un Prix lycéen du livre de philosophie. Il s’adresse principalement aux lycéens de Première et Terminale, mais aussi aux étudiants de CPGE et de BTS. Son objectif est de montrer que la philosophie est vivante et qu’elle permet d’affronter les questions du monde actuel. Les élèves sont invités à lire des ouvrages contemporains de philosophie, à en discuter dans leur établissement et à rencontrer les auteurs des livres en lice, en les invitant dans leur lycée, ou par le moyen d’une visioconférence
Les années précédentes les lauréats ont été Frédéric Worms (Revivre), Guillaume Le Blanc (Courir), Francis Wolff (Il n’y a pas d’amour parfait). En 2019,1571 élèves de 77 lycées ont élu Frédéric Gros pour Désobéir. En 2020, malgré le confinement, 334 élèves sur 636 votants de 35 lycées ont plébiscité Claire Marin pour son livre: Rupture(s).