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Alphabétisation

ON APPREND AUSSI A LIRE AU COLLÈGE HUBERT-DELISLE

L’illettrisme reste un problème majeur sur l’île de la Réunion, et est considéré à présent comme une urgence publique. On considère généralement que l’on apprend à lire, écrire et compter à l’école primaire  … et que cela est acquis une fois que l’on entre au collège.

Dans les faits, ce n’est malheureusement pas le cas pour tous et, depuis fort longtemps, des enfants arrivent en sixième en ne sachant pas, ou que très peu lire. Depuis seize ans, une action a été mise en place dans notre établissement, tout d’abord à mon initiative,  pour permettre aux élèves les plus en difficulté d’apprendre à lire, ou à mieux lire.

Durant ces heures d’alphabétisation, les élèves concernés sont en petits groupes (5 ou 6 au maximum) et on reprend tout depuis le début pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Cela commence par un bilan de la conscience phonologique de l’élève (vérifier son par son ce que l’enfant perçoit et à quelle lettre ou combinaison de lettres il l’associe). Puis il s’agit de recenser les éléments de combinatoire (les associations de lettres) connus ou méconnus.

Les causes de cet illettrisme sont diverses et peuvent se combiner : troubles du langage de type « dys », déficiences cognitives, blocages psychologiques et parfois simplement absence d’apprentissage préalable (pour des enfants au parcours scolaire « chaotique »). Dans tous les cas, il s’agira pour nous d’adapter l’apprentissage en fonction de l’origine du problème.

Et cela fonctionne ! Contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, il n’est ni impossible ni trop tard pour apprendre à lire en collège. Dans les faits, depuis maintenant seize ans,  plus d’une centaine d’enfants a pu apprendre à lire, là où on aurait pu penser qu’il était trop tard. Depuis quelques années, la prise de conscience s’est faite que l’on pouvait agir, et l’Institution nous donne à présent les moyens d’agir avec plus d’ampleur, transformant ce qui était d’abord l’initiative d’un seul enseignant isolé en une action large et coordonnée  dans laquelle plusieurs enseignants de français se sont investis après avoir été formés. Les enfants peuvent donc bénéficier de davantage d’heures de prise en charge durant la semaine (jusqu’à six heures par semaine pour les élèves les plus en difficulté).

Ces actions ont un effet mesurable au fil de l’année scolaire. Les tests de lecture que nous faisons passer à différentes périodes de l’année montrent que les élèves concernés progressent dans leur capacité et leur vitesse de déchiffrage. Nous continuerons donc à agir. Et pour nous accompagner, encouragez vos enfants à lire ! Offrez leur un livre plutôt qu’un jeu vidéo !

M. Weber, Professeur de français