Mbarek Ould Beyrouk, dit Beyrouk, a été choisi par près de 350 lycéens réunionnais et malgaches pour son dernier roman Le tambour des larmes (Elyzad).
Pour cette sixième édition du PRML, le vote était d’emblée largement acquis à Beyrouk, contrairement aux années précédentes. Plus de 300 élèves de 10 lycées réunionnais et 30 élèves de 4 lycées malgaches se sont déclarés “touchés par la thématique de la condition féminine et des inégalités de genre ” abordées dans le roman, selon le communiqué transmis à la presse.
Dans Le tambour des larmes, qui a reçu le Prix Ahmadou Kourouma lors du dernier Salon du livre et de la presse de Genève, l’héroïne, la belle Rayhana, issue de la tribu des Oulad Mahmoud dans le Sahara mauritanien, est contrainte par sa famille d’abandonner son enfant et de se marier à un membre de sa tribu. Le roman s’ouvre sur la quête éperdue de Rayhanna pour retrouver son enfant. Dans sa fuite, elle a emporté le tambour sacré de la tribu…
Le vote du PRML a eu lieu le jeudi 15 décembre à l’Ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis et l’auteur vient bientôt rencontrer les lycéens réunionnais et malgaches, début mars 2017. Beyrouk est aujourd’hui conseiller culturel du Président mauritanien, dont il est très proche.
Créé en 2011, le Prix du roman métis des lycéens mobilise depuis cinq ans des jeunes et des équipes pédagogiques de l’île de la Réunion autour d’une littérature contemporaine, ouverte sur le monde et porteuse de valeurs d’humanisme, de métissage et de diversité. Depuis 2015, des lycéens malgaches ont rejoint le jury lycéen, à l’initiative de l’Institut français de Madagascar.
Les 4 romans sélectionnés pour l’édition 2016-2017 :
–Le Tambour des larmes / BEYROUK .- Elyzad 2015, 248p.
–Le Moabi Cinéma / Blick BASSY .- Gallimard (Continents Noirs) 2016, 240 p.
Au Cameroun, cinq copains récemment bacheliers rêvent d’Occident et tentent désespérément d’obtenir leurs visas. En attendant ils tuent le temps: bière, foot, drague, musique… sont au programme. Cette chronique d’une jeunesse africaine sacrifiée et à la dérive tente d’alerter sur les mirages de l’Occident, à l’heure où des milliers de jeunes Africains choisissent de quitter le continent au péril de leur vie.
–Petit Piment / Alain MABANCKOU .- Seuil (Fiction et Cie) 2015, 288p.
L’histoire de Petit Piment, un jeune orphelin effectuant sa scolarité dans une institution d’accueil catholique, au Congo. Lors de la révolution socialiste, il en profite pour s’évader. Adolescent, il commet toutes sortes de larcins. Il trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles. Mais de nouvelles épreuves lui feront perdre la tête.
–Vol à vif / Johary RAVALOSON .- Dodovole 2016, 192 p.
C’est vers le sud-ouest de Madagascar et plus précisément au cœur du pays des Baar – l’un des 18 « peuples » de la Grande Ile – que ce roman nous entraîne. Après “La porte du Sud” (Prix de l’océan Indien 1999), l’auteur repart en brousse, sur les traces des Dahalos, ces voleurs de zébus qui défraient la chronique à Madagascar. Prix du livre insulaire, Ouessant, 2016.
Le Grand prix du roman métis 2016 pour Douna Loup
Le 7e Grand prix du roman métis a de son côté été remis plus tôt, le 17 novembre, à Douna Loup pour L’oragé, paru en août 2015 au Mercure de France, roman dans lequel elle met en scène deux figures majeures de la littérature malgache, Jean-Joseph Rabearivelo et Esther Razanadrasoa, dite Anja-Z.
Créé en 2010 et porté par l’association La Réunion des livres, le Grand prix du roman métis récompense chaque année un roman francophone paru depuis moins d’un an et véhiculant des valeurs d’humanisme, de diversité et de métissage.
BEYROUK et Douna LOUP succèdent à Mohamed MBougar SARR, à la fois lauréat en 2015 du 6e Grand Prix du Roman Métis et du 5e Prix du Roman Métis des Lycéens. Pour rappel, le jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar SARR est venu à la rencontre des lycéens de Louis Payen le vendredi 7 octobre 2016.