Le Tambour des larmes, c’est aussi le choix du club lecture
Son roman raconte le périple de la belle Rayhana, une jeune femme issue de la tribu des Oulad Mahmoud dans le Sahara mauritanien, contrainte par sa famille d’abandonner son enfant et préférant la fuite au mariage forcé. Elle emporte avec elle le tambour, symbole de sa tribu dans le désert mauritanien: un double acte de rebellion…
Fondateur du premier journal indépendant de Mauritanie en 1988, Mbarek ould Beyrouk s’est longtemps battu pour la liberté de la presse d’opinion. Il est aujourd’hui membre de l’instance de régulation des médias mauritaniens.
Il a déjà écrit deux romans, mais c’est avec Le tambour des larmes qu’il remporte des prix littéraires: avant d’être couronné par le Prix du roman métis des lycéens, cet ouvrage a déjà reçu le prix Kourouma 2016 lors du dernier Salon du livre et de la presse de Genève.
“Les jeunes lecteurs se sont laissés emporter par le style et l’originalité de l’histoire qui se déroule en partie dans le désert mauritanien, laissant découvrir les traditions de peuples Bédouins, en partie en ville à Ata puis dans la capitale Nouakchott. La dimension poétique, les contrastes entre les sociétés nomades et les sociétés urbaines, le message fort sur la condition de la femme sont autant d’arguments qui ont porté facilement Le tambour des larmes à la tête de leur choix
Certains lycéens soulignent aussi qu’ils n’ont pas eu de difficultés d’identification à l’héroïne, la jeune rebelle Rayhana : “On partage ses émotions, on pense comme elle, on parle comme elle…et même si on n’a pas vécu les mêmes choses qu’elle, on apprend la vie avec elle”.
Pour ces jeunes lecteurs, le titre semble fortement peser dans la décision de lire un livre. Et à la fin de la lecture, ils n’ont pas été déçu comme ils peuvent l’être parfois : “le titre explique bien le parcours du livre et les sentiments engendrés du début à la fin.”
Quelques avis mitigés avaient toutefois émergé, çà et là, notamment : “la difficulté à rester concentrer sur l’histoire qui navigue entre le présent et le passé, la vie en ville et la vie dans la tribu nomade.” Mais le jury a vite balayé ces premiers handicaps.
Un magnifique roman donc qui communique bien le déchirement de cette jeune femme, Rayhana, enceinte trop jeune, obligée d’abandonner son bébé sous le diktat d’une mère dont le seul objectif est de sauver l’honneur de sa noble famille appartenant à la tribu des Oulad Mahmoud. Avant de s’enfuir en ville à la recherche de son fils, Rayhana va leur dérober le tambour sacré pour se venger de leur morale impitoyable, et peut-être aussi essayer de conjurer le sort… [Lu sur www.batcarre.com]
Huit jours avant Beyrouk, Douna Loup a reçu le 7e Grand Prix du Roman Métis 2016 pour L’oragé, publié aux éditions Mercure.Ce prix littéraire couronne un roman francophone porteur de valeurs d’humanisme et de métissage.
Bientôt disponible au CDI, L’oragé se passe à Madagascar durant la période de colonisation française, avec pour protagonistes deux figures majeures de la littérature malgache du XXe siècle, la poétesse Esther Razanadrasoa, dite Anja-Z, première malgache à avoir été publiée, grande poétesse, indépendantiste, et Jean-Joseph Rabearivelo, un écrivain de 10 ans son cadet, père de la littérature malgache en français.
BEYROUK et Douna LOUP succèdent à Mohamed MBougar SARR, à la fois lauréat en 2015 du 6e Grand Prix du Roman Métis et du Prix du Roman Métis des Lycéens.
Pour rappel, le jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar SARR est venu à la rencontre des jeunes lycéens de Louis Payen le vendredi 7 octobre 2016.