Semaine de la presse: rencontre avec le photographe Ferhat Bouda

Dans le cadre de la 28e Semaine de la presse et des médias dans l’école®, les élèves de 2de option Littérature et société ont pu rencontrer le photographe Ferhat Bouda, le jeudi 30 mars au CDI, en présence de leur professeur de français, leur professeur d’histoire-géographie et leur professeur documentaliste.

Le photographe, invité par l’association Solidarité et Cultures, en partenariat avec le Clemi de La Réunion, est intervenu dans une vingtaine de collèges et lycées de l’Ile.

Ferhat Bouda est un jeune photographe kabyle installé à Francfort, en Allemagne. Il a reçu des prix prestigieux et a même été mis à l’honneur dans The New York Times.

En Kabylie, auprès des militants de l’Azawad, ou dans son pays d’adoption, l’Allemagne, il s’intéresse aux personnes qu’il rencontre, à leurs regards, leurs attitudes, leurs univers, préférant suggérer plutôt que montrer crûment la misère, la violence ou la mort…

Il s’inscrit, tel que le décrit l’agence VU, dans une tradition de photographie documentaire, de narration et d’engagement.

Il ne retouche jamais ses photos, il veut simplement témoigner, donner à voir, de préférence en noir et blanc, mais pas toujours!

Devant des élèves captivés par son parcours original, il a choisi de présenter quelques-unes de ses photos prises en Mongolie lors du Dzud, mot mongol désignant un hiver extrêmement rigoureux où la chute brutale des températures décime les animaux et menace les nomades, contraints de trouver refuge en ville, à Ulan-Bator.

Voici les yourtes dans lesquelles vivent normalement les nomades, côté extérieur et intérieur:

Le Dzud les contraint à fuir à Ulan-Bator, sur une décharge publique:

Un nomade tatoué, dit « James Bond »!

Les enfants se réfugient dans les tuyaux de la chaudière, il y fait bien plus chaud qu’à l’extérieur (+20° au lieu de -25…)

Les animaux non plus ne sont pas épargnés par le Dzud:

Un chameau à l’agonie…

Les cadavres d’animaux sont dépouillés de leurs peaux, celles des chèvres sont très demandées pour le cachemire.

Les revendeurs de peaux profitent du malheur des nomades touchés par le Dzud pour acheter des peaux à bas prix et les revendre ensuite bien plus cher en Chine ou en Russie

Ferhat Bouda a aussi montré des photos de Francfort, la ville où il réside.

Ci-dessous une procession religieuse:

La Gay Pride:

Vous pouvez voir davantage de photos sur son blog: www.bouda-photographie.com

et sur le site de l’agence Vu:  https://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=324

Les élèves, très attentifs mais un peu intimidés au début, se sont peu à peu pris au jeu des questions-réponses, on ne pouvait plus les arrêter!

Certains avaient porté leurs propres créations,  leur professeur de français, Mme Dauber, leur ayant suggéré de faire des photos « à la manière de » Ferhat Bouda.

Le premier groupe avait laissé libre cours à son imagination, photographiant de l’intérieur d’une voiture ou depuis un toit divers paysages:

Le deuxième groupe avait choisi de présenter son quartier, Grande Fontaine, et notamment la Fête Coco au Tour des Roches:

 

Ferhat Bouda a commenté très gentiment les photos des élèves, les conseillant pertinemment, les félicitant même.

Merci à ce photographe talentueux qui a su nous plonger dans son monde et partager son expérience et son savoir-faire!

Vous pourrez lire en mai, sur le site du collège du Bernica, dans le journal ZinfoEcoleCollègeLycée, cet article fait par Mme Dauber et ses élèves:

Ferhat BOUDA, photographe de l’émotion.

Dans le cadre de la semaine de la presse à l’école, les élèves de littérature et société du Lycée ont rencontré un
photographe reporter qui voyage beaucoup : Ferhat BOUDA.
« Je casse les frontières par la photographie », dit le photographe briseur de frontières.
Ferhat Bouda est venu nous présenter son travail de photo-reporter. Il est d’origine algérienne. Il vit aujourd’hui à
Francfort en Allemagne. Il nous a expliqué comment il prend ses photos, où il a voyagé pour faire ses reportages
et les raisons qui le poussent à faire des photographies aussi émouvantes.
Il a commencé à travailler il y a plus de 16 ans, en 2001 mais depuis 2010 il est devenu photographe
professionnel. Il a pris d’abord des photos de sa famille, de ses voisins, de son village et enfin de tous les berbères
d’Afrique du Nord.
Méthode de travail : D’abord, il prend des paysages, des lieux, il s’approche des habitations. Avant de faire des
portraits, il parle aux gens. Il crée une confiance.
Puis il photographie leur intérieur et il fait des portraits de plus en plus intimes. En partant il laisse ses photos
pour remercier les gens.
Ses thèmes de travail : Il photographie les nomades, car il dit que le nomadisme c’est la liberté. Et ses nomades se
trouvent souvent dans des zones de guerre ou de grande pauvreté.
« On n’est pas obligé de montrer le sang pour montrer la violence. » dit-il
Il veut préserver la dignité des personnes qu’il rencontre. Il veut témoigner de la vie quotidienne des gens. Il dit
que les gens sont toujours généreux avec lui, car ils le reçoivent chez eux : il mange comme eux et dort chez eux.
Par exemple, en Mongolie, il a mangé de la viande matin, midi et soir.

« En Mongolie, dans la capitale Ulan Bator, des enfants abandonnés vivent dans les souterrains de la ville car il y fait beaucoup plus chaud qu’à l’extérieur ». Ferhat Bouda

On a beaucoup aimé son côté très humble, simple, il est sincère. Il travaille à l’instinct, en suivant ses intuitions.
Dans le cadre de la semaine de la presse à l’école, nous sommes contents de l’avoir rencontré et certains ont
même fait des photos en Noir et Blanc de leur quartier comme lui.

Alizée J., Marion R. et Guillaume S. ont pris en photos leur quartier de Grande-Fontaine, à la manière de F.Bouda
Berbères : C’est un peuple qui vit en Afrique du Nord, au bord de la Méditerranée. En majorité agriculteurs ou
pasteurs nomades, les berbères se trouvent aujourd’hui séparés en diverses peuplades, dont deux célèbres : les
Touareg et les Kabyles.
Fixeur : C’est un guide pour les journalistes, il a plusieurs fonctions : il conduit, il traduit et il aide le photographe à
rencontrer des gens.
Pour en savoir plus : http://www.bouda-photographie.com/

Auteur: Maryline Ragenard

Partager cet article sur