Ce lundi tout est parti d’une boîte ronde et jaune et verte et sale et fissurée ,ornée d’un vieux trois-mâts poussif, dans laquelle sonnait un objets mystérieux quand on la secouait…elle devait jouer un rôle dans la narration…lequel ? Les textes de Sardine et Valère, élus par le groupe, vous le diront ….
( je confesse honteusement que j’ai modifié deux trois petites choses dans les textes, mais je jure que c’était pour la bonne cause…et qu’en aucun cas cela ne change le sens. L’exercice n’était pas facile, une demie heure pour écrire c’est un challenge et on n’a pas véritablement le temps de se relire…)
texte 1 :
Cette boîte
Dans mon royaume, une boîte détenait tous les regards . Les regards des braves gens, celui des nobles et celui des dieux . Cette boîte avait déjà vu de nombreuses guerres et avait avancé et avait vécu dans l’aire du temps . Personne ne savait réellement ce qu’elle contenait . …des bijoux ? des pièces ? une clef ?
Elle était restée si longtemps fermée que des générations entières ne connaissaient pas son contenu . Les plus ingénieux et les plus forts des quatre royaumes de l’Ouest avaient essayé de découvrir son secret . A vrai dire comme chaque atome. Car oui, cette boîte avait créé à elle toute seule une sorte de tournoi, un évènement qu’il ne fallait pas rater .
Comme à chaque fois, mon ami Jack y participa . Sans vous mentir l’intelligence ne lui faisait pas vraiment défaut, mais vouloir l’ouvrir en tirant une flèche, c’était comme vouloir toucher la lune . Ce jour-là, tous les royaumes étaient représentés . Des centaines de gens étaient autour de cette boîte jaune, abîmée : elle était si bien mise en valeur sur le socle de marbre…
Quand ce fut le tour de Jack, sa flèche toucha la boîte déjà fissurée par les coups de hache et d’épée . Mais la flèche au contact de la boîte fit demi-tour et retourna à son envoyeur . Je sautai sur Jack pour le mettre à terre . Dans l’élan de ce geste héroïque je touchai le socle et fit tomber la boîte . Un long silence suivit et le public resta sans voix .
C’est alors que, sans croiser le regard de mes parents, sûrement déçus, je pris la boîte pour la reposer sur le marbre . Mais à ce moment-là, elle se mit à briller comme une étoile, m’aveuglant d’une manière indescriptible . Le temps que je reprenne mes esprits, la boîte était ouverte….
Valère
texte 2 : Un océan pour toujours….
L’épée de l’adversaire lui traversa le corps, lui faisant ressentir une terrible douleur dans le torax . Son cadavre quitta le bateau, tomba dans le vide noir et profond de l’océan pour se perdre à jamais dans les abysses . Je hurlai, révolté par la situation, sans hésiter je plongeai le récupérer, je sautai par-dessus bord, et atteris dans l’eau froide et effrayante . Grelottant dans l’eau glaciale, je trouvai la force d’appeler : “Capitaine ? Si vous n’avez pas encore coulé faites-le moi savoir, je peux vous remonter à bord ! “
Je ne perçus aucun signe de vie, j’entendais vaguement le bruit du combat qui faisait rage là-haut, quelques débris de notre bateau flottaient, j’en attrapai un pour me soulager les muscles, déjà fatigués par la nage …
J’entendis alors quelques grognements, par-delà les planches de bois foncé, détruites par la bataille ; je nageai , fis le tour des débris, et découvris le capitaine . Il était grelottant, ramassé en boule sur une planche en meilleur état que les autres . Je lui pris la main, croyant qu’il était inconscient, et trainai la planche sur laquelle il était jusqu’au bateau, tel un brancard pour les malades . A peine avais-je fait quelques mètres en direction du navire que je ressentis des coups sur la tête ” Non mais ça ne va pas ! Veuillez me laisser mourir tranquille, nom de dieu !” Je reconnus la voix bourrue de notre capitaine des mers, et fus immédiatement rassuré : il n’était pas dans un si piètre état que je le pensais finalement ! “Capitaine ! Je peux réussir à vous sauver ! Croyez-moi, je vais vous remonter à bord et nous allons vous soigner ! ” A ces mots le capitaine mit son torse à découvert, laissant apparaître sa blessure, saignante et irréparable . ” Ne vous faites pas d’illusions mon vieux, je suis trop lourd pour que vous me remontiez, c’est à peine si vous y arriverez seul ! Mon heure est venue, ma flamme va s’éteindre, mon corps sans vie va lentement sombrer dans mon très cher océan …Mais comme vous êtes bien gentil de venir me secourir, aussi vais-je vous donner mon héritage !” Il ouvrit lentement sa veste déchirée, ne faisant pas de geste brusque, de peur de basculer de sa planche, et en sortit une boîte, ronde, jaune cumin, parsemée de taches de peinture verte, un bateau à trois mats soigneusement peint sur le couvercle, il la posa avec douceur entre mes mains . Je la retournai dans tous les sens, étonné qu’il ait un trésor si minuscule . Je lui demandai : “Quelle est cette boîte ?” et il répondit avec son regard fou et son sourire malicieux que nous connaissions bien : “Ce n’est pas une simple boîte….c’est LA boîte !…”
Son corps ensuite se détacha de la planche et toujours le sourire aux lèvres, il quitta la vie, pour rejoindre son plus grand désir : rester avec l’océan, pour toute l’éternité….
Sardine