Aïe….je suis en retard….n’en jetez plus je vais me rattraper mais la semaine a été chargée….vos textes arrivent….d’ici la fin de la matinée de ce samedi radieux …enfin il faut le dire vite !!! Ce jour-là, le lundi 27 septembre , l’atelier il faut le dire avait pris une forme imprévue….voilà que je vous ai proposé de participer à un concours de nouvelles . Le sais-tu, toi qui nous lis ? Il existe toute l’année quand tu le souhaites un moyen d’écrire des textes courts, des nouvelles , tout en participant avec d’autres amateurs d’écriture à un concours, et si ton texte est sélectionné, il peut être publié par exemple…tu peux même gagner un prix….ou tout simplement avoir le plaisir de partager avec d’autres l’écriture d’un récit sur un thème commun, imposé… Mais voilà, déjà que nous avions peu de temps pour l’atelier, expliquer ceci et vous proposer un choix de trois concours a bien failli “plomber” l’heure….J’ai alors proposé de surfer sur un des trois thèmes….”Racines”…vaste, et pas inspirant pour tout le monde en si peu de temps …et pourtant vous avez écrit….en voici la preuve ! Bravo !
Texte 1 :
LES RACINES BLANCHES
Mon père se plaignait toujours de ses cheveux blancs, enfin, de ses racines . Même plus souvent que devant ses matchs “Paris/Lyon” .
Pour lui, impossible de faire une couleur et il était inimaginable de dire au revoir à ses doux et longs cheveux pour laisser la place à un oeuf tout lisse ! Il tenait réellement à ses cheveux .
Un jour, nous étions tous à table et nous parlions de tout et de rien mais c’est à ce moment-là que mon père se mit à raconter vraiment n’importe quoi .
Ma mère et moi nous avions d’abord pensé qu’il le faisait pour rigoler mais il commença à échanger les jours, les prénoms . On le reprenait à chaque fin de phrase, il n’était pas comme ça habituellement…Puis il s’énerva brusquement . Ma mère tenta de le calmer mais il devenait agressif, je me mis alors à pleurer . Tout à coup il tomba au sol sans avoir reçu aucun choc. Nous étions affolés maman et moi, mais il se releva, puis ma mère l’emmena à l’hôpital .
Quelques heures plus tard, on apprit qu’il avait fait un “AVC”. Une opération s’avérait indispensable . Pour pouvoir opérer et retirer le caillot de sang on devait lui raser le crâne . Il nous regarda et dit en rigolant : ” Si c’est ce qu’il faut alors allons-y !” Nous étions tous là, lors de cette rude épreuve .
L’opération se déroula à merveille et il alla beaucoup mieux après ça !
Pour compenser il se laissa pousser la barbe comme un viking, et j’adore !
Herbe de Saint Georges
Texte 2 : RACINE
Les racines….c’est vaste comme thème . Si vaste que je n’arrive pas à savoir quoi raconter . Je suis face à ma feuille, remuant mon cerveau dans tous les sens pour trouver une idée complète mais je n’y arrive pas, j’ai bien des pistes, mais que choisir ?
Pourquoi pas…Une jeune femme enfermée depuis toujours qui décide de sortir découvrir le monde et trouver d’où elle vient….attendez….ça ressemble un peu à Raiponce ça, non ?
Ben, alors une créature des profondeurs qui effraie depuis plusieurs mois le village à la surface… Une petite bande d’adolescents tous curieux de ce mystère vont à la recherche de ce monstre terrifiant . Après avoir combattu un tas d’épreuves ils y arrivent enfin mais les cris terrifiants et le monstre s’avèrent être un arbre ayant mal aux racines?
Non, non, non Kayko, cette idée est ridicule . Ouah…tout le monde a l’air concentré . Bon, à part M. qui fait glisser son stylo entre ses doigts…j’adore ses tresses, c’est super joli….tiens, en voilà des racines :
Un coiffeur fou, lassé de sa vie monotone décide de tuer tous les clients arrivant avec les racines grasses…ouais…euh non , c’est encore pire que le monstre “arbre”, oh, ça y est, j’ai trouvé !
Les racines de ma passion : comment me suis-je mise à aimer l’écriture moi qui détestais le français à l’époque ? Eh bien je pense qu’on a déjà tous lu un livre une fois dans sa vie, eh bien moi je n’ai lu mon premier roman qu’à onze ans . J’ai toujours aimé lire, mais seuls les BD ou les albums m’intéressaient jusqu’à ce que M. entre dans ma vie . Cette petite blonde toute mimi déjà passionnée de littérature en CE2 . C’est d’abord elle qui ‘a fait aimer les histoires sans images ou les personnages sont créés dans notre esprit grâce aux choses que l’on connaît déjà . Puis est venue S. qui m’a montré à quel point écrire faisait du bien . Ensuite V. qui m’a aidé à trouver ce que j’aimais le plus dans l’écriture et m’a poussé à créer ma propre histoire et enfin mr X. qui m’a fait aimer le français sous toutes ses formes et a mis en place les activités qui aujourd’hui m’épanouissent pleinement . En fin de compte si je suis dans cette salle aujourd’hui à écrire ceci c’est grâce aux personnes qui y sont aussi . Les racines de ce texte, c’est vous .
Kayko
Texte 3 : A la racine
Je me regardai dans le miroir, les larmes qui avaient enfin réussi à ne plus couler recommençaient à tomber, je voyais flou derrière cette avalanche de pleurs . Mais tant mieux, cela m’avait permis de ne plus voir mon horrible visage, dépourvu de cheveux . Le bruit insupportable de la tondeuse s’arrêta enfin . Maman me regarda, l’air navrée, j’aurais aimé qu’elle aussi se rase les cheveux, comme dans les videos sur internet où l’on voit tous les proches des malades leur faire une surprise et à leur tour, passer l’appareil dans leurs cheveux, pour se mettre à égalité….
Mais ma mère tenait trop à sa belle chevelure noire de jais, pour les sacrifier en mon honneur . Je me mis en colère en pensant à ça, pourquoi faut-il qu’elle pense toujours à elle en premier ? A cause de la colère, mon coeur s’affola, je pris une respiration saccadée et recommençai à tousser . Ma mère le remarqua et courut à la cuisine me chercher un verre d’eau . Plusieurs minutes plus tard, je réussis à reprendre ma respiration, et je l’entendis me dire : “Je suis désolée de devoir te faire subir ça, mais si on ne les avait pas coupés maintenant tu les aurais perdus par poignées et cela aurait été douloureux !” Je la regardai avec timidité et hochai la tête ; ensuite elle m’aida à marcher jusqu’à ma chambre pour m’allonger sur mon lit . Arrivées là-bas, on sentit une odeur d’hôpital qui me dégoutait de plus en plus, l’odeur infâme des médicaments .
Je fronçai le nez mais maman le vit, elle m’expliqua pour la dixième fois que si on avait tout transporté de l’hôpital jusqu’ici, c’était pour éviter les aller-retours chez le médecin trois fois par semaine .
Je m’allongeai avec précaution dans mon lit, et maman me laissa seule, pour aller faire un jogging comme chaque mardi, je restai là, allongée, fragile au milieu de ma chambre . Je regardai par la fenêtre, je vis les enfants du quartier faire une partie de foot sur la route puis quelque secondes plus tard, ma mère fermer la porte à clé et traverser le jardin pour aller courir tout le long du parc, à deux maisons d’ici . Quand elle passa devant les enfants, je vis le regard qu’elle leur jeta : ma mère n’avait jamais aimé les enfants, moi je n’avais toujours été qu’un accident et quand elle l’avait découvert, papa l’avait suppliée de me garder jour et nuit . Elle avait cédé mais elle n’aurait pas du, elle avait hérité d’un enfant malade, faible, et incapable de se débrouiller seul .
Alors je restai dans ma chambre, à rêver d’une vie où je jouerais moi aussi au foot, au milieu de la route .
Sardine