Autour du feu….atelier d’écriture du lundi 7 novembre 2022

Au lendemain du Dipavali, fête de la déesse de la lumière et de la prospérité, l’atelier portait sur le feu…trois textes complémentaires que je trouve particulièrement prenants…bonne lecture !
 

En attendant l’amour…( Par Sardine )

                                                             On l’avait toujours comparée à du feu . Un feu doux, mais qui reste malgré son aspect calme, brûlant et dangereux . Oui c’était une flamme comme aimait l’appeler son père . Il lui avait donné cette chevelure, aussi discrète qu’extravagante, en plus du regard de sa mère, aussi dominant que le Soleil et aussi froid que la Lune 

                                                             Rien ni personne ne pourrait la défier du regard, elle était “cette fille”, que personne n’osait regarder, prendre en compte . Cette habitude, qu’elle avait quand elle était seule, de rester dans ses pensées, enfermée mais libre, pour qu’ils ne puissent pas avoir pitié d’elle . Les yeux perdus, le regard absent, les épaules basses, elle rêvait . Elle rêvait qu’on puisse l’aborder . Elle n’avait jamais eu droit à cette fameuse phrase “regarde la fille toute seule là-bas, elle a l’air triste….tu veux pas qu’on aille la rejoindre ?”  Mais elle devait rester fière . Tout le monde cherche l’amour n’est-ce pas ? Elle, elle l’attendait .

                                                            Alors elle faisait tournoyer le vin rouge bordeaux dans son verre en cristal, et préférait, sur le balcon, regarder les étoiles . Pendant qu’à l’intérieur, la fête continuait, sans voir qu’elle était partie .

                                                           Elle était à la fois visible et invisible, repoussante et irrésistible . Elle avait ce pouvoir de tenir tous les hommes en laisse, et pourtant, jamais le bon n’était attiré par elle . Une longue robe bleu nuit en satin doux comme ses cheveux re dessinait sa silhouette , se confondant avec les astres . Elle avait même fait l’effort de se faire une jolie coiffure : une longue tresse tombant en cascade sur son épaule droite, et quelques mèches, enfuies du complexe noeud sur lequel elle avait passé son après-midi, flottaient au rythme du vent frais des soirées d’été . Tout pour plaire . Et pourtant….Tout le monde cherche l’amour n’est-ce pas ? Elle, elle l’attendait …

 

Le feu, cette chose ( Par Soldier boy )

                                                              Le feu, cette chose que les hommes ont découvert il y a fort longtemps . Le feu inspire la peur mais il peut aussi être rassurant . Les flammes détruisent tout comme elles peuvent créer . Le feu est capricieux, car mal contrôlé il peut faire des ravages . Le feu est magnifique , pour moi il n’y a rien de plus beau que d’observer les flammes rouges danser sous le reflet de la lune . Il n’y a rien de plus beau que le bois rougissant sous les flammes . Il n’y a rien de plus mélodieux et rassurant que le bruit du feu . 

                                                              Il n’y a aucune odeur qui me fasse autant plaisir que celle du gaz et du charbon brûlé . J’aime aussi le feu car pendant les longues nuits d’hiver il permet de se réchauffer et de se sentir en sécurité . Le feu m’a sauvé la vie plus d’une fois et il ne m’a jamais abandonné . Enfin bref tout ça pour vous dire que j’aime le feu . J’espère qu’un jour vous l’aimerez autant que moi….

 

Feux follets ( par Marmotte )

                                                              Etincelants dans la nuit noire, les morts, descendus de leur ciel pour venir éclairer la terre, furtivement, ils s’allumaient puis s’éteignaient quelques secondes . Illuminant les murs des cimetières, faisant danser leurs lueurs et agrandissant les ombres , ils témoignaient de la vie des corps rongés par la mort qui sommeillait en-dessous .

Faisant frissonner l’obscurité, et sourire la lune, miroiter la beauté des étoiles, comme une mélodie muette dans la lourdeur du silence, ils étaient à la fois beaux et angoissants .

Bougeant sur les tombes, rythmant les coeurs des cadavres, criant leurs larmes, leurs colères et leurs amours, comme des semblants d’esprits ou des ombres de fantômes, ils réanimaient les morts et faisaient danser leurs squelettes .

Mêlant  leur douce chaleur au froid de l’hiver, éclairant de leurs flammes le coeur sinistre des cimetières . Ajoutant de la lumière aux échos des pleurs de ceux qui y étaient passés, ils mettaient de la joie dans la tristesse de ces endroits .

Communiquant les messages des fantômes à ceux qui habitaient encore la Terre, créés par des acides et habités par des démons enflammés qui sifflaient dans le vent des chants inconnus, ils étaient le passage d’âmes étrange dans notre monde ;

Ils sont le coeur qui bat de la mort qui revit quelques instants sous la forme destructrice du feu, mais ne brûlant rien sur leur passage .

Ils sont étranges, les feux follets …..

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