En réalité il s’agissait d’écrire sur deux courtes videos que je n’ai pas le droit de mettre sur le site, pour une question de droits d’auteurs, alors je vous en donne les noms : cela vous permettra d’aller faire un tour et de regarder, et d’écouter . Joep Beving : première video ” Solitude”, 2ème video ” Sol and luna”. L’écriture pouvait porter sur les deux textes ou seulement sur l’un d’eux . Bonne lecture…..2 textes en ligne, de Sardine et Marmotte .
Comme un oiseau en cage ( Par Marmotte )
Elle est seule .
Assise sur le bord d’une fenêtre, à regarder le ciel . Seule. Pourtant mille vies s’agitent autour d’elle , les silhouettes s’allongent dans le noir et la lune danse . Mais elle est seule, comme un oiseau en cage qui voit la vie autour de lui, mais pour qui la terre ne tourne plus que dans ses rêves . Alors elle rêve sur le bord de sa fenêtre, en regardant les lumières de la ville qui reflètent les étoiles .
Elle rêve, pour repousser cette solitude qui la ronge, qui émiette son coeur . Elle rêve de liberté, elle veut ouvrir la porte de cette cage, en briser les barreaux, pour rejoindre le ciel, déployer ses ailes, et voler….voler …Seule mais libre, car la liberté effacera le triste goût de la solitude . Elle se demande même si ce ne sont pas les autres, ces gens autour qui passent comme des fantômes, sans la voir, sans se voir, qui parlent machinalement comme des robots et ne sont remplis que de sourires faux, qui le lui donnent, ce goût de solitude .
Elle n’a jamais été vraiment seule, mais au fond ce sont de fausses présences qui le lui font sentir . Peut-être même que ce dont elle rêve, c’est d’être seule réellement, ou juste de connaître de vraies présences, mais elle rêve juste car, elle en est persuadée, les clés de la cage ont disparu depuis trop longtemps .
Pourtant, lorsque le soleil se lèvera, les oiseaux chanteront et elle s’échappera pour les rejoindre, rejoindre la liberté . Elle s’envolera vers une autre vie …
Confidences ( par Sardine )
“-Allez, à toi !
-Moi ?
-Oui, à toi de me dire d’où tu viens ! “
Ses yeux pétillaient d’excitation à l’idée de le connaître plus , alors elle prit une dernière gorgée de thé, posa la tasse sur la table de chevet, puis revint dans ses bras, pour l’écouter, à son tour, raconter son histoire…
” Bon, alors je ne sais pas vraiment par quoi commencer….Mes parents ! C’était des gens bien, mes parents, pas très ouverts mais au fond, j’étais leur trésor . J’en eus la preuve quand la guerre a été déclarée : ils ont tous deux été obligés de partir combattre pour le pays ; ma mère, juste avant de partir, sur le pas de la porte, me regarda….Ses yeux transmettaient toute la tendresse qu’elle éprouvait, rien que pour moi . Les enfants ne se rendent souvent pas compte de la chance qu’ils ont d’être aimés autant par une personne . ” Toutes les provisions sont dans le placard de la cuisine, n’oublie pas de toujours fermer à clef la maison, quand le soir vient, ne traîne pas trop dehors : tu pourrais te faire attraper, et surtout….fais attention à toi, mon fils” m’avait aussi rappelé mon père .
Ce qui est drôle , c’est qu’au Sud, on n’entendait pas la guerre, elle était si loin, chez nous, le soleil brillait, le vent faisait murmurer les arbres et la ville restait la même . Il n’y avait simplement plus personne . Rien, j’étais seul . J’oubliai de respecter une seule règle : rester à l’intérieur . J’étais celui qui grimpait aux arbres, qui explorait la forêt, qui parlait aux nuages….enfermé, je devenais fou .
Cette solitude dura quatre ans, il n’était évidemment pas prévu qu’elle dure aussi longtemps, alors au bout de quelques mois, les provisions manquaient . Mais je trouvai la solution, en allant pêcher, du haut de la falaise, près de la maison, je ne risquais rien . Mes parents devaient être fous d’inquiétude, ils ne pouvaient pas revenir, il devaient servir le pays, il ne leur restait qu’à espérer que je réussisse à m’en sortir ….”
Il baissa les yeux, elle était toujours là, serrée tout contre lui, elle s’était endormie .