R’ DU TEMPS, duo d’ artistes réunionnais, a présenté son univers de création lors d’une expo au collège en Novembre 2020, intitulée ” Kuriosités # 2″ puis a accepté d’ intervenir dans le cours d’arts plastiques de Madame Jourdain, auprès d’ élèves de niveau 6eme et 4eme. Ces interventions avaient pour but d’innover en collaborant, non plus seulement avec les élèves, mais dans un projet de co-création avec un autre artiste, Jean Marc LACAZE, sur la confection de trois tenues complètes de carnaval (masque, costume et accessoires). Pourquoi trois tenues ? Tout simplement parce que les artistes, en accord avec l’ enseignante, allaient intervenir dans trois classes d’un même niveau: 3 classes de 6eme s’ attèleraient à confectionner les masques avec R’ DU TEMPS, tandis que 3 classes de 4eme, s’ attacheraient à réaliser les costumes et accessoires s’y rapportant avec Jean Marc LACAZE.
Les artistes se sont donc rencontrés en amont de leurs heures d’ interventions réciproques, afin d’imaginer ensemble l’ allure générale des trois tenues. Voici pour les projets, les 3 croquis réalisés par R’ DU TEMPS , faisant la synthèse des idées et style de chaque artiste:
Et voici le résultat définitif, des trois tenues complètes réalisées par nos élèves de 6eme et 4eme, exposées pour “Carnaval et mascarade” en Avril 2021 :
Durant tout le dernier trimestre, d’ Avril à Juin 2021, le collège Plateau Goyaves a eu le plaisir d’accueillir un nouvel artiste en résidence, Jean Marc LACAZE.
Biographie
Né en 1977 . Vit et travaille à La Réunion
Son travail de plasticien revêt des formes variées. Il aborde plusieurs médium en fonction du sujet, du lieu et de ses rencontres, que ce soit de la vidéo, du mapping, de la photographie, de la sculpture, du dessin ou encore de la peinture. Jean Marc navigue comme on déambule. Enfant des colonies, ayant vécu en Afrique, dans le Pacifique, sur l’Hexagone et dans l’océan Indien, ses préoccupations vont du syncrétisme aux problématiques « monde ». Migration, culture, religion, consommation et (néo)colonialisme, autant de sujets qu’il aborde avec une pointe d’ironie et de couleurs vives. Il se joue d’associations d’idées et de matières pour rendre sensible une réflexion tant personnelle que collective.
(Présentation extraite du site de l’artiste, catégorie A propos de l’artiste)
Lors de sa résidence, il s’ est davantage penché sur la pratique de la couture et la création de masques et d’ éléments de costumes, qu’ il a su faire partager aux élèves qui venaient le visiter dans la salle mise à sa disposition, devenue son atelier, où les élèves pouvaient y découvrir son matériel de travail, ses croquis de recherches graphiques, ses explorations artistiques à partir de matériaux de récupération la plupart du temps, et bien sûr, ses créations.
EXPOSITION THÉMATIQUE ANNUELLE EN RÉSEAU (1er et 2nd degré) / Avril 2021
Année scolaire 2020/2021
Dans une période marquée par le COVID 19 et l’obligation du port du masque sanitaire à l’école, il semblait opportun d’étendre la raison du port d’un masque à autre chose qu’une logique sanitaire. Le masque, élément incontournable des fêtes rituelles ou carnavalesques depuis l’ origine des temps, a toujours été avant tout un accessoire de travestissement. Se déguiser, masquer son visage , sont des éléments incontournables de l’Histoire qui fait toute notre Humanité. Se travestir: devenir Autre, le temps d’ une fête, d’un rituel. Changer de nature, incarner un animal, un esprit, changer son identité ou son statut social, tout est permis lors des carnavals populaires ou à l’inverse, plus ritualisées par les religions ou les croyances lors de certaines mascarades tribales. Cette thématique fut donc proposée, et correspondait également au thème travaillé alors par l’artiste local Jean Marc LACAZE, qui vint faire une résidence d’ artiste en nos murs, et faire profiter à nos élèves, de son travail de recherches et de création en couture autour du costume et du masque.
Lors de cette exposition thématique annuelle, furent présentées des œuvres du FRAC Réunion, de l’ARTOTHEQUE de Saint Denis, mais également des artistes Jean Marc LACAZE et du duo R’ DU TEMPS, en regard des productions artistiques des élèves du réseau Plateau Goyaves. Ces derniers sont intervenus dans des classes de niveau 4eme pour réaliser une production collective de trois tenues complètes de carnaval (masque réalisé avec R’ DU TEMPS et costume avec Jean Marc LACAZE)
Le mot carnaval vient de l’italien carnevale, mardi gras, et du latin médiéval carnelevare, ôter la viande. Ce mot a donc une source religieuse: le catholicisme. A un moment donné de l’ Histoire, le Moyen Age, le peuple avait pour habitude de faire une fête assez délurée aux origines plutôt païennes. Cette fête finissait souvent par des danses et des chants autour d’un grand feu de joie dans lequel on brulait une sorte de figurine géante à l’effigie d’ un roi, d’un fou, d’un mauvais esprit, ou en l’ honneur d’une saison nouvelle , qu’on souhaitait prolifère et abondante en fruits de la Terre. Mais le pouvoir religieux en place à l’époque en Occident souhaita s’ approprier cette fête profane en l’intégrant dans leur calendrier religieux, de façon à mieux “contrôler” les libertés que s’octroyait son peuple à festoyer.
Aujourd’hui, et ce, partout dans le monde, nous retrouvons bon nombre de carnavals et mascarades quelque soit les religions, les cultures, le besoin de se retrouver, de faire la fête, de se sentir libre, est là, bien vivant.
Année scolaire 2018/2019 / Exposition (Novembre 2019) et Résidence d’artiste au collège (sur l’année scolaire)
Le propos de l’artiste: “Le mot « mémoires » fait partie de mon travail depuis toujours ( ouvrages d’ethnologie historique, œuvres plastiques). J’ai d’abord réalisé des œuvres entrant dans un ensemble appelé « mémoires d’ici ». A l’époque « ici » se référait au Poitou Charentes en métropole. Ensuite à l’occasion de voyages j’ai réalisé des « mémoires d’ailleurs ». Bientôt j’ai compris que « l’ici » et « l’ailleurs » n’étaient jamais aussi séparés et la formulation « mémoires métissées » s’est imposée. L’idée de métissage est à la fois dans le métissage des techniques : écriture dans la peinture, sculptures textiles … et dans les références aux cultures populaires de partout et à la culture savante de l’histoire de l’art.”
Plasticienne et auteure, Nicole MORIN pratique la peinture, la sculpture et l’art textile.
Date de naissance: 1949 . Vit entre La Rochelle et La Réunion.
Depuis plusieurs décennies, Nicole MORIN explore la mémoire. En référence à ses voyages et lieux de résidence, ses “mémoires métissées” mêlent diverses techniques aux matériaux d’origines multiples: photos, archives, documents anciens, tresses, nœuds, entrelacs qui constituent une métaphore du métissage.
EXPOSITION THÉMATIQUE ANNUELLE EN RÉSEAU (1er et 2nd degré) / Février 2020
Année scolaire 2019-2020
plusieurs pistes pédagogiques ont été abordées :
nature et paysage: la nature est-elle source d’inspiration comme pour de nombreux poètes, romanciers ? Imaginaire peuplé de découvertes d’endroits encore vierges, inexploités…La nature est-elle un lieu pour se ressourcer, se retrouver?
urbain: la ville nous est familière avec ses bâtiments, ses places, ses rues. Elle est un lieu de vie, d’échanges, de circulation, un lieu où l’on rencontre l’Autre (altérité). Parfois, la ville est menaçante, avec ses démultiplications de bâtiments, ses dédales de rues. Tout s’accumule, s’entremêle…
lieux publics/lieux intimes: comment exprimer ces différents espaces ? ( exemples: celui de la chambre, celui de la salle de classe…) Que peut-on montrer de notre intimité? Quel regard sur un lieu partagé dans notre établissement ?
jardin: le jardin fait partie des scénarios les plus anciens (exemple: l’Éden…) et des modèles de paysage dans l’Histoire de la représentation (fresque Égypte antique notamment). Pour les élèves, inventer un jardin, c ‘est inventer un monde entier, concevoir un univers, organiser ses espaces…
cartes et territoires: inventer la cartographie d’un nouveau monde
in situ, intervention dans le lieu: s’inscrire dans un lieu…Comment le personnaliser, se l’approprier, y laisser sa marque, modifier la perception de l’espace ?…
mémoire du lieu: expérience passée, imaginaire individuel/collectif.Mettre en œuvre la mémoire d’un lieu comme Auschwitz, Hiroshima, ou plus proche de chez nous, le Lazaret de La Grande Chaloupe…comment rappeler au devoir de mémoire que certains lieux portent les marques de l’Histoire ?