Le collège, avec ses 292 élèves et ses 27 professeurs, est l’un des plus petits de l’île. Il est situé dans la commune de Saint-Philippe qui compte environ 5 000 habitants. Un territoire situé entre océan et volcan, qui, même si il possède un littoral important, s’étend dans les hauteurs, de la ravine de Basse Vallée au Tremblet, en passant par Mare Longue et Ravine Ango. Plus de 70% des élèves sont donc transportés.
Qui était Bory de Saint Vincent ?
Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent
Jean-Baptiste Geneviève Marcellin Bory de Saint-Vincent est un officier français né le 6 juillet 1778 à Agen et mort le 22 décembre 1846 à Paris. Naturaliste et géographe, il s’est notamment intéressé à la vulcanologie, à la botanique et à la systématique.
Jeunesse
Né à Agen en 1778, Jean-Baptiste Bory suit sa famille à Bordeaux en 1787. Il aurait suivi des cours de chirurgie et de médecine de 1791 à 1793. Pendant la Terreur (1793-1794), il se réfugie dans les Landes.
Ses premières publications savantes remontent à 1796-1798. Il entre alors en contact avec de nombreux naturalistes. Ainsi, on sait qu’il fut l’élève du géologue et minéralogiste Déodat Gratet de Dolomieu à l’École des mines de Paris.
Après le décès de son père, il s’engage dans l’armée en 1799. Il est alors affecté en Bretagne. En septembre 1800, il épouse à Rennes Anne-Charlotte Delacroix de la Thébaudais, avec qui il a deux filles : Augustine, née le 7 février 1801, et Clotilde, née le 25 mai 1803. Son épouse décède en 1823, après leur séparation.
Expédition scientifique
Il apprend le départ d’une expédition scientifique organisée par le gouvernement et obtient grâce à celui qui lui tient lieu de père la place de zoologiste en chef à bord de l’une des corvettes participantes puis rencontre Bernard Germain de Lacépède, qui lui accorde sa confiance. C’est ainsi qu’après avoir quitté l’armée de l’ouest fin août puis obtenu du ministère de la guerre un congé indéfini, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent quitte Paris le 30 septembre, arrive au Havre le 2 octobre et quitte la ville le 19 à bord de l’un des deux navires que le capitaine Nicolas Baudin emmènera autour du monde de 1800 à 1804, Le Naturaliste.
Il s’arrête lors d’une escale à l’île Maurice en mars 1801. De là, il rejoint le 23 mai 1801 la Réunion voisine, où il effectue en octobre et novembre 1801 l’ascension et la première description scientifique générale du Piton de la Fournaise, le volcan actif de l’île.
Il est de retour en France métropolitaine le 11 juillet 1802. Sa mère est décédée lors de son absence. Il publie un Voyage dans les îles d’Afrique. Il reprend par ailleurs du service dans l’armée dès son retour comme officier d’état-major : il devient capitaine-adjoint d’état major de Louis Nicolas Davout le 3 octobre 1804. Il est alors affecté, en 1803-1805, au camp de Boulogne.
Carrière savante
Il poursuit en parallèle sa carrière savante : il est élu correspondant du Muséum en août 1803 et correspondant de la première classe de l’Institut de France au printemps 1808. En 1804, il publie Essais sur les îles fortunées et Voyage dans les quatre principales îles des mers d’Afrique. L’impression de cette relation dédiée à Mathieu Dumas est surveillée par le jeune Jean-Marie Léon Dufour, en qui Bory entrevoit un futur grand naturaliste.
Avec Pierre Auguste Joseph Drapiez et Jean-Baptiste Van Mons, il est un des directeurs scientifiques des Annales générales des Sciences physiques, éditées à Bruxelles par l’imprimeur Weissenbruch de 1819 à 1821. Les articles, rédigés par des sommités scientifiques internationales, sont illustrés de lithographies imprimées par Duval de Mercourt puis par Marcellin Jobard.
Campagnes militaires
En 1805, il prend part à la Campagne d’Autriche, devient capitaine de Dragons en novembre et est présent le mois suivant à la Bataille d’Austerlitz. Bory passe ensuite deux ans en Prusse et en Pologne. Il sert à partir d’octobre 1808 dans l’état-major de Ney, puis de Soult à partir d’octobre 1809. Il participe ainsi à la Campagne d’Espagne. En mai 1811, il devient chef d’escadron, puis est fait chevalier de la légion d’honneur et lieutenant colonel à la fin de l’année.
Aux côtés de Soult, il prend part à la campagne de Prusse de 1813 et à la campagne de France de 1814. Après la chute de Napoléon, il intègre le service du dépôt de la Guerre à Paris le 10 octobre 1814. Il participe aussi à la publication du Nain Jaune.
Exil politique
Pendant les Cent-Jours, il est élu député d’Agen. Il se signale par son patriotisme. Au début de la Seconde Restauration, il est condamné à cinq ans d’exil le 24 juillet 1815. Il fuit vers Rouen et y rencontre l’actrice Maria Gros (1787-1847). Il fait aussi paraître ses Justifications.
Il passe les années de 1816 à 1819 en exil entre la Belgique et la Prusse. Il s’installe alors avec Maria Gros en 1817. Le 17 mai 1818 naît leur première fille : Cassilda. Une seconde fille, Athanalgide, voit le jour le 22 juillet 1823, mais après la séparation de ses parents. En 1820, au traitement de réforme à partir de juillet en tant que lieutenant-colonel, Bory de Saint-Vincent revient s’installer à Paris où il réside jusqu’en 1825. Il collabore à divers journaux libéraux. En 1825, il est jeté en prison pour dettes à Sainte-Pélagie. Il y reste jusqu’en 1827.
Le 9 décembre 1828, il est nommé pour diriger la commission scientifique d’exploration de Morée, qui a lieu en 1829-1830.
En 1830, il se présente à une élection pour devenir membre de l’Institut après le décès de Lamarck.
Il meurt le 22 décembre 1846 rue de Bussy à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (49e division)3.
Postérité
Les autres principales dates et périodes et les grands événements de sa vie sont :
- Publication de Lamuel (en 1816) et des Annales générales de Sciences Physiques (de 1819 jusqu’en 1821).
- De 1822 à 1831 : publication du Dictionnaire Classique d’Histoire naturelle en 17 volumes, aux côtés d’E. Geoffroy Saint-Hilaire.
- 1823 : Publication du Guide du voyageur en Espagne.
- 1825 : publication de l’Essai sur l’Homme.
- 1826 : Essai d’une classification des animaux microscopiques.
- 1827 : 2e édition de l’Essai sur l’Homme.
- 1830 Après les Trois Glorieuses, J.-B. Bory est réintégré dans l’armée et au Dépôt des Cartes avec le grade de colonel, il y resta jusqu’en 1842.
- 1831 : Le 1er Mai 1831, Bory est fait officier de la Légion d’honneur et en juillet, il devient député de Marmande mais démissionne bientôt. Il fait paraître le compte-rendu de son exploration qui lui permet d’être élu membre de l’Académie des sciences en novembre 1834 : Relation du voyage de la commission scientifique de Morée dans le Péloponnèse, les Cyclades et l’Attique.
- Il participe à la fondation de la Société entomologique de France le 29 février 1832 aux côtés de son vieil ami P. A. Latreille.
- 1834 : Bory achève la publication de l’Expédition de Morée Le 17 novembre, il est élu membre libre de l’Institut.
- 1835-1838 : Bory siège à la commission d’état-major. En 1838, il fait rééditer ses Justifications de 1815 sous le titre de Mémoires.
- 1839 : La commission scientifique d’Algérie est nommée le 24 août 1839. Bory en est le chef en tant que Colonel d’État-Major.
- 1840-1842 : Séjour en Algérie. Placé à la retraite en janvier 1840. Il préside la Commission d’exploration scientifique d’Algérie entre 1839 et 1842 et se rend sur place, à Alger et dans d’autres villes de la côte entre 1840 et le premier trimestre 1842.
- 1846 : Malade, Bory songe encore à faire un voyage vers les îles de l’Océan Indien ou l’Algérie.
Travailleur infatigable, il a écrit sur plusieurs branches de l’histoire naturelle, notamment sur les reptiles, les poissons, les animaux et végétaux microscopiques, les cryptogames, etc. Il a été le principal rédacteur de la Bibliothèque physico-économique, du Dictionnaire classique d’histoire naturelle, de la partie scientifique de l’Expédition de Morée (1832 et années suivantes.) Il a aussi rédigé de bons résumés géographiques, notamment celui d’Espagne, et a donné à l’Encyclopédie moderne de nombreux articles, remarquables par l’originalité des idées.
Bory fut un des principaux auteurs transformistes de la première moitié du dix-neuvième siècle aux côtés, entre autres, de Lamarck et Delaméthérie. Il fut aussi un fervent défenseur de la génération spontanée (thème de la célèbre controverse entre Pasteur et Pouchet), un ardent polygéniste (il pensait que les différentes “races” humaines (au sens de l’époque) étaient de véritables espèces ayant chacune une origine et une histoires propres), et un opposant notoire à l’esclavagisme (Schoelcher le cite parmi ses alliés scientifiques en faveur de l’abolition.)
Toponymie
Une carte de la Réunion dessinée par Bory de Saint-Vincent.
En hommage à ce pionnier de l’exploration du volcan, l’un des deux cratères sommitaux du Piton de la Fournaise sur l’île de la Réunion porte son nom, le cratère Bory. C’est son accompagnateur, un certain De Jouvancourt, qui le nomma lors de leur ascension du volcan en 1801.
Source Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Bory_de_Saint-Vincent