L’histoire d’un enfant caché pendant la seconde guerre mondiale
M. Vaisenberg a 81 ans. Il est venu raconter sa vie, sous l’occupation allemande, aux élèves de 3ème de M. Marti, professeur d’histoire-géographie du collège Jean Lafosse : une vraie page d’histoire… Voici ce que les élèves ont retenu de cette rencontre.
« Son frère aîné a été prisonnier de guerre en Allemagne comme 1,6 millions de soldats français.
Son deuxième frère a été requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne en 1943. Il travaillait dans une usine d’armement et il est revenu en France malade.
Son père a été un soldat roumain pendant la guerre de 1914-1918. Il était prisonnier des Allemands avec des soldats français. Après la guerre de 1914-1918, sa famille est venue vivre en France.
L’étoile juive, une étoile de couleur jaune en tissu, était à acheter et on devait la porter à gauche sur le vêtement dès l’âge de six ans. Ces lois discrimi-natoires sont apparues dès 1940 jusqu’à 1944. La Gestapo contrôlait tout.
Son père était marchand forain avant 1941, date à laquelle il n’a plus eu le droit d’exercer son métier. Arrêté pour défaut de port de l’étoile jaune, il a été dans un camp de transit en novembre 1942, à Drancy, en banlieue parisienne, puis tranféré en février 1943 à Auschwitz-Birkenau pour être gazé à son arrivée.
Auschwitz était un camp de travail et d’extermination. Plus d’un million de personnes y ont perdu la vie. Auschwitz-Birkenau était le plus grand camp d’extermination : 175 hectares ; il y a eu jusqu’à 100000 personnes dedans…
Il y a eu 76000 juifs déportés de France : 2500 sont revenus !
M. Vaisenberg a pu quitter Paris début 1943 pour aller dans les Landes et a été placé d’abord chez une dame à Sabres, puis dans un petit village de 300 habitants : Gouts. C’était la chance de survivre ; 15 petits parisiens (dont 4 juifs) ont été placés à Sabres, à 24 heures de voyage de Paris (en 1943). En septembre 1945, son frère, au retour de captivité, est venu le rechercher : ils ne s’étaient pas vus depuis 1939.
On se remet petit à petit de ce choc psychologique… Sa mère a été une femme brisée qui avait eu peur pendant toute la guerre d’être arrêtée. »