Atelier d’écriture du jeudi 3 mars 2022

Nous sommes partis de cette page de la BD “Cap Horn” de Christian Perrissin et Enea Riboldi . 3 élèves, 3 texte…L’oiseau ? Un albatros….mais les participants ne le savaient pas et je ne le leur ai pas dit …peu importait d’ailleurs….et merci à Kay…Marmotte…et Sardine pour cette brève évasion…

Bonne lecture

Texte 1 : “L’espoir loin du large…..”par Kay ( oux):

Après des jours et des jours de navigation, Sans trouver notre but, mon équipage et moi étions à bout . Les provisions diminuaient de plus en plus sans que rien ne daigne se montrer à l’horizon . Je voyais le moral de mes camarades se dégrader et la lumière vive de leurs yeux disparaître .

Je n’étais pas non plus fou de joie, loin de là, mais je gardais un espoir, l’espoir d’une nouvelle terre, d’une nouvelle vie qui m’ouvrirait les bras avec tendresse . D’autres jours passèrent…mes hommes étaient de plus en plus fatigués et mon espoir presqu’envolé .

Un matin, alors que le soleil avait à peine émergé dans le ciel je décidai de regarder à l’horizon et d’attendre . La goutte d’espoir qu’il me restait tomberait sûrement bientôt à la mer, je le savais . Après avoir guetté une bonne heure et n’avoir rien aperçu de plus que des litres et des litres d’eau, cette goutte tomba .

J’étais sur le point de faire demi-tour, de dire à mes hommes qu’ils avaient tout abandonné pour rien, car je leur avais promis une nouvelle vie, hélas imaginaire…Lorsque je vis cet oiseau , cette étrange mouette, différente des autres mouettes, que j’avais déjà vue auparavant sans que je puisse me souvenir quand ….dans un rêve peut-être… Cet oiseau me retint quelques minutes, suffisamment pour que je l’aperçoive qui sortait de l’obscurité….mon espoir….Je vis les visages des matelots revivre lorsque l’un d’eux, perché sur le mat, hurla :

“Terre en vue !!”

Enfin, je n’avais pas rêvé….l’excitation de l’aventure revint sur le bateau, mes amis et moi étions plus motivés que jamais. Peut être y aurait-il de nouveaux animaux sur cette terre, de nouvelles vies, une place pour moi…

A ce moment, j’aurais tout donné pour arriver aussi vite que cet oiseau vers cette nouvelle vie que j’attendais .

 

Texte 2 : “Un sourire” par Marmotte :

Elle sourit. Deux mots suffisent à exprimer ce quelle ressent . On aurait pu dire “elle se sent bien” ou encore “elle est heureuse”, mais cette simple constatation suffit à exprimer tout cela . Elle sourit .C’est drôle, elle n’aurait jamais pensé qu’un sourire pouvait la faire se sentir aussi calme . Pourtant rien n’est calme, ou presque rien ….Lui il est calme : au milieu de cette tempête, un oiseau a réussi à apaiser ses angoisses, à lui arracher un sourire . Elle sourit parce que “lui” sourit . Malgré le vent, la pluie . Il sourit sous des tornades de vent mais il est là , plumes étincelantes de pluie .

Comme si les ailes de cet oiseau allaient la porter au soleil . Ou juste réchauffer son coeur . Il la regarde . Peut-être lui aussi voit-il en elle un soleil . L’eau pourrait les noyer qu’ils resteraient là à se regarder, un sourire aux lèvres .

Mais elle ne les voit pas, elle s’en va et un rayon de soleil vient éclairer leur regard .

Texte 3 : “Il était beau cet oiseau” par Sardine …

Il était beau cet oiseau, entièrement plumé en blanc, excepté le bout de ses ailes qui tiraient sur le gris foncé, il était en forme, en bonne santé, un plumage homogène sur tout le corps et un long bec fin qui lui permettait de pêcher . Il était intelligent cet oiseau, pour avoir réussi à vivre jusque là ! Aucune patte arrachée, aucune aile trouvée, aucun oeil percé, il allait bien cet oiseau .

Il avait même une famille, il n’avait sûrement pas du la voir depuis longtemps mais quelque part, dans une forêt lointaine, des oisillons piaillant de faim dans leur nid duveteux étaient les siens . Et leur mère partie trouver à manger était sa compagne .

Il avait vécu, cet oiseau, vécu une vie insignifiante d’oiseau de bord de mer, mais il avait vécu ! Il avait visité la campagne nordique et ses immenses étendues vertes, visité les montagnes des Alpes où il avait appris à vivre à ses dépens, visité la côte d’Azur et fait le voyage jusqu’à la pointe de la botte d’Italie ….Il avait parcouru ce chemin grâce à cet homme, cet homme solitaire, un peu bourru, et qui n’en faisait qu’à sa tête, avec sa voix profonde et rocailleuse qui laissait deviner le nombre de cigares qu’il s’enfilait chaque nouveau jour passé seul sur son bateau . Son bateau…il avait vécu, ce bateau, avec sa longue voile restée blanche malgré le temps, ses cordages en désordre que seul l’homme pouvait comprendre et réussir à utiliser .

L’homme le connaissait bien, ce bateau, il le maîtrisait et malgré le doute définitivement installé dans la conscience de chacun de ses petits enfants sur le fait qu’il n’avait plus toute sa tête, il avait pris la mer, à ses risques et périls, accompagné de cet oiseau …

Il était rusé, cet oiseau, assez rusé pour sortir se dégourdir les ailes les jours de soleil, mais savoir rentrer se réchauffer avec l’homme les nuits de tempête . Il était fier, cet oiseau, fier d’être un oiseau ayant réussi à accomplir toutes les tâches qu’il se devait de faire, dans une vie d’oiseau .

Mais alors, pourquoi avoir dégainé son arme, visé en plein milieu de la tête, et appuyé sur la détente, me direz-vous ?

Je ne sais, sûrement parce qu’il était beau, cet oiseau….

 

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