Atelier d’écriture du lundi 25 avril 2022

Eh oui un petit retard, les élèves me l’excuseront car la Covid étant passée par là je n’ai pas eu le courage de me mettre à récrire leurs textes….Vieux motard que jamais ( jeu de mollet) et donc nous y voilà….l’exercice consistait à inclure dans leur texte des mots cherchés par hasard dans le dictionnaire, et égrenés très régulièrement toutes les …2 minutes…Amusant, non ? Un exercice assez proche de l’improvisation orale d’ailleurs, auquel ils se sont prêtés avec une certaine réussite comme vous allez pouvoir le constater dans les textes qui suivent . Ne me demandez pas de vous écrire la liste de ces mots, en revanche amusez-vous à les retrouver…ils ont parfois changé de nature mais l’exercice était assez difficile pour qu’on ne leur en tienne pas rigueur . Bonne lecture !

Texte 1 : Oser les choses 

J’ai toujours détesté les manèges, les sensations fortes ne m’avaient jamais vraiment plu . Se confronter à une situation dangereuse sans y être préparé, juste pour le « fun » était pour moi impensable .C’est comme si je me retrouvais prise au piège, ligotée par ma propre adrénaline . Le fait de ne pas avoir le contrôle, c’est ça qui m’insupporte .

Mais le pire, ce sont les personnes qui sont montées, elles, dans ce stupide manège, et qui osent te dire que « c’était super ! », qu’ils se sentaient « légers, vivants » .

Peut-être que pour vous je fais preuve d’exagération, que c’est mon choix de ne pas monter, que je dois assumer et que oui, effectivement, je rate quelque chose, mais c’est comme ça , je suis comme ça : je n’ose pas le danger, je n’ose pas monter dans ces manèges, je n’ose pas embrasser la personne que j’aime, je n’ose tout simplement pas de …vivre .

Pour moi, les choses peuvent se terminer horriblement, alors je reste là, à regarder le manège de ceux qui ont osé .

       Herbe de Saint Georges

 

Texte 2 : Cours !

soir-là, il se mit à courir ; courir à travers la foule, entre les arbres du parc, entre les enfants de la queue pour le manège . Il n’avait pas eu le temps de souffler ni de se préparer, il n’avait qu’une chose en tête : courir . Un pied devant l’autre le plus vite possible la bandoulière de son sac entourant son poignet comme s’il était ligoté, il courait vers son but sans s’arrêter . Il finit par arriver devant cet hôpital, essoufflé, d’un pas léger .

Affolé, il s’accouda au comptoir, après avoir doublé tous les autres patients . Il décrivit la situation dans l’exagération la plus totale . Malgré les cris de mécontentement qui flottaient autour de lui, il se concentra sur son récit et sur la femme en face de lui . Il pleurait, de joie, ces pleurs formaient de petites flaques sur le bureau de la jeune dame . Elle soupira et donna le numéro de la chambre qu’il demandait . Il manqua l’embrasser et courut, une fois de plus, entre les infirmiers et les fauteuils, quand enfin il arriva devant cette chambre, ouvrit la porte et tomba sur eux . Il se sentit merveilleusement bien, s’approcha, le prit dans ses bras et murmura : « Je suis papa…. »

    Kay(oux)

Texte 3 : Manège
Petit, je détestais les manèges, cette sensation de tourner, de voir les choses qui reviennent à chaque tour . Puis plus j’ai grandi, plus j’ai eu l’impression que la vie était semblable à ce manège : quoique je fasse, je resterais coincé dans ce cercle . J’ai préparé tant de fois une façon de m’enfuir…en vain .J’avais la sensation d’être prisonnier, ligoté dans cette routine ennuyeuse .
Mais là, quand je t’ai vu sourire avec légèreté, j’avais l’impression que toi tu pouvais faire ce que tu voulais de ta vie . J’aurais sûrement du t’envier mais je ne voulais qu’une chose : que tu m’emmènes avec toi . Dans un monde ou le mot « libre » ne serait plus une simple exagération, un simple fantasme . Où encore un caprice d’enfant .
J’aurais rêvé pouvoir sauter dans les flaques comme le môme que je n’avais jamais pu être . J’aurais voulu voler avec toi : Tu embrassais la vie de ta joie… Je t’aimais et je t’aime encore . Ce n’était que des souhaits .
Et aujourd’hui encore je ne sais si tu as réussi à me sortir de ce manège . Je ne sais si cette vie est merveilleuse…ou horrible .
                                                                                                                                   Marmotte
Texte 4 : Juste un tour de manège .
C’était ce manège que j’aimais . Celui de mon enfance rêvée . Je n’avais qu’un but : le faire, pouvoir m’asseoir sur ce cheval en bois sculpté, préparé juste à mon attention, et tourner, tourner jusqu’à en perdre la tête . J’aurais voulu y passer mes mercredis après-midi, à réécouter cette musique de manège incessante .
Mais j’étais comme ligoté par ma mère, qui me privait de tous jeux, sous prétexte de manque d’argent…
Et pourtant je ne demandais pas grand-chose : juste un léger tour, qui ne durerait que quelques secondes où je pourrais, pendant un instant , savourer le bonheur d’une enfance normale . Juste assez pour ressentir ce que ressentent les autres enfants, ayant une vie parfaite .
Alors chaque fois que ma mère me disait « non! » d’un ton ferme, je fronçais les sourcils et faisais la tête avec exagération, voulant juste qu’elle le remarque .
Alors je sautais sans joie dans les flaques d’eau marron se présentant à moi, pour tout de même, jouer . Mais à chaque fois, elle me prenait le bras et me tirait vers elle, pour que je continue d’avancer, en me comportant en adulte, alors que j’étais juste un enfant….
Je voulais embrasser la vie, pouvoir jouer, être innocent, de bonne humeur, mais on m’avait, trop tôt, pris pour un adulte .
Et pourtant, juste un tour de manège aurait suffi . Juste un tour de manège, pour oublier ma maturité précoce, qui me gâchait horriblement mon enfance, que j’aurais voulu plus joyeuse…
                                                                                                                                        Sardine

 

 

 

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