Atelier d’écriture 11 février 2021

Des élèves absents….vie de classe…non mais…y’a des collègues y charrient quand même ! Remplacer l’atelier d’écriture par une heure de vie de classe !!!! Autant remplacer une délicieuse tarte aux fraises par une louche de porridge…mais bon , y faut d’tout pour faire un monde paraît-il .
Du coup on a changé le fusil d’épaule, et d’un commun accord la séance « journal » est reportée la semaine prochaine . Aujourd’hui chacun d’entre nous a lancé une phrase, et sur les 6 qui nous ont été proposées, nous avons voté pour en choisir deux .
Objectif ? Intégrer ces deux phrases dans un récit cohérent :

1 : Il meurt sous son aile

2 : Je suis transporté dans un autre monde

et ça nous a donné….des nouvelles de qualité,  un brin fantastique, mais ce n’est pas gênant puisque nous n’avions pas précisé que le texte devait être réaliste . Il a fallu, malheureusement,  choisir….. voici donc les choix de cette semaine …oui je sais j’avais dit une seule….mais  l’activité vient de commencer alors  le temps que les règles se mettent en place…
Le premier, celui de la « jeune fille sans pseudo qui s’en trouvera un la semaine prochaine » dont la poésie a séduit, et celui de « Lan-Ly » (si j’ai bien décrypté ce pseudo mystérieux à travers mes binocles )….bonne lecture!!!

Commençons par le texte de « la jeune fille sans pseudo qui s’en trouvera un d’ici la semaine prochaine » … Il est court, mais une nouvelle peut faire trois lignes…et ce qui nous a plu dans cette nouvelle c’est la poésie mystérieuse qui s’en dégage : 

Rêve

         Je m’appelle Emilie, j’ai onze ans et je vis chez ma grand-mère depuis que je suis toute petite . D’après elle, mes parents sont partis quand j’avais trois ans, et m’auraient laissée ici . Ne le dites à personne mais le soir, une fois que ma grand-mère est endormie, je suis transportée dans un autre monde . Un monde plein de magies et d’animaux qui parlent . Là-bas, rien n’est interdit, tout le monde est agréable et joyeux . Il y a d’ailleurs des créatures dignes de contes de fée . Mais la plus intéressante reste pour moi cette colombe immense qui couvre presque la moitié  de la place centrale et qui fait grelotter les passants . Il y a aussi ce petit renard blanc et mal coiffé . Chaque nuit il marche le long du trottoir, tombe dans la neige et, frigorifié, il meurt sous son aile…l’aile de la colombe . Et savez-vous pourquoi c’est bizarre ? Chaque fois que je reviens, il est toujours vivant . Une fois, pour mieux comprendre, je suis allée lui parler . C’est très étrange … mais grand-mère m’attend, je dois y aller . 

 

Le second, celui de Lan-Li . Particulièrement bien écrit, il a un peu de mal à respecter l’un des critères : la 2ème phrase à intégrer ne trouve pas vraiment une place cohérente . . . Mais ce  récit nous tient en haleine et mériterait d’être travaillé davantage…il mériterait aussi davantage de temps mais la gageure de cet atelier, c’est justement de construire un récit qui se tienne en 20 à 25 minutes de temps : intrigue resserrée, peu de personnages, garder en tête la contrainte imposée qui doit s’intégrer de façon cohérente : ce n’est pas facile . J’espère que Lan-Li reviendra, en attendant voici son récit , il manque un titre…Lan Ly, tu y penseras une prochaine fois, j’ai cherché mais je n’ai pas encore trouvé…

 

 

          Au moment où j’ai ouvert mes yeux, l’environnement était différent . Je n’étais plus devant le collège, mais dans un endroit différent . Il faisait nuit, la pleine lune était là . J’entendis un grondement non loin de là où j’étais . Au fur et à mesure que je marchais, je remarquais que les feuilles des arbres étaient des sept couleurs de l’arc-en-ciel, il y avait un écureuil avec une corne . Il était beau, il avait l’air doux avec sa fourrure : je décidai de l’attraper . Je le poursuivis dans un arbre, il s’enfuit vers le sommet que j’atteignis sans mal et d’où j’avais une vue panoramique sur l’espace où je me trouvais . Un endroit que je ne reconnaissais pas : je ne voulais pas y croire mais tout cela me semblait bien réel :  » Je suis transporté dans un autre monde« , pensai-je .

       Les grondements que j’avais entendus il y a un instant se firent à la fois plus menaçants et plus puissants : on aurait dit que deux bêtes se battaient . Mon intuition ne me trompait pas : en effet deux bêtes étaient en train de se battre au pied de mon arbre : un singe incroyablement long et  une louve blanche qui crachait du feu . « Elle crache du feu ? c’est vraiment un monde fantastique ! » Je me disais cela tout en me demandant pour quelle raison ils se battaient ainsi . C’est alors que je remarquai le  petit louveteau  caché derrière un rocher . Sa mère devait lui avoir donné naissance il y a peu de temps et ce singe en avait profité pour l’attaquer . « S’il a attendu ce moment, c’est qu’en temps normal elle est plus forte que lui » . Leur combat faisait trembler mon corps, j’avais peur mais j’étais aussi excitée par cette scène où la mère protégeait son bébé contre le malheur et la mort qui se  dégageaient de ce singe . La louve s’épuisait au fur et à mesure que le combat se poursuivait . Je cherchai du regard le bébé : d’aussi loin que j’étais, je percevais cependant son impatience d’être grand et fort . En voyant faire sa mère, il prit courage et commença à attaquer le singe . Ce dernier le remarqua, le saisit, le projeta contre un rocher . Voyant cela, la mère n’avait plus qu’à charger . Aveuglée par la haine et la tristesse, elle fonça aveuglément sans plus chercher à se protéger . Alors le singe la tua sous les yeux du louveteau qui pouvait encore bouger . Il laissa le grand corps blanc et flasque glisser sur le petit corps haletant du louveteau .  « Il meurt sous son aile » fut la dernière réflexion que je me fis .

 

         Ajoutons que cette semaine, nous avions à la fois des absents et des nouveaux….le sujet proposé la semaine précédente n’a donc pas pu être proposé . Il est donc reporté à jeudi prochain : il s’agira de deux trois jours d’un « journal » . Un journal est écrit au présent en règle générale, et récapitule ce qui s’est passé dans la journée… Ce journal devra d’une manière ou d’une autre intégrer un ou plusieurs objets que nous ne connaîtrons que le jour de l’atelier, puisque ce sont les participants eux-mêmes qui apporteront cet objet. . .   Alors regardez ce que c’est un « journal » et à jeudi 11h30 !!

 

Et un petit conseil à méditer :

 

 

« Les paragraphes sont aussi importants sur le plan visuel que sur le plan significatif »

 

« Qu’il s’agisse d’une anecdote sur une page que d’une trilogie comme le Seigneur des anneaux, le travail est toujours réalisé un mot à la fois. »

Stephen King

 

 

 

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