Atelier d’écriture du 04 mars 2021

Dernier atelier avant les vacances : je vous ai proposé d’insérer l’un de ces trois extraits dans un récit, ou dans une description, ou les deux, ou deux citations, ou les trois ou une seule d’ailleurs quelle importance d’ailleurs, mais les citations donnaient le ton de ce qui pouvait suivre . D’abord les voici :
« Ce qui caractérise les montagnes de cette province, c’est l’étrange douceur de leurs lignes qui donnent l’impression de n’aller nulle part « .- Cent vues du mont Fuji. Osamu Dazaï 1938-
 » Au sommet de ce col, une petite maison…. »-même auteur, même ouvrage-
 » Les éclairs les plus violents qui viennent de là-bas percent facilement la brume, comme les rayons du soleil . »Jean Giono 
Le vote de l’équipe a récompensé le texte de Kayko tout d’abord, le voici :

Elle…

Il n’y a pas un seul jour où je ne pense pas à elle . Chaque petite minute de mon temps est occupée par un film sur la couleur de ses cheveux ou l’intensité de ses yeux .Dans ma tête, je m’imagine des moments avec elle, très souvent sur une tour de château enveloppée d’un épais brouillard, et les éclairs les plus violents qui viennent de là-bas percent facilement la brume, comme les rayons du soleil . 

Helas , ce n’est qu’un rêve . Quand je la vois passer dans les couloirs, inaccessible, mon coeur s’emballe . Ses yeux bruns, durs, à couper le souffle, ses cheveux ondulés qui m’emportent dans une vague de beauté, tout me fait perdre la tête . Son rire innocent me fait planer comme un oiseau et ses larmes me font chavirer . Sans elle, le monde est vide, la terre est fade . 

Elle parle avec assurance, elle exprime ses idées sans peur, agitant ses petites mains dans tous les sens .Je l’aime tellement que chaque léger défaut aussi agaçant qu’il soit en devient mignon . Elle me fait rire, elle me fait pleurer, surtout pleurer . Mais chaque mot qui sort de sa bouche est une perle que je refuse de perdre . Malgré la simplicité de ses actes, je crois que par sa faute je vais mourir de passion ….. Elle est belle, si belle qu’elle embellit les endroits où elle se trouve . Certains la qualifient de « simple », je la vois comme une rose qui ne dévoile ses pétales dorés qu’à ceux qui l’ont mérité.

 

Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à un texte comme celui-ci, mais après tout la surprise fait partie du jeu non ? Et voici le second texte, celui de « Sardine » que nous avons choisi à la suite d’un deuxième vote ( je pourrais dire scrutin mais ce mot a quelque chose de rocailleux qui me rebute, alors va pour « vote » ) :

 

Le sceptre

 

Cela faisait plusieurs jours que le vert envahissait mes yeux, tel un brouillard de mauvaises herbes . J’avais décidé, moi, Mathias, chercheur reconnu, de mener une expédition en plein cœur de Subraya, une région de l’Indonésie . Les jours passaient et j’avais réussi à m’adapter aux décors de la jungle qui m’accompagneraient jusqu’à ce que je trouve le fameux sceptre de Subraya, qui d’après les rumeurs, permettait de guérir n’importe quelle maladie . C’est ainsi que je pourrai enfin guérir ma fille Liz ! Ma fille, ma petite fille qui a eu le malheur d’attraper la maladie du sapaxtaria, un virus puissant qui touche les nerfs et les muscles . Je me suis, depuis ce jour, mis dans la tête que je ne la reverrais pas avant d’avoir trouvé une solution .

Je suis donc dans cette jungle, perdu et déboussolé, fatigué et abandonné de toute force, mais je je le fais, c’est pour elle . Des millions de fruits jonchent le sol, je pourrais en ramasser, mais j’ai peur qu’ils soient toxiques ! donc je poursuis mon chemin, en quête d’un symbole qui signifierait que le sceptre ne se trouve pas loin .

Quelques heures plus tard, j’aperçois une rizière, avec quelques montagnes en arrière-plan . Et ce qui caractérise les montagnes de cette province, c’est l’étrange douceur de leurs lignes qui donnent l’impression de n’aller nulle part …

Je reste alors devant ce paysage, fascinée à l’idée de devoir gravir les pentes qui me font face . Après avoir rempli ma gourde à la source qui coule à mes pieds, je reprends ma randonnée . 

Deux jours plus tard, j’aperçois un col….au sommet de ce col, une petite maison . Elle est petite en effet, et rouge, on la croirait sortie d’un conte pour enfant . Est-ce le symbole que j’attendais ? Si j’avance un peu, trouverai-je le sceptre ?

 

Prochain thème : Egypte ancienne…le temps des vacances pour faire quelques recherches, quelques lectures, histoire de donner de la cohérence au prochain texte que vous inventerez .

Et quelques conseils de notre cher vieux Stephen :  » N’oubliez jamais que la première règle en matière de vocabulaire, est d’utiliser le premier mot qui vous vient à l’esprit, s’il est approprié et expressif . …..Le mot n’est qu’une représentation du sens; il est rare qu’un écrivain, même le meilleur arrive à approcher ce qu’il voulait dire. »

J’ai envie d’insister sur « s’il est approprié et expressif » : c’est pour cela qu’il est important de beaucoup lire, pour avoir beaucoup de vocabulaire, et pouvoir approcher de ce que l’on veut dire avec le plus de précision possible .

Et je terminerais cette période avec un grand bravo à tous les participants, un grand merci pour ce moment partagé , et tout particulièrement à ceux qui ont le courage de venir sans encore  que leurs textes soient choisis : ils le seront un jour, ne pas se décourager, , et le principal c’est de capter les conseils qu’on peut se donner, d’écrire et de lire avant tout pour le plaisir !

Bonnes vacances !

 

 

 

 

 

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