Les nouveautés du CDI de 2022 (pêle-mêle et dans le plus complet désordre)

Demandez aux petits jeunes d’aujourd’hui ce qu’ils veulent faire plus tard dans la vie ? Des pilotes de chasse, des avocats, des informaticiens, vous en trouverez plus qu’il n’en faut… Mais des jardiniers, des éleveurs de vaches, des apiculteurs ? C’est pour cela qu’à chaque fois que je repère un livre accessible aux enfants et aux adolescents qui cause de l’élevage des poules et des lapins (véridique !), des races de vaches du monde entier (si !), de l’apiculture ou du jardinage, je n’hésite pas une seule seconde. C’est bien gentil les avions, l’électronique et le droit du commerce, mais le miel, le lait, les oeufs, les fruits, les légumes, on ne saurait faire sans !
Voici donc un livre sur les abeilles et l’apiculture, et un autre sur les plantes et les jardins des fois que vous souhaiteriez changer d’orientation…

Qui a dit qu’on achetait que des trucs difficiles ou inconnus au bataillon ? Mais pas du tout du tout ! En voici la preuve. Le huitième tome de la célèbre série Louca, dans le peloton de tête au box-office de la bande dessinée pour enfants, arrive dans ton CDI. Et comme si c’était pas suffisant, Emma et Capucine, le sixième et dernier opus te tend les bras (le bouquin, pas les danseuses !)…

En 1989, le mur de Berlin, symbole de la guerre froide entre deux blocs antagonistes, s’est écroulé. Il y a eu des gens pour croire qu’un tel événement marquait la fin de l’Histoire et qu’après ça, l’humanité vivrait en paix pendant un bon paquet de temps. Vu d’Europe occidentale, un bout de continent qui n’avait souffert d’aucun conflit depuis 1945, cela semblait plausible…
L’implosion de la Yougoslavie et les sanglants conflits ethniques qui s’en suivirent ainsi que la première guerre du Golfe, vinrent très vite démentir cette illusion. Et puis voilà que patatras, deux tours jumelles s’écroulent à Manhattan. Le World Trade Center, qui était lui aussi le symbole de quelque chose (le capitalisme triomphant… le marché tout puissant…) part en fumée. Sur toutes les chaînes de télé de tous les pays du monde, les mêmes scènes défilaient en boucle et nous regardions, stupéfaits et agités d’un rire nerveux, la méga-puissance américaine vaciller sur ses bases. Une poignée de va-nu-pieds illuminés du tiers-monde, Ben Laden et son organisation terroriste islamiste Al-Qaïda, ont défié l’Amérique sur ses propres terres…
Exit la fin de l’Histoire ! Invasion de l’Afghanistan par les américains, puis seconde guerre du Golfe et occupation de l’Irak, multiplication des attentats, paranoïa grandissante, surveillance et cyber-surveillance généralisée, troufions en patrouille le flingot en travers du gilet pare-balles dans tous les centres commerciaux du monde libre, violations des droits de l’homme et atteintes aux libertés publiques en expansion constante, encore plus de grain à moudre pour les extrêmes-droites ici et ailleurs, etc, etc…
Voilà tout le sujet de cette bande dessinée dans le genre docu-fiction dont le mérite est de regarder les faits avec les yeux d’un contemporain du début du 21e siècle et la rigueur d’un (bon) journaliste.

Une adaptation réussie d’un vieux classique de la littérature-jeunesse des années 80 du 20e siècle, écrit à l’origine par un auteur un peu oublié désormais. Au poil (arf !) si vous aimez les chiens. Sinon, pourquoi, mais pourquoi cet horrible sticker avec marqué dessus Le roman best-seller de Daniel Pennac adapté en BD en lettres blanches sur fond rouge ? Qui sont ces gens qui s’acharnent à enlaidir le monde jusque dans ses moindres détails, comme cette pauvre couverture de bande dessinée qui ne faisait de mal à personne ? Ce truc est indécollable en plus, croyez-en ma longue expérience. Peut-être avec du dissolvant pour vernis à ongles ? Mince, j’ai pas ça en rayon…

 

Dans le premier volume de ce space opera pour enfants, Zita et son ami Joseph jouent dans les bois quand ils découvrent un étrange appareil qui les propulsent à l’autre bout de la galaxie sur la planète Scriptorius, menacée par un astéroïde géant. Et ça continue sur trois volumes avec moult monstres de l’espace, aliens divers et variés ou robots armés jusqu’aux dents. L’auteur de cette saga de six tomes a aussi dessiné et scénarisé une belle adaptation de Jack et le haricot magique également disponible au CDI. Ben Hatke est son nom.

A Jaipur, en Inde, au 21e siècle, un prince se marie avec la fille du jardinier, Shakti. D’abord comblée, Shakti finit pas trouver bien ennuyeuse son existence au Palais des Vents. Elle décide de s’enfuir mais ne parvient pas à échapper à ses poursuivants, les mercenaires du mahâraja, père du prince, envoyés pour la tuer. Grâce à la puissance de ses récits, Shakti réussit à émouvoir ses bourreaux… Le lecteur attentif reconnaîtra peut-être, cachées dans ces pages, les histoires de Harry Potter (de J.K. Rowling), de La Guerre des Etoiles (de George Lucas),  de Peter Pan (de J.M. Barrie), de La Reine des Neiges (de Hans Christian Andersen), de Batman (de Bob Kane)… nous dit l’auteur. A part ça, beau papier, couvrante en relief, belles illustrations. De quoi séduire petits et grands…

 

Et bien voilà que le concept de saison s’empare de la littérature-jeunesse après avoir fait florès sur les plateformes de diffusion de séries télévisées. Evelyne Brisou-Pellen écrivait jusqu’alors des petits bouquins historiques un brin polar un rien fantastique avec pour toile de fond, l’Antiquité grecque, romaine ou égyptienne, des petits bouquins que les prof-e-s de français ou d’histoire adoraient, certes, mais qui ne rencontraient pas le même succès en ce qui concerne les jeunes lecteurs (si j’en juge par mes statistiques de prêt). Et puis un beau jour, shazam !, elle a eu une vision ! Celle d’un univers post-mortem dans lequel un adolescent décédé rencontrerait de mystérieux et excentriques personnages (des héros mythologiques ou des personnages historiques en fait…) : Naissance de la série Le Manoir, grâce à laquelle Evelyne a pu faire l’acquisition d’une résidence secondaire dans le Limousin (joke !) et s’acheter une nouvelle voiture pour remplacer sa vieille Renault 5 hors d’âge (re-joke !).
D’accord Evelyne. Je suis content pour vous (et pas du tout jaloux, contrairement à ce qu’on pourrait s’imaginer !). Mais ne serait-il point temps de passer à autre chose ? Mes étagères débordent !

 

Dans l’excellente collection Les Encyclopes de chez l’éditeur Milan, un livre exhaustif et richement illustré sur les cathédrales dont il n’y a rien à dire de plus tellement c’est parfait. Oui, je suis d’accord avec vous, c’est pas marrant la perfection…

 

Chez Belin, l’éditeur pas les gâteaux (me lasse pas de cette blague stupide !), un livre consacré à l’intelligence animale avec en guest stars, la pieuvre et la corneille, le cochon, la mésange et le macaque, la baleine et le chat, le rat et la fourmi… Non, ce n’est pas un recueil de fables de La Fontaine, mais bien un bouquin sur l’intelligence animale !

 

La fondation Tara mène depuis près de 20 ans des expéditions scientifiques sur toutes les mers du globe afin d’étudier les conséquences du réchauffement climatique sur la mer et les écosystèmes marins. En 2006-2008, la goélette Tara s’est aventurée dans l’océan Arctique embarquant à son bord des adolescents des quatre coins de la planète. Un beau récit d’aventure en bande dessinée en même temps qu’un documentaire sur le réchauffement climatique. Une réflexion sur les responsabilités et les solutions de prévention qui n’omet pas d’impliquer, comme trop souvent, les entreprises les plus polluantes…

 

Près du nouvel endroit où Tokiko vient d’emménager, il y a la mer. C’est là, sur la plage, qu’un souvenir lui revient à l’esprit : celui d’avoir été sauvée de la noyade par un triton
Toujours admiré chez les grands mangaka, ce don qu’ils ont de faire rentrer dans une toute petite case l’immensité d’un paysage avec trois coups de crayon…

 

Clara et son père déménagent dans un trou paumé des Etats-Unis (sa mère l’a abandonnée sans laisser ni traces ni explications). Elle est atteinte d’une étrange maladie : des crises d’épilepsie aussi soudaines qu’imprévisibles pendant lesquelles se manifestent des fantômes, des ombres qui l’enveloppent et menacent de l’étouffer. Au collège qu’elle intègre la peur au ventre, habituée qu’elle est parce que différente à être la risée de ses camarades, Clara n’échappe pas à l’hostilité de ses pairs. Et voilà que dans cette ambiance franchement délétère, les disparitions d’enfants se multiplient…
Servi par une mise en images qui peut dérouter de prime abord mais s’avère de plus en plus judicieuse au fil des cases (personnages aux traits anguleux, perspectives chaotiques et couleurs éteintes), ce roman graphique à la croisée des genres, fantastique et polar, saura satisfaire les appétits raffinés de nos élèves les plus ouverts à la nouveauté.
Qu’on se le dise !

 

Un thriller psychologique… Deux soeurs et leur mère tombent sous l’emprise d’un séducteur, qui, une fois entré dans leur intimité, se révèle sous son vrai jour, un homme dur et cassant, autoritaire et violent. Ce roman de Nastasia Rugani a fait l’objet de critiques élogieuses tant dans la presse que sur le net. Il a reçu également une palanquée de prix littéraires. Du coup, on a pris aussi la chouette adaptation en bande dessinée !

 

Oh oh, mais que se passe-t-il du côté de la vénérable maison d’édition L’école des loisirs ? Un vent nouveau soufflerait-il sur la collection Médium (devenue M+ !) ? Non mais regardez-moi un peu ces deux couvertures ! Ca fait pas envie peut-être ?
Mais ce qui compte, c’est ce qu’il y a dans la boîte (allusion cryptique à une vieille pub pour des raviolis en conserve…) et là, aussi, ça décoiffe : vocabulaire djeune style cour de récré, rythme percutant, pas de gras, pas de trucs en trop, des récits à l’os comme dans la littérature américaine. Mohammed Ali (c’est le nom d’un boxeur à l’origine…) est un garçon tranquille le jour, mais un tagueur compulsif la nuit. Il est amoureux d’Aimée (la bien nommée !) qui ne pense à rien d’autre qu’au foot. Dans le premier tome, C’est Mohammed qui est mis en avant, et dans le second, c’est plutôt Aimée qui occupe le devant de la scène. Un coup garçon, un coup fille ! Pas bête, non ?

 

C’est un élève de 6e qui m’a conseillé cette série, il en parlait tellement bien qu’il m’a convaincu de l’acheter. Sûr que ce garçon ira loin (si les petits cochons le mangent pas). Le thème n’est pas sans évoquer celui d’un roman de l’auteur anglo-japonais et prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro. Comme dans Auprès de moi toujours, les enfants de The Promise Neverland, sont des orphelins vivant des jours heureux dans le cadre apparemment protecteur et bienveillant de la maison qui les accueille, sous l’attention constante d’une « Maman » qu’ils considèrent comme leur véritable mère. Mais ici aussi, il y a anguille sous roche et ils ne tarderont pas à découvrir l’horrible destin qu’on leur réserve. Les similitudes s’arrêtent là, mais il est agréable de constater qu’un roman de la « grande littérature » peut avoir quelque chose en commun avec un manga pour enfants…

 

Attention, pavé réservé aux lecteurs au long cours. 780 pages de fantasy au style impérial par une étoile montante du genre, Laini Taylor, souvent comparée par ses fans à Neil Gaiman (Coraline…) et encensée par Stephenie Meyer (Twilight…) nous dit l’éditeur… Ca commence comme ça : Le jour du deuxième Sabbat de la douzième Lune, dans la ville de Désolation, une fille tomba du ciel. Elle avait la peau bleue et le sang rouge… 

 

La dame qui a rassemblé tous les intervenants de cet ouvrage est rédactrice en chef de la célèbre émission Thalassa. A l’intérieur que du beau linge : un docteur en océanographie, un explorateur, un biologiste, une éco-acousticienne (kézaco ?), un skipper, un écrivain et académicien, etc… Tout le monde cause de la mer (et la mer itou, elle parle aussi didon hé !). Ca fleure bon le style poético-scientifique, le tout sur papier recyclé et chez un éditeur engagé pour la protection de l’environnement. Seulement, c’est toujours pareil avec ce genre de bouquin, je le lis et je me dis que c’est moi le responsable si toute cette beauté est gravement menacée (et l’humanité avec !). C’est parce que je ne suis pas assez vertueux, assez frugal, assez sobre. C’est parce que je bouffe trop, des trucs emballés dans trop de plastoc, c’est parce que j’arrive pas bien à viser la poubelle jaune aussi peut-être ? Enfin quoi, des fois, les jours où je suis de mauvaise humeur (des jours qui deviennent de plus en plus fréquents au fur et à mesure que je vieillis), je me pose des questions sur les gens qui écrivent des livres comme celui-ci, des livres dans lesquels, ils finissent toujours par te faire un brin de morale du haut de leur piédestal ; ils font comment eux, dans leur vie de tous les jours ?

Ah mais me direz-vous, pourquoi tu l’as acheté ce livre alors ? J’en ai entendu parler dans une émission de radio que j’écoute parfois et qui s’appelle La Terre au carré. J’avais trouvé le titre accrocheur et je ne sais pas pourquoi, mais je me disais naïvement que le bouquin conviendrait à un public de collégiens. Et finalement, oui, c’est assez lisible et intéressant si vous êtes soucieux de l’avenir de la planète (qui ne le serait-pas ?). Par contre si vous êtes un vieux punk accro aux sardines à l’huile qui enterre ses mégots dans le sable, ça vous plaira pas forcément !

 

Un livre exhaustif sur le genre préféré des adolescents français. La France serait d’ailleurs le deuxième pays consommateur de mangas du monde dixit Picsou Magazine. A part ça, y’a quand même beaucoup de texte : c’est le prix à payer pour devenir un érudit ! Chouette petite bibliothèque idéale en 50 titres à la fin du livre.

 

Démonter le sèche-cheveux de ta maman ne te fait pas peur ? Piquer la perçeuse de papa non plus (bonjour les stéréotypes de genre !) ? Alors ce livre pour apprendre à fabriquer des robots (ne rêvons pas, Terminator est hors de portée !) est pour toi… Ah oui, et pour ceux qui l’ignoraient, DIY, ça veut dire Do It Yourself. Et en bon français ? Fabrique-toi une décodeuse !

 

Deux nouveaux titres dans la collection Petites histoires de la mythologie à découvrir dès la sixième. Moins de 100 pages au compteur et le talent d’Hélène Montardre, une spécialiste de la mythologie gréco-romaine et aussi, une grande auteure de littérature jeunesse.

 

Dans le genre sirupeux qui dégouline, un nouveau tome de la série Les filles au chocolat à consommer avec modération ! Il y a même des recettes de sucreries hyper-calorifiques à la fin du bouquin ! Faut compenser en mangeant cinq fruits et légumes par jour ?

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