Qui était Jean HINGLO ?
Nom : Jean Bernard-Victor-Léon-Théodore Hinglo.
Naissance : 6 novembre 1900 à Sainte-Marie La Réunion.
Décès : 4 février 1968 à Paris.
Fonctions occupées :
- Contrôleur des douanes.
- Juge suppléant au tribunal d'instance.
- Directeur du service des Échanges Commerciaux à La Réunion.
- Chef du service des Affaires Économiques, des Échanges Commerciaux et du Ravitaillement.
- Maire de Sainte-Marie La Réunion.
- Secrétaire de l'Union Départementale des syndicats CGT, La Réunion.
- Président de la section locale de la ligue des Droits de l'Homme et du citoyen.
- Président du conseil d'administration de la Caisse Générale de Sécurité Sociale.
- Inspecteur central des douanes à La Réunion.
Jean Bernard-Victor-Léon-Théodore Hinglo est né le 6 novembre 1900 à Sainte-Marie, où son père Joseph Théodore était propriétaire, et sa mère, Émeline née Bègue, sans profession. Après des études à La Réunion, le jeune Hinglo, grâce à une bourse de la colonie, part « pour France » passer sa licence en droit et accomplir son service national. Il profite de son séjour pour se présenter au concours de contrôleur des douanes, qu’il réussit.
Le 16 mars 1924, il est recruté comme contrôleur de troisième Classe et le 9 mai suivant il est affecté à La Réunion au service des douanes de Saint-Denis. En 1925, il est affecté au Port avant de repartir pour la métropole passer l’examen de contrôleur de deuxième Classe. En 1929, il revient à Saint-Denis pour repartir presque aussitôt, le 9 mai, passer 5 ans en métropole. En 1934, contrôleur de deuxième Classe, il retourne, définitivement cette fois, dans son île natale où il est détaché au service judiciaire en qualité de juge suppléant au tribunal d’instance. Le 15 décembre 1942, André Capagorry, le nouveau gouverneur fraîchement débarqué du Léopard, le nomme directeur du service des échanges commerciaux : le 4 août 1944, nouvelle promotion : il devient chef du service des affaires économiques, des échanges commerciaux et du ravitaillement, un poste important en ces temps de guerre et de pénurie. Syndicaliste dès avant la guerre (il présidait les associations de fonctionnaires), Jean Hinglo se lance en 1945 dans la politique sous l’étiquette CRADS (comité républicain d’action démocratique et sociale). Il est élu le 2 juin, par 21 voix sur 23 votants, premier magistrat de Sainte-Marie, une élection qui sera d’ailleurs annulée par le conseil du contentieux administratif, le 21 juillet 1945.
Secrétaire de l’Union départementale des syndicats CGT, animateur de la Société mutualiste de Sainte-Marie, président de la section locale de la Ligue des droits de l’homme et du citoyen (jusqu’en 1957), le douanier Jean Hinglo poursuit sa carrière : en 1950, il est Inspecteur central de deuxième Classe. De juillet à octobre 1951, il assure l’interim du directeur des douanes à Saint-Denis avant de devenir, le 1er janvier 1956, Inspecteur central des douanes du quatrième échelon. Il prend sa retraite le 1er août 1957. Au plan politique et syndical, Jean Hinglo sera le président du premier conseil d’administration de la Caisse générale de sécurité sociale (16 septembre 1948 – 8 septembre 1952) avant d’être réélu en 1953, maire de Sainte-Marie, une élection à nouveau annulée par le tribunal administratif. Après la mort du députe Raphael Babet, le 30 août 1957, un groupe d’amis (réunis, pour 1’anecdote, au restaurant Chez Georges, à Saint-Denis) propose sa candidature sous l’étiquette « Républicain progressiste », mais c’est Marcel Cerneau qui va l’emporter le 18 novembre 1957. Le 20 avril 1958, Jean Hinglo est élu conseiller général du deuxième canton de Saint-Leu, une élection houleuse qui sera annulée le 17 mai et qui s’achèvera par la révocation du maire communiste Mario Hoareau. Peut-être dégoûté par les élections « à la Perreau-Pradier », peut-être rebuté, comme beaucoup d’anciens compagnons de Raymond Verges, par la transformation du PCF en PCR, peut-être, enfin, choqué par sa défaite aux municipales de mars 1959 (face à Louis Lagourgue), Jean Hinglo quitte la réunion et se fixe en métropole. Le 4 février 1968, il meurt dans le 18è. Arrondissement de Paris, où il repose au cimetière des lilas. Il s’était marié le 23 janvier 1935 à Saint-Denis avec Marcelle Eugénie Dumont. Le mercredi 18 mars 1987, une plaque commémorative était inaugurée à sa mémoire dans le hall d’entrée de la Caisse générale de sécurité sociale. « C’était un ardent syndicaliste, il a été au cœur de l’action qui a contribué à faire admettre à la population réunionnaise l’instauration du régime de sécurité sociale. » (Extrait du discours prononcé en l’honneur de Jean Hinglo)
Sources
• témoignage 19 mars 1987 (archives départementales de la réunion),
• journal officiel du gouvernement de la réunion (archives départementales de la réunion)