Atelier d’écriture du jeudi 1er avril 2021

Non, ce n’était pas un poisson d’avril cet atelier : chacun avait amené un objet qui lui tenait à cœur…raconter l’histoire de cet objet jusqu’à ce qu’il tombe entre les mains de son propriétaire, telle était la gageure de ce jeudi . La forme du texte n’était pas précisée .

Les votes ont récompensé le texte de Sardine, et celui de Kayko sera publié en prime …

( Une rose séchée )  texte de Sardine :

 

Belle

Je ne suis pas vraiment née,

Mais en fait j’ai éclos,

Dans le monde, dès que je suis arrivée,

Toutes les personnes se sont prosternées .

 

J’étais belle et fugace,

Audacieuse et tenace,

Le monde entier me respectait,

A la simple vue de ma beauté .

 

Mes pétales, mes épines, 

Tout mon corps s’accordait

Avec ma tige fine,

Et mes feuilles vert foncé .

 

J’avais beau tout avoir,

Eau, beauté, et la terre,

Personne ne savait que j’étais en colère,

Colérique que l’amour ne soit pas là pour moi !

 

A quoi sert la vie,

Si l’amour est absent ?

J’avais bien des racines,

Mais qui pourrait les prendre ?

 

Enfin un jour on me coupa,

Sans souffrances, sans douleur,

J’arrivai dans un bac, 

Rempli d’eau et d’autres fleurs de race .

 

Les gens bruyants autour de moi

Marchaient sans s’arrêter comme si je n’existais pas,

Alors je restai là,

Dans ce bac .

 

Un jeune homme passait

Comme chaque matin frais,

Je le voyais tout le temps,

Passer en chantonnant .

 

Mais ce jour-ci il s’arrêta,

Et il me contempla . 

Il donna des pièces au vendeur,

Et me prit délicatement comme la plus belle des fleurs !

 

Nous continuâmes de marcher,

Assise dans son panier . 

Puis il me mit dans une voiture,

pour que j’atterrisse sur un palier .

 

J’attendis très longtemps,

Dans l’après-midi, le soleil était flamboyant !

Ensuite je pris par surprise une fille,

Qui me souleva tel un pissenlit,

En me reconnaissant elle m’a souri,

Et me mis dans un vase,

Pour le reste de ma vie !

 

                                                                                                                                             Sardine

 

( un stylo bic…) de Kayko

 

Bonjour, je n’ai pas vraiment de nom mais pour me désigner j’ai entendu des termes comme « stylo » ou « bic » . Malgré mon apparence j’ai vécu beaucoup de choses . Pour vous passer ma « conception », je me suis retrouvé dans un orphelinat avec mes frères, après avoir été séparé de mes « concepteurs » .Cet orphelinat était appelé « Carrefour ».

J’ai attendu plusieurs jours dans ces grandes allées avant de la voir arriver  : elle était immense, brune, les cheveux ondulés, lâchés, qui tombaient sur ses épaules . Le sourire aux lèvres, elle me montra du doigt et une femme encore plus grande s’approcha de moi et me mit dans ce qui s’apparenterait à une cage à roulettes .

Quelques jours plus tard, je me retrouvais dans une pochette à zip qu’elle ouvrait et fermait pour me prendre et me poser . J’en ai écrit des choses, de toutes  sortes : des plus simples équations aux plus belles lettres d’amour .

Un jour, alors que je glissais sur sa feuille, je remarquai qu’elle était bien moins concentrée que d’habitude : elle chuchotait avec une jeune fille aux cheveux courts dans le fond de la salle, ensemble elles riaient, bougeaient, parlaient . Je ne pus m’empêcher de grincer un peu quand elle changeait de couleur . A un moment, elle saisit un confrère dans la trousse de cette fille qu’elle appelait « Eden » et d’un coup elle me prit et me mit dans l’une des mains de la jeune « Eden » en disant  » Si tu le gardes, au moins tu ne m’oublieras jamais » Eden sourit et m’utilisa pour tout le reste du cour .

Quelques semaines après, je dus essuyer les larmes qu’elle laissait tomber sur son petit carnet bleu . Depuis, je suis toujours avec elle . Et je me laisse mordiller quand elle réfléchit, stresse ou s’ennuie : croyez-moi, ce n’est pas une partie de plaisir . Mais pour rien au monde je ne partirais, ne me glisserais sous une chaise ou dans le fond d’un sac, car écrire sa vie, ses cours, ses pleurs est le plus beau cadeau qu’on m’ait fait, jusqu’à m’amener, moi ce stylo blanc à bille qu’elle aime tant à cause de la personne qui le lui a offert, une de ses rencontres les plus précieuses, à vous raconter mon histoire : l’histoire d’un stylo heureux, positif, de Valériane  à Eden ….

 

                                                                                                                                             Kayko 

Excuses du transcripteur : changé le moins possible mais quelques soucis sans gravité dans la dernière partie….

 

Et jeudi ? pas ce que nous avions prévu : trop peu de temps, un voyage dans le temps demande justement un peu plus de temps qu’une demi-heure surtout si on veut y mettre des évènements marquants….Non, pour ce jeudi ? Pensez à un lieu…..au dernier moment c’est une description avec certains critères précis  à respecter que je vous demanderai…

 

 

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