Atelier d’écriture du lundi 15 novembre 2021

Ce jour une idée inspirée par François Bon et qui m’a semblé intéressante. : « Je suis né deux fois, la première fois c’était… »Lui en proposait trois , comme vous êtes jeunes, je me suis arrêté à deux, et il y avait déjà de quoi faire . Bon j’avais bien proposé un jeu d’écriture du style « je me souviens »….mais le coeur n’y était pas….il est vrai que l’idée de se souvenir avec le recul que cela implique….c’est bien mais plus tard, non ?

Allons je cède la place à Sardine …avec une petite modification qu’elle me pardonnera mais avec laquelle elle sera forcément d’accord…

Lever de rideau

                                                                                            Je suis née deux fois, la première fois c’était….à ma naissance bien sûr ! Après neuf mois de grossesse assez simple, ma mère, une après-midi d’avril eut enfin des contractions et perdit les eaux, ce qu’elle attendait depuis déjà une semaine .

Mon père, mort d’un accident de voiture entre temps, n’a pas pu me connaître et n’eut pas la possibilité d’assister à l’accouchement …

Mais je voudrais surtout vous parler de la deuxième : j’étais dans le déni, plus rien n’allait, une monotonie sans fin s’était installée dans ma vie depuis quelques temps et je n’arrivais pas à m’en sortir malgré mes nombreux efforts . « Pars en voyage!…. change de profession! » ou encore « invente-toi un nouveau style! » me conseillait ma mère . Mais je ne voulais pas, j’aimais cette vie mais je la détestais tout à la fois….J’étais plongée à longueur de temps dans un boulot qui ne me plaisait qu’à moitié mais si je voulais pouvoir faire mes courses à la fin du mois, il fallait bien que je passe par là ! Je n’allais à aucune soirée, je passais mes nuits sur des dossiers quelconques qui auraient pu attendre le lendemain mais que je bouclais en dix minutes, voulant gagner du temps . Je ne prenais pas soin de moi, mangeais des repas tout préparés du supermarché et ne me faisais jamais belle …. »Pour qui aurais-je du faire l’effort de me mettre du fard à paupières au dessus des yeux ? » me demandais-je chaque matin . Je ne vivais pas ma vie au sens propre, je la supportais juste, attendant simplement qu’elle passe …

Mais je fus forcée de changer ! Lors d’un séminaire dans une ville voisine, je rencontrai Corentin, un nouveau collègue de travail, brillant, qui allait, d’après le patron, « remettre un peu d’ordre » dans le bureau d’études ! Il avait beau d’après les autres filles « paraître séduisant », je n’étais pas spécialement attirée par lui. C’est plutôt lui qui semblait vouloir se rapprocher de moi : on prit l’habitude de discuter dans les couloirs, à la machine à café etc…. J’appris qu’il jouait du violon depuis déjà 8 ans, moi aussi j’avais commencé à apprendre le violon dès l’âge de mes dix ans, j’étais ainsi devenue assez forte sur cet instrument . Il m’invita un soir à participer à une sorte de spectacle auquel le public participait . Je me rappellerai toujours cette soirée; je me revois, moi, droite sur la scène, une robe rouge foncé et du fard à paupières appliqué soigneusement . Je tournai la tête et aperçut Corentin, il me fit un clin d’oeil, je pouffai . Et le rideau se leva, me laissant renaître une deuxième fois….

 

Sardine

 

 

 

 

 

 

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