Rencontre avec un architecte

29 (2)6 millions d’euros ont été investis dans cette école. Certaines choses pourraient être améliorées mais la directrice explique que cela n’a rien à voir avec les anciens locaux. Pour toute l’équipe, c’est un vrai changement qui s’est opéré. Cela se ressent en classe où les élèves sont beaucoup plus calme et avec les parents qui sont très fiers de leur école.

La directrice nous emmène ensuite en salle des professeurs pour rencontrer l’architecte qui vient nous expliquer ce projet.
Lors du concours, ce projet a gagné car il impliquait le quartier dans la construction de l’école. La problématique était de tenir compte des anciens bâtiments. L’école était construite en U. Il s’agit donc d’une réhabilitation et d’une extension sur un site occupé !! L’architecte précise d’ailleurs, qu’il va essayer de mettre des photos des anciens bâtiments pour qu’on puisse noter la progression des travaux. Des panneaux ont été réalisés par les élèves.
Le sol à l’époque était un enrobé noir qui captait la chaleur. Bien sûr il n’y avait pas d’isolation.

29(1)Plusieurs idées ont dû être abandonnées :
– notamment la récupération de l’eau de pluie pour les toilettes (opposition de la DDE).
– D’autres l’ont été pour la sécurité (l’ancienne direction avait été obligée de couper tous les arbres pour ces raisons.) Le cahier des charges d’une école est très précis et il y a beaucoup de règles à respecter.
– Au départ, l’architecte voulait ouvrir le haut des murs mais il n’a pas laissé d’espace assez important (environ 40 cm) du coup, le cassé de la toiture pour les jalousies en hauteur était trop étroit. Il aurait fallu 60 cm. De plus, régler l’ouverture des fenêtres était problématique, donc ils ont mis des vitres fixes.
– Les toiles tendues dans la coursive n’ont qu’une valeur esthétique. Au départ, on devait utiliser du bois mais il est classé M2. Or pour ce genre d’ouvrage il faut utiliser des matériaux M1 or la toile l’est. Donc on a remplacé le bois par la toile pour habiller la tôle.

La récupération de l’eau de pluie se fait par une chaîne et non pas par des gouttières. Pour l’instant cette eau est stockée et sert pour l’arrosage.
Le projet vient d’une réflexion globale. On ne peut pas isoler les éléments : acoustique, thermique, aération, tout doit être relié.
28(1)Le trésor de ce projet venait de la place : l’école disposait d’un terrain très grand. Il a fallu relier le haut du terrain et le bas afin de créer un chemin traversant (ce qui n’existait pas avant).
Il faut raisonner avec le climat et pas contre lui. Au lieu de climatiser, il faut construire en pensant à l’aération.

Il y a un architecte australien, qui avant de faire des plans, campe sur le terrain pour mesurer le cadre de vie.
Paul VALERY, célèbre poète, disait : il y a des bâtiments qui parlent, d’autres qui sont très bavards et certains qui chantent.
L’objectif pour un architecte, c’est de créer des bâtiments qui chantent. Pour BRABAN, l’architecture est une désobéissance.
Selon lui, quand on parle de maison passive ou bâtiment à énergie passive, il faut bien se dire que les bâtiments sont passifs, si les utilisateurs sont actifs. Pour le mur végétalisé, lorsque l’herbe arrive à votre fenêtre, il faut couper et entretenir. C’est l’action de tous, qui permet à un bâtiment de bien fonctionner.
Pour le bruit, des panneaux de trespa ont été placés dans les salles.

31 (2)Seule ombre au tableau 99% des matériaux ont été importé. Seuls les auvents de la partie CP CE1 sont faits en cryptomeria local.
Il n’existe pas d’évaluation élaborée par l’architecte concernant la qualité des constructions. Il aurait voulu avoir la possibilité de placer des capteurs pour vérifier le taux d’humidité, ce genre de choses. Mais en ce concerne le vécu des utilisateurs, peu d’échanges ont lieu une fois les travaux terminé.
Nous nous quittons en passant par la bambouseraie très agréable.
Merci à tous ces intervenants et à Mme MARIMOUTOU, qui pour la 2eme fois, a proposé une formation riche en enseignements et découvertes.