La chanson engagée

indexLes élèves ont dans leur programme de Lettres-Histoire, étudié plusieurs situations dont l’engagement était le sujet : la lutte de GANDHI, celle de Léopol Sédar SENGHOR mais aussi les œuvres d’artistes contemporains et le regard critique qu’ils portent sur notre société.

Alex SORRES nous présente son parcours : réunionnais ayant fréquenté l’école de Petite île puis le lycée de ROLAND GARROS, il a très vite compris que les mots pouvaient avoir du poids et lui permettre de se rebeller.

Contrairement à un certain courant hip hop qui prône la violence, la drogue, les armes, son rap plein de poésie, parle de son île, de son quotidien et de tous les aspects de la société qu’il faut remettre en cause.

index3Pour autant, comme il le dit lui-même, il n’est pas dans le monde joyeux des bisounours. La réalité qu’il dépeint n’a rien d’utopiste.

Pour lui, le militantisme passe par la valorisation de la culture créole à travers la langue, le créole, mais aussi la musique comme le maloya.

Cet artiste autodidacte a eu la chance de côtoyer les grands noms de la musique réunionnaise mais aussi du rap français ou international.

Sa musique est pleine des influences de son enfance et ouverte sur le monde moderne ; Il nous rappelle qu’à 37 ans il a vécu les évolutions sociétales de la REUNION de près :

« nou a connu l’ancienneté, nou a connu la nouveauté. On est passé de la savate de doigt à Michael JORDAN »

La culture créole, présente dans ces textes, est née d’un combat : il ne faut pas oublier que jusque dans les année 80, le maloya était interdit ainsi que le créole à l’école.

index6Son écriture vient de ce qu’il connait, de ce qu’il vit : pas besoin de parler de banlieues parisiennes ou d’ailleurs, son inspiration vient de son île. Un fait divers, un son, un personnage, un scandale politique, tout peut être sujet à l’écriture d’un texte. Mais attention, écrire c’est s’engager mais aussi engager sa responsabilité. Présenter le peuple réunionnais en le caricaturant peut faire plus de mal que de bien.

Il reprend les mots d’un autre artiste réunionnais : nou lé dans la galèr mais nou lé pas dans la misèr.

Pour lui « un crayon et un papier c’est comme une épée et un bouclier. »

Cet artiste nous a fait partager sa passion et cette rencontre a confirmé l’importance des mots pour revendiquer, affirmer son identité et dire NON.

Un grand merci à ALEX SORRES et au BATOU FOU pour ces rencontres pleines de surprises.

Merci aussi à Catherine NOIZET initiatrice du projet, et à notre direction qui nous laisse les coudées franches pour de telles innovations en matière de poésie et d’ouverture sur le monde.