Lycéens au Cinéma : Deuxième Séance

pickpocket_GLe second volet de l’opération Lycéens au Cinéma a conduit les élèves de notre établissement à visionner le film de BRESSON Pickpocket.

Alors, il faut bien reconnaître que, lorsqu’on leur a dit qu’il s’agissait d’un film de 1959, en noir et blanc, et dont l’action avait pratiquement lieu à huit clos, nous n’étions pas certains de leur adhésion.

Et pourtant, après les couleurs et les extravagances de Pedro Almodovar, le minimalisme et l’épuration dont a fait preuve ce réalisateur a autant interpellé nos élèves, que le film précédent.

L’histoire est résumée dans le titre. Michel, pickpocket de talent, tente en vain de décrocher de ce métier, sans succès et finira en prison. Jeanne, discrète et amoureuse transie, obtiendra le partage de cet amour à force de courage et de patience.

15730L’histoire en elle-même n’est pas le principal dans ce film. C’est plus une façon de filmer que les élèves vont devoir étudier. Dans le cadre de l’histoire de l’art et notamment, les arts visuels, ils vont devoir analyser les différents plans du film et tout le jeu sonore extrêmement important dans cette œuvre.

Les acteurs ont, ce que l’on appelle, le regard Bressonnien : regard vide d’expression, fuyant et amorphe. Regard qui 15734symbolise aussi, l’indifférence et la solitude dans une société pourtant si pleine de mouvement.

Le huit clos donne une impression intimiste à ce film : en effet, peu de lieux différents et tous ont en commun la ville : cafés, métros ou trains, gares, chambre sordide et champ de course, autant de lieux urbains que l’on perçoit à travers l’ouie ou la vue, mais dont on ressent toujours l’ambiance.

15736Peu à peu le fil conducteur de tous ces films, apparaît. Nous verrons après la dernière présentation, si les élèves l’ont trouvé.

La synecdoque des mains est intéressante puisque Michel ne nous apparaît bien souvent qu’à travers elles. Leur grâce et leur dextérité apportent la touche féminine à ce film, exacerbée par la musique de LULLY.

15727Un savant jeu de portes qui s’ouvrent, se ferment, claquent ou restent béantes, accentuent telles des métaphores, l’incertitude et l’errance du personnage principal.

De même, les gros plans qui ne montrent jamais 2 personnages face à face, accentuent davantage l’absence de communication et le minima des dialogues.

Encore un grand merci à Brigitte BIGOT, l’organisatrice de ce regroupement, et à notre direction pour sa confiance lors de nos déplacements en nombre.

Mention spéciale pour Serge Latrille, toujours fidèle au poste de webmestre !!

A bientôt pour le dernier film ...

Texte, Photos - Elise Dinnat Professeur Lettres - Histoire