Quand les élèves découvrent l’Art Contemporain. Le beau, le laid, tout est affaire de goût !!!

Quand les élèves découvrent l’Art Contemporain. Le beau, le laid, tout est affaire de goût !!!

CARREFOUR d’ART CONTEMPORAIN

LE TAMPON - ILE DE LA REUNION DU 15 AU 30 AOUT 2009

Quand les élèves découvrent l’Art Contemporain.
Le beau, le laid, tout est affaire de goût !!!

1A l’occasion du Carrefour d’ Art Contemporain entre le 15 et le 30 août 2009, les élèves de la seconde BAC PRO Topographes géomètres et les premières Brevet des Métiers d’Art se sont rendus au Tampon afin de découvrir des œuvres contemporaines et de rencontrer leur auteurs. Cette sortie a été organisée dans le cadre de leur enseignement en Français et en Histoire.

L’exposition regroupait un panel de 16 artistes (peintres, sculpteurs, plasticiens) disposant chacun d’une seule et même surface :

 

Annaf : Installation « Double jeu »
Caroline Barbier : « peintures collages »
2Catherine Boyer : installation « les unes postures (la Javanaise) »
Mickaël Boyer : sculptures
Cristof Denmont : peintures
Eric Gouazé : peintures
David Imaho : sculptures
Stéphane Kenkle : peintures
Alain Lapoujade : peintures
Isabelle Lecarpentier : peintures collages
3Charly Lesquelin (lauréat du prix 2008) : peintures
Charlotte Macé : installation céramique
Alain Noël : peintures « Nouvelle pigmentation »
Richard Riani : peintures
David Saminadin : peintures
Richard Vildeman : photogravures-peintures 

Quelle que soit leur opinion, ils rentrent de cette visite transportés par l’idée que le monde n’a pas une seule et unique représentation !!!

4La visite commence par l’artiste Richard Riani et sa vision de l’apocalypse très personnelle. Sur le coup, les élèves sont choqués par certaines œuvres. Des mots fusent : blasphème, manque de respect, religion. Ensuite, en essayant de comprendre le message qu’a voulu faire passer l’artiste, les termes changent : apocalypse, superficialité de la société de consommation, danger des extrémismes religieux, recyclage, crucifixion . Quoiqu’il en soit, cet artiste aura soulevé bien des polémiques et n’etait-ce pas là le but recherché ? Ouvrir à la discussion, faciliter le débat autour du beau, du laid ? . Un élève fait cette réflexion énigmatique : c’est dangereux. L’artiste nous dira plus tard que les éléments de la présentation centrale ont tous été trouvés dans les ravines de la REUNION. Art et EDD se mélangent alors ?

5Pendant ce temps, l’autre groupe découvre les œuvres de Stephane Kenkle. Ils sont étonnés par les couleurs vives, l’irrégularité des visages : « ils sont bizarres, leur nez semble atrophié ». Mais ils aiment cette non-conformité. « Ca nous ressemble mais on ne sait pas de quelle couleur ils sont en vrai- la couleur c’est pas important, ils brillent de l’intérieur – ils sont pas parfaits et de toutes les couleurs comme nous. »

Un autre artiste et cette fois ci de la sculpture : Michaël Boyer est présent et on le surprend en plein travail et répond gentiment aux questions des élèves. Leur côté technicien les fait s’interroger sur les matériaux, les outils, le temps pour sculpter. Ils sont impressionnés par la difficulté du travail.

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16La visite se poursuit et après les couleurs et la matière, c’est le noir et blanc qui prime avec les œuvres de Richard Vildeman . Les élèves pensent à des plongeurs, à la représentation de la famille, des tribus diront certains. D’autres trouvent les tableaux éclatant de lumière. Juste avant ils les trouvaient noirs !! Et voilà nos élèves qui manient les oxymores sans parfois s’en rendre compte !!!Toujours cette curiosité qui les anime et cet intérêt grandissant pour des représentations dont ils n’ont pas l’habitude.

19Plus loin dans un espace clos et noir, les œuvres de David Imaho rappellent la force et la beauté de la nature. Les élèves sont médusés devant ces bois tordus, tortueux selon eux. L’arbre au centre de la pièce et les sculptures donnent une atmosphère propices au calme et au repos. Les termes qui reviennent sont « c’est la nature à l’état brut, la matière sans transformation » . L’artiste est là et une discussion s’engage avec les élèves autour de cet arbre. Au retour, on se pose la question, arbre à palabres, arbre symbolisant les forces de la nature, arbre de vie ? Les élèves s’interrogent devant ces œuvres et les artistes leur laissent faire appel à leur imaginaire. Ils donnent des pistes mais jamais la solution. David IMAHOA chacun de voir avec ses yeux. David Imaho nous informe de l’ouverture prochaine d’une galerie au Tampon. Nous en ferons certainement la visite.
Le lendemain de la visite, nous apprendrons que cet artiste a remporté le prix du public 2009. Preuve de son succès.

22Encore un peintre, Eric Gouaze, très différent ; il peint des corps qui s’emmêlent, un peu à la façon des cubistes, dont les élèves reconnaissent la patte . Ils adorent la belle cafrine comme ils disent, aux formes généreuses. Un élève ne veut plus quitter cet endroit persuadé d’avoir trouvé tout ce qu’il voulait : madame, je suis bien ici et il y a tout ce pourquoi je suis venu

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24Un autre espace, un autre artiste : les élèves voient un clone dans ce bébé accroché par le pied : fil à la patte, essais, berceuse. L’artiste, Alain Lapoujade, nous raconte : personne n’a été choqué par ce tableau.Par contre une visiteuse s’est offusquée d’un tableau sur des vaches !! Devant ces constructions, les élèves parlent de puzzles, de déconstruction. Là encore, ils veulent une photo de l’artiste qui se prête au jeu.

27Une femme, enfin, elles sont représentées cette année avec toute leur féminité et la question centrale : la sexualité !! l’artiste Catherine Boyer, laisse les élèves perplexes. En regardant ses toiles, ils pensent tous à la même chose mais n’osent le formuler. Des idées fusent : une orchidée, une plante carnivore…l’intimité féminine ? Sous des rires mal à l’aise, le débat s’engage. Qu’a voulu exprimer l’artiste ? Au début, les élèves sont gênés mais très vite, ils font des rapprochements entre la fécondité et l’orchidée, le jardin secret. Néanmoins, ils n’aiment pas trop parler de l’intimité même si elle est représentée artistiquement !!!!

29Une femme, enfin, elles sont représentées cette année avec toute leur féminité et la question centrale : la sexualité !! l’artiste Catherine Boyer, laisse les élèves perplexes. En regardant ses toiles, ils pensent tous à la même chose mais n’osent le formuler. Des idées fusent : une orchidée, une plante carnivore…l’intimité féminine ? Sous des rires mal à l’aise, le débat s’engage. Qu’a voulu exprimer l’artiste ? Au début, les élèves sont gênés mais très vite, ils font des rapprochements entre la fécondité et l’orchidée, le jardin secret. Néanmoins, ils n’aiment pas trop parler de l’intimité même si elle est représentée artistiquement !!!!

28Encore un espace clos et noir. L’artiste, David Saminadin a de l’humour et il met en scène sa peinture. Les titres sont énigmatiques. Les élèvent adorent la construction aérienne et lisent toutes les cartes !!Les 3 blondes

Notre guide les interpelle à propos du titre du tableau : les trois blondes . Nos jeunes ont beau regarder l’œuvre, ils ne comprennent pas le titre !!! L’humour est-il aussi une histoire de génération ? En tous, cas, les accompagnateurs trouvent cela très drôle !!!

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41Arrivés sur un nouvel espace, ils sont surpris : caméra, film, photo, structure d’acier et de verre et partout le reflet de sa propre image !!! L’artiste, Annaf, leur apprend que les tuyaux qu’elle utilise viennent directement des vieilles conduites d’eau. Des photos sont accrochées : reflets fugaces de visiteurs de l’exposition. Les œuvres semblent légères et pourtant elles pèsent énormément. Les élèves s’interrogent : de quoi cela parle ? Anonymat de notre société, caméras de surveillance, jeux de rôle sociaux, vision de l’autre.

Autre ambiance, avec des œuvres plus abstraites : l’auteur, Alain noël, laisse libre cours à son imagination et à celle des visiteurs : les élèves soulignent la nature, les oublis d’un oiseau, les traces d ‘un tube de dentifrice. Les connotations vont bon train devant les toiles. Pour certains, c’est le flou total !!

44Des perles, des cailloux, des tissus et des collages : on aurait pu penser que les filles seraient les seules à se pencher sur cette artiste mais pas du tout ; preuve que les élèves ont compris que l’important c’est de garder l’esprit ouvert. Ils discutent avec l’artiste,Caroline Barbier qui travaille et confectionne un portrait. A la question : c’est la dame en face que vous faites ? Elle répond " non, c’est un portrait dans ma tête".

Dernier espace à être visiter, celui de Charlie Lesquelin : là encore, l’espace est plongé dans le noir ce qui fait d’autant plus ressortir l’éclat de ses œuvres ; les élèves aiment les gramouns qui se souviennent, les portraits, la couleur. Ils questionnent notre guide sur l’apparence de la matière par-dessus les toiles.

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A chaque découverte d’un nouvel espace, les mots des élèves pour le caractériser sont répertoriés et pris en photo. Un petit bilan en sera fait pour la fermeture de l’exposition.
Voilà c’est déjà fini comme ont dit les élèves. Une belle expérience et des articles futurs sur leurs impressions. Chacun d’eux a choisi une œuvre, un auteur dont ils retiendront le travail. Ils devront décrire leurs émotions, leur questionnement face à cette représentation. De beaux écrits en vue.

Téléchargez les articles écrits par les élèves.doc

Je tiens à vraiment remercier tout d’abord les artistes présents : ils ont répondu à toutes les questions, sans a priori et ont su partager leur passion. Pardon à ceux que nous n’avons pas eu le temps de visiter : une prochaine fois peut-être.
Merci aussi à Melle BONIN et Mme PAYET qui ont bien voulues nous accompagner dans ce déplacement. Merci encore à notre direction qui met tout en œuvre pour faciliter et encourager nos sorties pédagogiques. Merci à nos guides, à la Médiathèque du Tampon et à la mairie pour avoir organisé un tel événement. Et bien sûr, nous n’oublions pas Serge Latrille qui passe du temps à alimenter le site du lycée.

Texte, Photos — Elise Dinnat Professeur Lettres - Histoire

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