Du 4 au 29 décembre, Cosmix, le petit détecteur de rayonnement cosmique prêté par Sciences à l’Ecole à l’atelier des deux infinis, renforcé pour l’occasion et solidement accroché au Marion Dufresne, le bateau des Terres Australes et Antarctiques Françaises, a parcouru les mers australes de l’Océan Indien, et a même pu toucher terre à Crozet, au milieu des manchots empereurs !
Reliant successivement l’île Maurice, les îles Crozet, les îles Kerguelen, les Îles Saint-Paul et Amsterdam, il a pu mesurer pratiquement en continu le flux de muons à ces différentes latitudes, de 20° à pratiquement 50°.
L’objectif de cette mesure, réalisée dans le cadre du TPE de Liz, Pauline et Pierre en classe de 1ère S, était de montrer que ce flux augmentait bien vers les latitudes les plus élevées, en raison de la déviation qu’opère le champ magnétique produit par la Terre sur les particules primaires, électriquement chargées, constituant ce rayonnement cosmique. Il s’agit du reste de la démonstration historique faite dans les années 1930 que ce rayonnement est bien constitué de particules électriquement chargées.
Malgré le caractère aléatoire de ce rayonnement induisant des incertitudes de mesure toujours assez importantes, et quelques « soubresauts » observés dans le comptage, l’objectif a été parfaitement atteint : pour une différence de 30° de latitude, l’augmentation d’environ 15% du flux de muons, particules produites dans l’atmosphère par l’interaction de ce rayonnement cosmique avec les molécules de la haute atmosphère, dépasse en effet très largement les fluctuations statistiques inhérentes à ce type de mesure (entre 1% et 4% suivant la durée d’acquisition dans ce genre de situations).
La communauté éducative de l’opération Cosmos à L’école a été informée de ce projet par le biais de la lettre électronique du passeport des deux infinis. Un projet de communication autour de cette mesure est également envisagé dans la lettre de l’IN2P3 (Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules). Des membres de l’International Particle Physics Outreach Group (IPPOG) se sont également intéressés à cette mesure.
En effet, grâce à la présence à bord du Marion Dufresne de Philippe de Martin de Viviés, qui a réalisé au cours de cette rotation une mission scientifique sur les îles Kerguelen, et qui a bénévolement supervisé le projet, il a été possible de suivre le périple de Cosmix sur la page facebook publique dédiée au projet : https://www.facebook.com/cosmix.taaf
Qu’il soit vivement remercié pour l’ensemble du travail effectué à bord, la communication des données et des photographies.
Au retour du bateau au Port, Pierre, Pauline et Liz ont d’ailleurs pu visiter le Marion Dufresne. Il leur reste désormais à mettre dans la meilleure des formes l’ensemble des résultats obtenus.
Compte-tenu du succès de l’opération et de ce partenariat exceptionnel avec les TAAF, il est envisagé que ce projet serve désormais de base au dépôt d’un dossier au concours « C Génial Lycées 2019 ».