PRESENTATION
En Post-bac, le lycée accueille :
2 divisions de BTS NDRC ET 1 BTS Alternance
Qui était SARDA GARRIGA ?
Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga dit Sarda-Garriga, fils de Gauderi Sarda et de Marie Garrigue, est né le 18 décembre 1808 à Pézilla-la-Rivière(Pyrénées-Orientales). Le jeune homme fait carrière dans l’administration des finances et se distingue par ses idées républicaines. En 1841, il épouse Ève Louise Poncelet de Mauvoir, veuve du vicomte de Lodin, dont il aura un enfant. En 1848, Victor Schoelcher, membre du gouvernement provisoire le nomme commissaire général de la République à la Réunion pour y mettre en application le décret de l'abolition de l'esclavage. Il arrive à la Réunion, le 13 octobre 1848. L’Assemblée des propriétaires du Nord de l'île lui demande de reporter l’application du décret à la fin de la campagne sucrière. Sarda-Garriga refuse et promulgue le décret d'abolition le 18 octobre. Le 22 octobre, les membres de l’Assemblée se séparent sans manifester de résistance. Le 24 octobre, Sarda-Garriga reçoit une délégation d’esclaves et rend obligatoire pour tout affranchi la possession d’un contrat de travail. De la mi-novembre à la mi-décembre, Sarda Garriga entreprend une tournée d’explication dans l’île, en vue de rassurer maîtres et esclaves et d’exhorter la population au calme et au travail. Menant à bien sa mission, il décrète l’abolition de l’esclavage le 20 décembre. Le 17 février 1849, il épouse en secondes noces Mme Clément, veuve du directeur des Monnaies de Paris. Relevé de ses fonctions, il quitte la Réunion le 12 mai 1850 à bord de la frégate « La Reine blanche ». En décembre 1851, il est désigné comme commissaire général de la Guyane. Opposé à la politique de Napoléon III, il rentre en France au début de 1853. Il meurt le 8 septembre 1877 à Mesnil-sur-l'Estrée dans l'Eure. Chargé de mettre en application à La Réunion le décret du gouvernement provisoire de février 1848 qui abolissait l'esclavage dans les colonies françaises, Sarda Garriga, avec le soutien du gouvernement issu des élections françaises d'avril 1848, a éviter que la violence intrinsèque au colonialisme et à l'esclavagisme ne se retourne contre les maîtres d'hier, tout en préservant leurs intérêts économiques et la supériorité de leur statut social. "La République a voulu faire votre bonheur en vous donnant la liberté(…). Propriétaires et travailleurs (autrement dit, anciens maîtres et anciens esclaves) ne forment désormais qu'une seule famille dont tous les membres doivent s'entre aider" (proclamation de Sarda "Aux travailleurs", du 20 décembre 1848). On ne pouvait être plus cynique, quand on sait que dans le même temps le Commissaire de la République, obligeait les "nouveaux affranchis" devenus citoyens, mais des citoyens de second ordre (au point que le mot "sitoyen" deviendra un mot péjoratif en créole), à signer un contrat de travail chez leur ancien maître devenu leur patron, faute de quoi ils seraient réputés vagabonds et jetés en prison. Et ce tout en leur demandant d'être patients si leur patron ne pouvait leur verser le salaire dû. Résultat, les anciens esclaves vont quitter en foule, au risque de la prison, les "habitations" (plantations) où leurs anciens maîtres continuaient pour la plupart à les traiter aussi mal avant qu'avant le 20 décembre. Dans leur immense majorité ils vont souffrir pendant des générations (pour ceux du moins d'entre eux qui ont eu une descendance) dans la plus affreuse misère qui soit. Preuve que les descendants des maîtres et leurs affidés ont su reconnaître à leur juste valeur les mérites de Sarda, les hommages ne lui ont pas manqué à La Réunion : un lycée et de nombreuses rues portent son nom. Mais les esclaves avaient été grugés par une abolition qui n'avait pris en compte que l'intérêt des maîtres. Une abolition devenue historiquement inéluctable, puisque la plupart des pays d'Amérique latine avaient - à la notable exception du Brésil - aboli l'esclavage entre 1811 et 1831, et que deux ans plus tard c'était le tour des colonies britanniques. C’est la mémoire des esclaves réunionnais, si imparfaitement libérés par Sarda Gariga en 1848, que défend le poète-chanteur-maloyer réunionnais Danyel Waro dans un de ses plus beaux poèmes, Foutan fonnker (« poème caustique ») dans lequel il dénonce les ravages de l’esclavagisme que la société réunionnaise continue de charrier : « vin désanm la pokor », le 20 décembre reste à faire.