Site du lycée Evariste de Parny
 
Citations

Clap de fin pour le projet eTwinning/ Erasmus+ avec le Liceo di Ariosto à Ferrare (Italie)

Ce 4 juillet 2025 nous avons révélé la plaque célébrant la visite des élèves de la section euro anglais au Centre de Commandement des Forces Aériennes Italiennes à Ferrare.

En effet, grâce à notre accréditation Erasmus+ , 19 élèves de la section européenne anglais ont pu se rendre en Italie, où ils ont pu travailler avec leurs camarades du Liceo di Ariosto qui étaient nos partenaires de travail eTwinning depuis 2022. Après avoir travaillé sur le Street Art (projet eTwinning récompensé par un Label de Qualité National), ils ont travaillé sur l’impact du changement climatique en Espagne, en Italie et à la Réunion, d’abord sur la plate forme eTwinning puis en rencontrant leurs partenaires du 1er au 8 avril 2025. Ce projet a été mené par Mmes Nassibou (SVT) et Davaud (anglais)

Lors de notre visite à Ferrare, les élèves sont allés sur la base militaire de commandement aérien de l’armée italienne. Cette base a trois fonctions principales: surveiller l’espace aérien du pays en collaboration avec les partenaires européens, contrôler les débris spatiaux, et enfin étudier le climat autour du globe apr exemple en Antarctique. Nous avons pu visiter les postes de travail et échanger avec les militaires en charge des ces missions.

Les élèves ont rédigé en anglais, avec leurs partenaires Italiens et Espagnols, les compte-rendus de cette visite qui sont montrés sur le Twinspace (plate forme de travail collaboratif de l’Union Européenne).

Lors de notre séjour en Italie nous avons visité la ville de Ferrare, travaillé au lycée, présenté la Réunion, et visité les villes de Ravenne et Venise.

Découvrez ci dessous quelques photos de ce voyage, de la pose de la plaque et de la cérémonie de remise des prix eTwinning.

Félicitations aux élèves qui ont montré un investissement sans faille pour la réussite de ce projet et ont été félicités par les militaires italiens pour leur comportement exemplaire!

Une récolte de plus de 12 kg de patates douces!

Sept mois et demi après la plantation, nous avons récolté plus de 12 kg de patates douces !

  • Masse exacte : 12,415 kg
  • Classes concernées : 204, 209, 210 et 216
  • Surface initiale de la plantation : 1,40m x 1,80m (soit 2, 52m2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les résultats variables en fonction des classes sont dus au fait que la technique de traitement du sol n’a pas été la même. (216 : pas d’ajout de carton, 209 : pas d’épierrage du sol, 210 : pas de paillis et 204 : tous les facteurs étaient réunis, zone de référence, témoin positif).

Les résultats ont été exploités en classe dans le cadre du cours de SVT. Accéder à des exemples de Comptes rendus élèves projet patates douces.

LA RECOLTE EN IMAGES: découvrez les élèves en action, leur enthousiasme et leurs petits commentaires…

216

209

210

 

Et rien ne se perd lors de la récolte:

Projet eTwinning 2nde Européenne Anglais: Timeless Art, Modern Lens

Les 2ndes Européenne Anglais terminent leur première année au lycée et leur projet eTwinning « Timeless Art, Modern Lens »

Les 25 élèves ont travaillé avec des élèves de Hongrie, Roumanie, Grèce et France Hexagonale autour des classiques de l’art et de leur version modernisée. Ils ont ainsi pu découvrir des tableaux célèbres des pays partenaires, mais aussi le Street Art, la photographie et la littérature des pays d’Europe. Ils ont écrit en collaboration une version actualisée de Roméo et Juliette après l’avoir étudié en cours.

Enfin, le 22 mai, ils ont participé à une vidéoconférence avec les lycées partenaires. Ce projet leur a aussi permis d’utiliser des outils numériques.

Leur travail est visible sur la plate forme sécurisée de la commission Européenne.

Pri Honoré pou Lékol 2025

Le premier prix académique dans la catégorie lycée a été attribué à la classe 201-202 germaniste de Mme Bonne.
Félicitations !
La cérémonie de remise des prix a eu lieu au MOCA mardi 29 avril.
Les fonnkèrs peuvent être lus au CDI, dans le recueil édité par la CCEE Région Réunion, co-organisatrice du concours avec l’Académie de La Réunion.


Journée Académique de l’Education au Développement Durable

Cette 5e édition s’est déroulée le lundi 26 mai à Mascarin Jardin botanique : conférences, stands d’établissements scolaires, d’associations et d’institutions, ateliers pour les éco-délégués,… une journée très riche dans un bien bel écrin.
Au cours de la matinée, la cérémonie de labellisation des établissements a distingué à deux reprises notre lycée :
le niveau 3 d’Etablissement en Démarche de Développement Durable (renouvellement)
le niveau 2 de Territoire en Démarche de Développement Durable, de Saint-Gilles au Guillaume (changement de niveau).
Les diplômes ont été réceptionnés par nos deux éco-déléguées Saba et Menza.

 

Concours AMOPA « Plaisir d’écrire… » Palmarès 2025

Félicitations aux élèves du Lycée qui ont remporté 6 prix!

  • Malyse Guédama 206 : 1er prix national d’expression écrite  et 2nd prix académique d’expression écrite
  • Kéona Luntadi 108 : 1er prix académique de poésie
  • Romane Forget 108 : 3e prix académique de poésie et 3e prix académique de la nouvelle
  • Violette Questier T02 : 1er prix académique de la nouvelle.

 

L’inclusion au lycée Évariste de Parny

L’inclusion scolaire est une priorité au lycée Évariste de Parny. Elle vise à garantir à chaque élève, quelles que soient ses particularités ou ses besoins spécifiques, un accès équitable à l’éducation, en promouvant un environnement adapté, bienveillant et inclusif.

🎯Nos objectifs

Favoriser l’équité

Chaque élève doit pouvoir disposer des mêmes opportunités de réussite, peu importe ses particularités ou difficultés. Par exemple, les élèves bénéficiant d’un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) ou d’un Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) ont accès à des dispositifs spécifiques comme des cours adaptés, du matériel numérique ou des aménagements lors des évaluations.

Adapter les pratiques

Les enseignements et les évaluations sont modulés pour répondre aux besoins spécifiques des élèves, en prévoyant des ajustements concrets. Par exemple, cela inclut l’utilisation de supports visuels simplifiés pour les élèves dyslexiques, l’intégration de logiciels d’aide à la rédaction, ou encore des évaluations orales pour les élèves ayant des difficultés avec l’écrit.

Accompagner les familles

Les parents bénéficient d’un soutien continu avec des informations claires et un suivi adapté à chaque situation. Par exemple, des réunions personnalisées sont organisées pour présenter les dispositifs d’accompagnement disponibles, et un guide détaillé leur est remis pour expliquer les démarches à suivre en cas de besoins spécifiques.

🙋🏽Nos personnes-ressources

Au lycée Évariste de Parny, un réseau de personnes-ressources est mobilisé pour mettre en œuvre et accompagner les différents dispositifs

L’équipe pédagogique et éducative

Au lycée Évariste de Parny, l’équipe pédagogique et éducative regroupe plusieurs acteurs clés :

  • Les enseignants : Ils adaptent leurs pratiques pédagogiques pour respecter les aménagements prévus dans les Projets Personnalisés de Scolarisation (PPS) ou les Plans d’Accompagnement Personnalisé (PAP). Ils collaborent activement avec les élèves et leurs familles.
  • Les conseillers principaux d’éducation (CPE) : Ils suivent la vie scolaire des élèves en situation de handicap ou ayant des besoins particuliers, en étroite coordination avec les enseignants et les familles.
  • Les psychologues de l’Éducation nationale (Psy-EN) : Ils évaluent les besoins des élèves, proposent des stratégies éducatives adaptées et accompagnent les élèves dans leurs transitions scolaires.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH)

Les AESH jouent un rôle fondamental auprès des élèves en situation de handicap. Leur mission consiste à offrir un accompagnement individualisé ou mutualisé, afin de favoriser la participation des élèves aux activités scolaires, leur autonomie et leur intégration sociale. Au lycée Évariste de Parny, leur implication est un levier essentiel pour la réussite de l’inclusion.

La chef d’établissement

La chef d’établissement du lycée Évariste de Parny est garante de la mise en œuvre des politiques d’inclusion. Elle veille à ce que l’ensemble des acteurs collaborent efficacement et reste le premier interlocuteur des familles en cas de besoin d’ajustement ou de médiation. Son leadership est déterminant pour assurer une inclusion réussie et durable.

Ce dispositif d’inclusion scolaire s’inscrit dans une dynamique collaborative, où chacun joue un rôle complémentaire pour garantir la réussite de tous.

Vox inclusion n°1

 

Chers collègues, chers membres de la communauté éducative,

Nous avons le plaisir de vous présenter le premier numéro de notre lettre d’information dédiée à la prise en compte du handicap au sein de notre établissement.

Ce numéro est le fruit d’une réflexion initiée en 2023. Plus de 20 enseignant·e·s de notre lycée avaient alors répondu à un questionnaire sur les problématiques liées à l’inclusion des élèves en situation de handicap.

Parmi les solutions envisagées, la création d’un support de diffusion périodique s’est imposée comme une évidence. Ce rendez-vous régulier nous permettra de nous réunir autour de ces questions essentielles, malgré nos emplois du temps chargés.

À l’occasion des 20 ans de la loi du 11 février 2005, nous mettons en lumière la dyslexie, une spécificité cognitive bien connue mais souvent mal identifiée et comprise. Ce numéro inaugural marque le début d’une série visant à mieux outiller nos pratiques et à favoriser l’inclusion de tous les élèves.

Nous vous invitons chaleureusement à contribuer à ce projet en partageant vos expériences, vos défis et vos petits bonheurs. Votre participation enrichira les prochains numéros et fera vivre cette initiative collective.

Au plaisir de vous lire.

Matthieu Clément

Enseignant d’Histoire-Géographie, HGGSP, BTS … et dyslexique.

Dans ce numéro de Mai 2025:

  • C’était déjà hier: création de la loi sur le handicap en France
  • Vivre avec la dyslexie : témoignage
  • Les ressources en ligne qui vont bien
  • Les ressources au CDI

⚖️C’était déjà hier : création de la loi sur le handicap en France

En France, il y a vingt ans, une étape décisive est franchie avec la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Avant cette loi, l’inclusion des personnes en situation de handicap reposait essentiellement sur des initiatives individuelles : quelques établissements, quelques enseignants volontaires, mais sans véritable cadre national organisé.

Depuis déjà une trentaine d’années, plusieurs pays avaient montré la voie.

Dès les années 1970, la Suède instaure le principe de « normalisation », affirmant que chacun doit pouvoir mener une vie aussi proche que possible de celle de tous les citoyens.

En 1982, le Canada inscrit la lutte contre la discrimination dans sa Charte canadienne des droits et libertés.

Puis, dans les années 1990, les pays anglo-saxons prennent des mesures décisives : les États-Unis adoptent l’Americans with Disabilities Act en 1990, l’Australie adopte le Disability Discrimination Act en 1992, et le Royaume-Uni promulgue son Disability Discrimination Act en 1995. Ces lois interdisent la discrimination fondée sur le handicap et imposent des normes ambitieuses d’accessibilité dans la vie publique.

Ces expériences étrangères révèlent progressivement le retard français et contribuent à faire évoluer le regard porté sur le handicap.

La loi de 2005 naît ainsi de cette prise de conscience collective : elle répond aux attentes des familles, aux revendications des associations et à une exigence croissante d’égalité réelle.

Elle s’inscrit aussi dans un contexte international en mouvement : en 2006, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées vient consolider à l’échelle mondiale ce qui commence à s’imposer en France.

Infographie sur les progrès de la prise en compte du handicap en France
Cette infographie mentionne les progrès dans la prise en compte du handicap depuis la loi de 2005.

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👩🏽‍💼 Vivre avec la dyslexie : témoignage

Comment transformer une expérience de marginalisation en force d’empathie et d’adaptation ?
Carine CAPO-CHICHI, Responsable de la Cuisine Satellite dans notre lycée, témoigne de son parcours avec la dyslexie.
Diagnostiquée dès l’enfance, elle revient sur les obstacles scolaires, les stratégies qu’elle a développées pour apprendre autrement, et l’importance du soutien familial. Une parole précieuse sur les efforts invisibles, la stigmatisation, et la capacité à faire de la différence une force.


Quand et comment as-tu découvert que tu étais dyslexique ?

Je m’en souviens depuis la maternelle, en grande section. J’avais environ quatre ans. Dès la petite section, on m’avait signalée comme ayant des difficultés, mais je ne saurais pas dire exactement lesquelles — c’est flou. Je me rappelle surtout que j’étais en retrait, peu bavarde. Très vite, j’ai ressenti une sorte de phobie de l’école.

Une chose marquante aussi : j’étais gauchère, et à l’époque, ce n’était pas accepté. Ma maîtresse m’a forcée à écrire de la main droite. C’est comme ça que j’ai commencé à me sentir différente, « à côté ». Je n’y arrivais pas, ni pour les formes, ni pour les lettres. C’est à ce moment-là que les premières difficultés se sont cristallisées.


Comment ton entourage a-t-il réagi à tes difficultés ?

Dès la fin de la maternelle, mes parents ont été prévenus : le CP risquait d’être très difficile. Ma mère, qui était très littéraire, a tout de suite pris les choses en main. Elle était convaincue qu’on pourrait rattraper à la maison. Mes parents étaient très engagés.

Dans ma famille créole, ils ont même décidé d’arrêter de parler créole à la maison. Comme j’avais des difficultés à prononcer les syllabes et à développer mon vocabulaire, ils ont estimé qu’il fallait tout passer en français pour m’aider. À partir de ce moment-là, même les conversations entre adultes à la maison se faisaient en français. Avec le recul, c’était une tentative sincère de soutien, mais aussi une forme d’auto-censure linguistique imposée par la pression scolaire.


À quel moment le mot « dyslexie » a-t-il été posé ?

Au CP. J’ai commencé à apprendre à lire, et ça ne fonctionnait pas. J’étais en échec complet. Mon enseignant a suggéré à mes parents de consulter un spécialiste. C’est comme ça que je suis allée chez une orthophoniste.

Après plusieurs tests, le diagnostic est tombé : j’étais dyslexique, dysorthographique, et atteinte de dyscalculie. J’ai été suivie pendant trois ans par une orthophoniste.


Quelles idées reçues t’ont le plus marquée dans ton parcours ?

À l’école primaire, on m’a souvent dit que j’étais bête, que j’avais un problème. Les enseignants ne voulaient pas « s’emmerder » avec moi. J’étais étiquetée comme l’élève dissipée, pas concentrée, qui ne travaille pas. On ne me comprenait pas, et surtout, on ne cherchait pas à comprendre.

Et puis il y avait le poids des préjugés. En tant que fille créole, c’était encore plus dur. Mon handicap n’était pas reconnu comme tel. Il renforçait les stéréotypes racistes et sociaux. Je me suis souvent sentie enfermée dans une double stigmatisation.


Qu’aimerais-tu que les gens comprennent à propos de la dyslexie ?

C’est un vrai handicap, mais surtout, une souffrance invisible. En primaire, je n’avais aucune confiance en moi. J’étais isolée, toujours « à côté ».

Quand on parle de handicap invisible, c’est exactement ça : au départ, c’est visible, parce que tu es en difficulté. Mais dès que tu progresses, que tu compenses, que tu fais des efforts pour ressembler aux autres… alors ton handicap devient « invisible ». Et là, les gens doutent. On te dit que tu pourrais mieux faire, que tu es paresseuse. On ne voit plus tout le chemin que tu as parcouru pour arriver là. Ton travail devient invisible, lui aussi.


Penses-tu que ta dyslexie t’a permis de développer certaines compétences particulières ?

Oui, clairement. Ça a énormément développé ma sensibilité, mon côté émotionnel. On devient plus attentif à plein de choses que les autres ne perçoivent pas forcément.

C’est difficile à expliquer, mais on développe des façons de faire différentes. Pas meilleures ou moins bonnes, juste différentes. Par exemple, dans la manière de s’organiser : dans le temps, dans l’espace… On cherche d’autres chemins pour arriver au même résultat. Parfois, c’est plus long, mais parfois aussi, c’est plus rapide.


Tu peux donner un exemple concret de ce type de compétence ou de stratégie ?

Oui. Par exemple, j’étais vraiment nulle en anglais. À l’école, c’était un échec total. Je ne comprenais rien, je n’arrivais pas à suivre. Mais aujourd’hui, je parle bien anglais. Je ne suis pas bilingue, mais je peux tenir une conversation, je me débrouille.

Ma difficulté à l’époque, c’était surtout de comprendre ce que j’entendais — l’écoute en anglais. Quand on me donnait un texte avec des questions, je ne pouvais pas faire comme tout le monde. Alors j’ai commencé à me servir de ma mémoire. Je retenais certains mots-clés dans le texte, des repères. Grâce à eux, je comprenais le sens général, même si je ne pouvais pas traduire chaque phrase.


Donc, tu utilisais une technique de mémorisation sélective pour contourner la difficulté ?

Exactement. Je faisais appel à ma mémoire visuelle et auditive. Je ne comprenais pas forcément chaque mot, mais j’arrivais à capter l’idée principale. À force, j’ai développé une sorte de sur-attention à certains mots. Je repérais les mots importants, les mots pivots. Et à partir de là, je reconstruisais le sens du texte.

C’est une vraie stratégie de contournement. Et au final, ça fonctionne. Ce n’est pas la méthode qu’on nous enseigne à l’école, mais elle m’a permis d’avancer.


As-tu déjà eu l’occasion de transmettre ton expérience à tes collègues ? Est-ce que tu en parles librement aujourd’hui ?

Non, pas au début. Ici au lycée, je préférais cacher tout ça. Je pensais que ce n’était pas compatible avec l’image que je voulais donner de moi, avec mes compétences.

Mais à un moment, ce n’était plus possible. Je faisais trop d’erreurs : des fautes de syntaxe, d’orthographe, de calcul… Je me suis retrouvée obligée d’en parler. C’était trop compliqué de faire semblant, de tout masquer.


Et comment ça a été reçu, quand tu as commencé à en parler ?

Très bien, on m’a mise à l’aise tout de suite. Aujourd’hui, c’est plus simple, j’ai trouvé des outils qui m’aident à mieux vivre avec tout ça. Par exemple, je n’en parle pas souvent, mais j’utilise beaucoup les livres audio. J’écoute les livres plutôt que de les lire. Et j’ai remarqué que je comprends très bien même quand j’écoute en vitesse accélérée. Sur YouTube, par exemple, je mets souvent les vidéos en 1,75x : ça ne me gêne pas du tout. Au contraire, ça me permet de rester concentrée. C’est devenu une vraie manière d’apprendre pour moi, plus intuitive.


As-tu rencontré des personnes qui t’ont vraiment soutenue dans ton parcours ? Des « tuteurs », comme on pourrait dire — des personnes qui t’ont accompagnée sans te juger ?

Oui, mais pas du côté de l’Éducation nationale. Là, je dirais : zéro. Aucun soutien. Il n’y avait rien, aucune prise en charge, aucune compréhension.

Mais heureusement, j’ai eu ma famille. Mes proches ont beaucoup relativisé. Et surtout, ma mère. Elle a été ma première tutrice, au sens fort du terme. Elle s’est battue pour moi. Elle m’a aidée à y croire, à ne pas abandonner.

C’est grâce à elle que j’ai tenu. Elle a toujours cru en mes capacités, même quand l’école ne les voyait pas. Mes parents savaient que j’étais intelligente, mais différente. J’étais très à l’aise dans les activités artistiques : je faisais de la danse classique, mais aussi africaine, de la peinture, de la couture et de la pâtisserie bien sûr. Mes parents ont vu ça et ils ne m’ont jamais lâchée.


Donc il y a eu une forme de résistance affective et créative face à l’exclusion scolaire.

Oui, exactement. Ce que l’école n’a pas su me donner, l’amour de mes parents l’a remplacé. Et ça, ça change tout.


Quel a été par la suite ton parcours professionnel ?

Après la troisième, j’ai fait un Bac Pro en hôtellerie. Là, c’était différent : je faisais ce que j’aimais, et ça a tout changé. J’étais toujours dans les premières de la classe, enfin ! Je suis même devenue déléguée du lycée. Ce sont de très belles années pour moi, parce que je me sentais enfin à ma place.

Après le Bac Pro, j’ai continué à tracer mon chemin : à 21 ans, j’ai passé le concours pour entrer dans la fonction publique. J’avais déjà eu des expériences dans différents établissements, j’ai voyagé et travaillé en métropole, notamment dans des Relais & Châteaux en Alsace. Ces années m’ont permis de développer une vraie autonomie, un goût du travail bien fait, et surtout, une grande adaptabilité.


Quel message aimerais-tu adresser aux professeurs ou formateurs qui accompagnent des personnes dyslexiques ? Et à ceux qui, justement, ne t’ont pas aidée ?

Je leur dirais d’abord de ne pas mettre d’a priori sur les gens. Ni à cause de leur origine, ni de leur culture, ni de leur façon d’être. Il ne faut pas juger une personne à partir de son comportement ou de ses blocages psychiques. Il faut s’intéresser à l’être humain dans son ensemble.

C’est ça qui fait la différence.


Donc un respect premier, une curiosité bienveillante, et une vraie écoute de la personne.

Exactement. C’est comme ça qu’on aide. C’est comme ça qu’on accompagne.


Quel conseil donnerais-tu à une personne qui vient de découvrir qu’elle est dyslexique ?

Surtout : ne te décourage pas. Garde confiance en toi. Persévère.

Et appuie-toi sur ce que tu aimes. Quand tu travailles sur quelque chose que tu aimes, c’est plus facile à retenir, plus facile à structurer. Il faut commencer par là : par ce qui donne envie. Mais surtout : ne perds jamais confiance en toi.


Tu as évoqué les livres audio. As-tu d’autres outils, applications ou habitudes qui t’aident au quotidien à mieux vivre la dyslexie ?

Oui. La chose la plus importante, c’est de ne jamais arrêter d’apprendre.

Il faut nourrir sa curiosité. Regarder des documentaires, écouter des émissions, découvrir ce qu’on aime. Peu importe que ce soit l’histoire-géo, la musique, la science… il faut écouter encore et encore. Moi, c’est comme ça que j’ai développé des passions. Et à force d’écouter, ma mémoire a progressé, mon vocabulaire s’est enrichi. Ce n’est pas grâce à un cahier d’exercices, c’est grâce à ma curiosité.


Pourquoi les personnes concernées par un handicap invisible sont-elles, selon toi, des forces de transformation sociale ?

Parce que vivre avec un handicap invisible, comme la dyslexie, t’oblige à te construire autrement. Tu développes des stratégies, tu t’adaptes en permanence, et surtout, tu ressens très tôt ce que c’est que d’être mis à l’écart.

Mais justement, vivre avec un handicap comme la dyslexie, ça développe en toi une forme de tolérance. Une ouverture aux autres. Ça te rend plus empathique, parce que tu comprends ce que c’est que d’être différent. Et ça, c’est une force.

Entretien réalisé par Matthieu CLÉMENT– avril 2025

📚Les ressources en ligne qui vont bien🤗

📖Les ressources au CDI

  • Kochel, Jeanne-Marie. La dyslexie en 100 questions-réponses. Ellipses, 2015.
  • 100 idées pour accompagner un élève dys équipé d’un cartable numérique. Tom Pousse, 2018.
  • Faure, Guillemette et Mikankey. Dys & célèbres: comment la dyslexie peut rendre plus fort 24 personnalités inspirantes. Casterman, 2022.

Hippolyte et Le Murmure de la mer

Une rencontre marquante autour de l’engagement artistique et humanitaire

Mercredi 19 février, le lycée a eu l’honneur d’accueillir l’auteur, illustrateur et photographe Hippolyte, figure engagée de la bande dessinée réunionnaise, connu pour son style graphique expressif (notamment dans L’Afrique de Papa ou La fantaisie des dieux) et ses récits en forme d’enquête journalistique dessinée. À l’initiative de M. Clément, avec la collaboration de Mmes Lafourcade et Tioucagna, deux conférences de deux heures ont été organisées pour les élèves de première et terminale spécialité HGGSP et Arts plastiques ainsi que pour les étudiant·es de la CPES Arts plastiques.

Hippolyte est venu partager son expérience à bord de l’Ocean Viking, navire humanitaire de l’ONG SOS Méditerranée. Cette intervention a permis aux élèves de mieux comprendre une notion clé de géopolitique au cœur des programmes d’HGGSP : les migrations internationales et les dynamiques frontalières contemporaines. Il y a passé plusieurs semaines en immersion, aux côtés de l’équipage engagé dans le sauvetage de migrants en détresse en Méditerranée. De cette expérience est née une bande dessinée bouleversante : Le Murmure de la mer (disponible au CDI, ainsi que l’ensemble de son œuvre)

À travers son témoignage, l’auteur a su transmettre l’intensité de son vécu : le quotidien des sauveteurs, les drames humains, mais aussi les espoirs qui flottent sur cette mer devenue frontière. Son œuvre graphique met en lumière la crise migratoire avec une justesse sensible. Par son trait et son récit, elle capte la complexité de cette réalité tragique, dénonçant les enjeux politiques tout en redonnant une voix à celles et ceux qui tentent de fuir la guerre, la pauvreté ou l’instabilité politique de leur pays.

Les droits d’auteur de cette bande dessinée sont intégralement reversés à SOS Méditerranée, un geste fort qui illustre l’engagement de l’artiste bien au-delà de son travail.

Cette rencontre a profondément marqué les élèves qui ont découvert une réalité bien souvent lointaine ou invisible, comme en témoigne cette remarque d’une lycéenne : « Je ne réalisais pas que ces sauvetages étaient aussi urgents, risqués et importants. »

Le Murmure de la mer nous pousse à réfléchir, à ressentir, et surtout, à regarder l’autre avec humanité… d’où qu’il vienne.

 

 

Une rencontre financée par le Pass culture.

Journée frites de patates douces au lycée

Une journée pour promouvoir la consommation de la patate douce : c’était lundi 17 mars au lycée Evariste De Parny.
L’objectif était d’amener les lycéens à apprécier ce légume « lontan » dont les qualités nutritionnelles restent souvent ignorées : plus riche en vitamines et plus riche en fibres que la pomme de terre, indice glycémique plus faible…
De plus, la production 100% locale de ce tubercule tropical et nécessitant peu d’intrants, lui permet d’avoir un impact environnemental bien moindre que celui de la pomme de terre dont la culture est plus adaptée aux milieux tempérés.
Tel était le message que devaient communiquer les éco-délégués dans leurs classes le jour de l’événement. Les éco-délégués de seconde avaient pu travailler en amont sur la communication de cette opération lors d’une séance de formation avec le référent EDD, Romain Doyard. Des affiches ont aussi été réalisées par des éco-délégués de première.
Cette opération a été permise par l’association « Des abeilles dans un lycée »,qui, non seulement a offert les barquettes en carton, les frites fraiches (issues de l’association Biotope Grand Anse) mais elle nous a aussi prêté la friteuse ainsi que la banderole « Journée frites de patates douces ».
Au total, 15 kg de frites de patates douces ont régalé élèves et personnels de l’établissement. Vendues à 1€ la barquette à la cafétaria, le succès a été assuré.
Merci à Sylvie Constance de la cafétaria pour sa contribution essentielle à la réussite de l’événement.
Notons que cette journée contribue, tout comme la plantation de patates douces dans le lycée, à l’Objectif de Développement Durable numéro 12 des Nations Unies (ODD12 : « Production et consommation responsables »).